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Moyen Orient et Monde - Turquie / Putsch

La purge s’étend à l’étranger

Le général Mehmet Cahit Bakir, commandant des forces turques en Afghanistan, a été arrêté hier à l’aéroport de Dubaï et aussitôt transféré en Turquie. Shah Marai/AFP

De hauts gradés turcs servant pour l'Otan en Afghanistan ont été arrêtés hier à Dubaï, le « grand ménage » déclenché en Turquie dans les heures ayant suivi le coup d'État du 15 juillet s'étendant pour la première fois à l'étranger. Les deux généraux interpellés étaient en route pour la Turquie, où ils devaient être interrogés, de même qu'une journaliste très connue arrêtée en matinée.
Le général Mehmet Cahit Bakir, commandant des forces turques en Afghanistan, et le général de brigade Sener Topuc ont été arrêtés à l'aéroport de Dubaï, a annoncé un responsable sous le couvert de l'anonymat. Ces arrestations sont le fruit d'une coopération entre les services de renseignements turcs et les Émirats arabes unis, a rapporté l'agence de presse Anadolu. « Ils étaient transférés en Turquie ce matin », a ajouté Anadolu au sujet des deux généraux qui occupaient des postes élevés, selon le site de l'Otan, dans la mission « Soutien résolu » visant à entraîner et conseiller les forces de sécurité afghanes. Anadolu a également annoncé que l'ancien gouverneur d'Istanbul Huseyin Avni Mutlu avait été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête tentaculaire sur le coup d'État.
Figure de premier plan du monde des médias en Turquie, Nazli Ilicak a été elle aussi placée en garde à vue hier. Elle fait partie des 42 journalistes contre lesquels la justice avait émis des mandats d'arrêt lundi. Huit d'entre eux ont déjà été placés en garde à vue, dont – outre Mme Ilicak – Hanim Büsra Erdal, ancienne journaliste du quotidien Zaman, selon Anadolu. D'autres figures connues des médias sont visées par ces mandats, dont le commentateur Bulent Mumay et le rédacteur en chef de Fox TV en Turquie, Ercan Gun. « C'est attristant et inacceptable », a déclaré Turgay Olcayto, président de l'Association des journalistes turcs.
Mme Ilicak a été arrêtée lors d'un contrôle routier près de la station balnéaire de Bodrum. Elle doit comparaître à Istanbul pour savoir si sa garde-à-vue sera confirmée. Elle avait été licenciée du quotidien Sabah, en 2013, après avoir critiqué des ministres empêtrés dans un scandale de corruption. À l'époque, le gouvernement avait accusé le prédicateur Fethullah Gülen, fervent opposant au président Recep Tayyip Erdogan exilé aux États-Unis, d'avoir orchestré ce scandale. Mme Ilicak a également été députée entre 1999 et 2001 pour le Parti de la vertu, précurseur de l'AKP de M. Erdogan.

Petit changement constitutionnel
La chasse aux sorcières lancée par M. Erdogan contre le « virus » de la rébellion, qu'il a imputée à M. Gülen, provoque de vives inquiétudes à l'étranger et en Turquie. Plus de 13 000 Turcs ont été mis en garde à vue après le putsch manqué, qui a pris le régime totalement par surprise et fait 270 morts.
Parallèlement à cette offensive contre les médias et l'armée, M. Erdogan a eu lundi, dans un rare geste d'unité politique, un entretien avec des responsables de l'opposition, à l'issue duquel son Premier ministre a annoncé que « les principaux partis (étaient) prêts à commencer à travailler à une nouvelle Constitution ». Il y aura d'abord « un petit changement » constitutionnel. « Le travail est en cours », a dit sans précisions Binali Yildirim après la rencontre entre le président et le dirigeant du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, et celui du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite), Devlet Bahceli.
La Constitution a été élaborée après le coup d'État de 1980 et le gouvernement appelle à sa révision, afin d'instaurer le système présidentiel dont rêve M. Erdogan pour renforcer encore son pouvoir.

(Source : AFP)

De hauts gradés turcs servant pour l'Otan en Afghanistan ont été arrêtés hier à Dubaï, le « grand ménage » déclenché en Turquie dans les heures ayant suivi le coup d'État du 15 juillet s'étendant pour la première fois à l'étranger. Les deux généraux interpellés étaient en route pour la Turquie, où ils devaient être interrogés, de même qu'une journaliste très connue...

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