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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Un prêtre égorgé dans son église : la France à nouveau frappée par l’EI

L'un des deux assaillants, âgé de 19 ans, était connu de l'antiterrorisme et bénéficiait d'une liberté conditionnelle.

Un homme se recueille devant le mémorial dressé en hommage au père Jacques Hamel, égorgé hier dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, dans la banlieue de Rouen, en Normandie. Pascal Rossignol/Reuters

Moins de quinze jours après le carnage de Nice, la France se retrouvait à nouveau en état de choc après l'égorgement hier par deux jihadistes d'un prêtre dans son église. L'attaque, rapidement endossée par l'organisation État islamique qui avait aussi revendiqué deux récents attentats en Allemagne, s'est déroulée à Saint-Étienne-du-Rouvray, une cité ouvrière de 29 000 habitants dans la banlieue de Rouen, en Normandie. Vers 07h30 GMT, en pleine messe, deux assaillants ont fait irruption dans l'église où se trouvaient au moins cinq personnes et égorgé le père Jacques Hamel, un prêtre octogénaire. Un autre otage a été grièvement blessé. Les assaillants, qui ont crié « Allah Akbar ! », ont été abattus par la police au moment où ils sortaient sur le parvis de l'église. Ils avaient des armes blanches, selon des sources proches du dossier. Le prêtre « était encore en aube, il était au pied de l'autel, ils l'ont obligé à se mettre à genoux et à ne pas bouger. Quand on a vu le couteau, la main droite, j'ai dit bon, c'est sûr que là, y a quelque chose qui va se passer », a témoigné dans des médias français une religieuse, Sœur Danielle, qui a donné l'alerte en réussissant à s'enfuir avant le meurtre. « Ils se sont enregistrés. Ils ont fait un peu comme un sermon autour de l'autel en arabe », a-t-elle ajouté.

 

(Lire aussi : L'opposition presse le gouvernement de revoir sa stratégie-


L'un des deux assaillants identifié comme Adel Kermiche, âgé de 19 ans et né en France, était déjà inculpé pour liens avec le terrorisme et avait été placé en détention avant de bénéficier d'une liberté conditionnelle. Il avait tenté de rallier la Syrie par deux fois en 2015, et depuis sa libération, il avait obligation de porter un bracelet électronique permettant à la police de le localiser en permanence.

 

Soldats de l'EI
L'EI a rapidement revendiqué l'agression en affirmant, via son agence de propagande, que les auteurs étaient deux de ses « soldats ». Le groupe jihadiste a régulièrement menacé l'Hexagone de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale en Irak et en Syrie. L'EI cible régulièrement dans sa propagande et ses communiqués de revendication les dirigeants « croisés » occidentaux et « le royaume de la Croix », expression semblant désigner l'Europe.
« Ce sont les catholiques qui ont été frappés, mais ce sont tous les Français qui sont concernés », a déclaré le président socialiste François Hollande. Rapidement arrivé sur place, il a appelé à la « cohésion » un pays déjà ébranlé par l'attaque de Nice, également revendiquée par l'EI, qui a fait 84 morts et plus de 350 blessés le 14 juillet, le jour de la fête nationale.


Dans plusieurs villes comme Lyon (centre est) et Montpellier (Sud-Est), des messes ont été célébrées hier soir à la mémoire du prêtre assassiné. La Conférence des évêques a appelé les catholiques français à une « journée de jeûne et de prière » vendredi. Chrétiens, musulmans ou juifs, les représentants des cultes en France ont affiché leur solidarité dans le deuil avec leurs « frères » catholiques, appelant à « l'unité ». Le Vatican a dénoncé une « tuerie barbare » qui s'est déroulée dans un lieu « sacré ». « En s'attaquant à un prêtre, on voit bien quel est l'objectif : jeter les Français les uns contre les autres, s'attaquer à une religion pour provoquer une guerre de religions », a mis en garde le Premier ministre Manuel Valls sur la chaîne de télévision privée TF1. Il s'agit de la première attaque contre un lieu de culte catholique en Europe revendiquée par le groupe État islamique, la portée symbolique de cet attentat amplifiant encore l'onde de choc. Cela faisait plus d'un an que la menace d'une attaque contre un lieu de culte chrétien planait en France, notamment depuis l'échec d'un projet d'attentat en avril 2015 contre une église catholique de Villejuif, en banlieue parisienne.
Frappée trois fois en 18 mois par des attentats sans précédent (17 morts en janvier 2015, 130 morts le 13 novembre, 84 morts le 14 juillet), la France vit dans la crainte de nouvelles attaques risquant de fracturer davantage encore la société.

 

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