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Économie - Éclairage

Les professionnels du tourisme de la Côte d’Azur retiennent leur souffle

Malgré les 20 à 30 % d'annulations lors des premiers jours suivant l'attentat du 14 juillet à Nice et une chute de la fréquentation estimée à 30 %, le mot d'ordre officiel est « Positiver ».

À Nice, plus d’une semaine après l’attentat, les estivants sont là, mais moins nombreux que d’ordinaire, assure Nicolas Fratini, propriétaire d’un restaurant. Anne Christine Poujoulat/AFP

Après l'attentat qui a fait 84 morts à Nice le 14 juillet, les professionnels du tourisme redoutent que les visiteurs boudent la Côte d'Azur, deuxième destination française derrière Paris avec près de 20 millions de personnes par an.
Sur la Baie des Anges de Nice, plus d'une semaine après l'attentat, les estivants sont pourtant là mais moins nombreux que d'ordinaire, assure Nicolas Fratini, propriétaire d'un restaurant situé à quelques mètres du passage du camion fou. « La saison était très bien partie en juin, mais là on fait moins 40 à moins 50 % », estime-t-il.
Philippe Desjardin, le patron de la Fédération des petits commerces et artisans niçois, est inquiet : « Les soldes sont stoppés en plein vol, le chiffre d'affaires baisse de 20 à 40 %. »
Dans les hôtels, baromètre de la bonne ou mauvaise santé touristique d'une région, on est aussi dans l'expectative, sans verser officiellement dans le catastrophisme.
Le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, s'est lui aussi voulu rassurant lundi, lors d'une visite à Nice. « Il y a eu 20 à 30 % d'annulations dans les premiers jours. À ce jour, pas de quoi être alarmiste », a-t-il expliqué à la presse.

Un fonds exceptionnel débloqué
« Positiver » : le mot revient régulièrement dans les propos officiels, à l'image de la « Cellule de crise tourisme Côte d'Azur » du Comité régional du tourisme lancée hier avec des missions de propositions d'actions de soutien aux professionnels et de « communication positive » pour rassurer les touristes.
C'est dans les mois à venir que les difficultés pourraient être plus importantes. Inquiet sur l'attractivité à moyen terme, Christian Estrosi, président de la métropole et de la région Paca, estime qu'il « faut préparer la basse saison dès aujourd'hui pour éviter des retombées négatives dans le temps ». « On peut imaginer qu'il y aura une perte de chiffre d'affaires cet été qui mérite d'être compensée ou accompagnée, mais elle ne vous fera pas mettre la clef sous la porte », a-t-il lancé aux professionnels réunis récemment à l'hôtel de ville.
Un fonds exceptionnel sera débloqué à destination des entreprises qui auront subi des pertes de chiffre d'affaires liées à l'attentat, indique la métropole Nice Côte d'Azur.
Mais l'avenir est pour le moins incertain. « On s'interroge évidemment sur la suite, tout le monde a en tête la baisse de 30/35 % entre novembre et mai constatée à Paris après l'attentat du Bataclan », reconnaît Hervé Becam, vice-président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH). « Ce qui me rassure c'est que pour l'instant, personne ne réduit son personnel. »
Les conséquences de l'attentat de Nice ne concernent pas seulement le sud-est de la France.
La société de consulting en tourisme MKG estime qu'une diminution du nombre de visiteurs de 30 % pour l'ensemble du pays est envisageable dans les prochains mois en raison du sentiment d'insécurité, explique son directeur Vanguelis Panayotis.
Les attentats de novembre à Paris ont eu un impact estimé à 270 millions d'euros (296 millions de dollars) sur le chiffre d'affaires des hôtels français, selon les estimations de MKG Hospitality.
Pour faire face aux difficultés économiques potentielles sur le littoral méditerranéen, plusieurs mesures d'urgence ont été confirmées lors de la visite à Nice de M. Macron. « Tous les restaurateurs, hôteliers, commerçants, artisans pourront appeler un numéro unique, a-t-il annoncé. S'ils sont éligibles ils pourront, par exemple, obtenir des reports de cotisations sociales et d'échéances fiscales. » La Banque publique d'investissement (BPI) pourra déclencher des mécanismes facilitant la trésorerie et accordera des reports des remboursements, a également souligné Emmanuel Macron.
Afin de rassurer la clientèle internationale, Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé de la Promotion du tourisme, a expliqué lundi que le réseau diplomatique mondial de la France était mobilisé pour « porter l'image » de la Côte d'Azur par le biais d'une « grande campagne de promotion à l'international ».
Matthias GALANTE/Reuters

Après l'attentat qui a fait 84 morts à Nice le 14 juillet, les professionnels du tourisme redoutent que les visiteurs boudent la Côte d'Azur, deuxième destination française derrière Paris avec près de 20 millions de personnes par an.Sur la Baie des Anges de Nice, plus d'une semaine après l'attentat, les estivants sont pourtant là mais moins nombreux que d'ordinaire, assure Nicolas...

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