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Liban - L’éclairage

La présidentielle libanaise attendrait la nouvelle administration US...

C'est avec l’équipe du successeur de cet homme que l’Iran discuterait du déblocage de la présidentielle au Liban. Photo AFP/Mandel Ngan.

Le Trésor US entend intensifier ses mesures pour assécher les ressources financières du terrorisme et faire face aux fonds destinés au trafic de stupéfiants et au blanchiment d'argent, selon des sources bien informées. Aussi, le contrôle financier à l'échelle mondiale devrait s'accroître pour empêcher tout investissement d'un groupe terroriste dans le secteur financier.

Quand bien même le Hezbollah reconnaîtrait que la décision américaine de l'Ofac, qui avait suscité au début de l'été la polémique avec le gouverneur de la Banque centrale, le prend pour cible, il ne peut pourrait autant l'occulter ou l'outrepasser, dans la mesure où les répercussions d'un tel comportement viseraient aussitôt tous les Libanais et nuiraient à la réputation du Liban, ainsi qu'au secteur bancaire dans son ensemble, qui reste l'épine dorsale de la stabilité du pays et du non-effondrement de l'État. Le Liban se retrouverait aussitôt dans une situation d'isolement financier sur le plan mondial.

C'est pourquoi le Hezbollah aurait commencé à rechercher de nouvelles ressources pour compenser les pertes qu'il pourrait subir du fait de l'application de la décision américaine. À travers ses contacts, le parti chiite chercherait ainsi à trouver une nouvelle fonction à ses armes, après avoir perdu celle de la « résistance », suite à son embourbement dans les crises arabes, et plus particulièrement dans la guerre syrienne, conformément à l'agenda iranien. Certes, le Hezbollah tente de profiter de l'actualité du dossier du pétrole pour prouver qu'il est encore prêt à défendre le pays contre les velléités israéliennes. Il exploite aussi à pleines turbines le leitmotiv selon lequel il défend le territoire national aux frontières contre la menace terroriste. Mais, dans la réalité, plus personne n'est dupe de l'instrumentalisation de la milice par Téhéran, et tout le monde s'interroge sur les moyens de ramener la formation paramilitaire à sa dimension locale et nationale.

 

(Lire aussi : Présidence : la troïka cachée qui tient les rênes du pays…)


Les trois journées de dialogue, à l'orée du mois d'août, pourraient-elles contribuer à un résultat quelconque à ce niveau ? Le président de la Chambre, Nabih Berry, tente de proposer la mise sur pied d'un package deal global similaire à celui de la conférence de Doha, en 2008, soit un « Doha libanais » dont il serait le parrain, et qui inclurait un accord sur la présidence de la République, le cabinet (présidence, membres et portefeuilles), la loi électorale... et même les législatives. Des sources proches du président de la Chambre disent s'attendre à des changements de positions avant le dialogue et l'instauration d'un climat positif qui favoriserait l'élection d'un président de la République par le biais de l'accord sur le package deal en question.

Si l'entente entre le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, et M. Berry sur le dossier du pétrole a permis au président de la Chambre de revenir à de meilleurs sentiments concernant la candidature de Michel Aoun à la présidence, il n'en reste pas moins que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, continue à soutenir l'option Sleiman Frangié. Des sources bien informées écartent, du reste, l'idée d'une rencontre entre M. Hariri et M. Aoun avant le dialogue qui pourrait servir à redynamiser le processus. Chaque partie campe donc sur sa position.

Le leader des Marada, lui, se serait rendu la semaine dernière dans la banlieue sud où il aurait rencontré le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, sans que cela ne modifie en rien la position de M. Frangié, qui maintient sa candidature. Le général Aoun attendrait, pour sa part, que les signaux positifs qu'il dit avoir reçus de Riyad se concrétisent à travers une rencontre entre lui et des responsables saoudiens. Selon Rabieh, il existe « un climat saoudien nouveau et encourageant » vis-à-vis de la candidature de M. Aoun, apparu lors de l'invitation à dîner du chef du bloc du Changement et de la Réforme par l'ambassade d'Arabie à Beyrouth, et à travers les propos tenus par l'ambassadeur Assiri ce soir-là. Naturellement, la « concrétisation » de ces signaux devant être, pour Rabieh, le soutien par Saad Hariri et le bloc du Futur de la candidature Aoun.

 

(Lire aussi : Présidentielle : puisqu'une majorité pro-Aoun existe, qu'attend encore le Hezbollah pour cesser son boycott ?)

 

Pour le 14 Mars, l'optimisme de Michel Aoun concernant l'Arabie relève de l'irrationnel, voire de l'hérésie. Comment le fondateur du CPL peut-il s'imaginer un instant que Riyad pourrait accorder son aval au candidat des pasdaran, à l'heure où le conflit régional se trouve à son summum et que l'ensemble du monde arabe condamne les exactions et les ingérences de Téhéran dans la région... exception faite, ou presque, du beau-fils du général Aoun, le chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil ? Cette fois encore, pour ne pas être obligé d'être mis dans une position inconfortable face à la clause relative à la condamnation des ingérences iraniennes au sommet de Nouakchott, M. Bassil a préféré jouer aux abonnés absents, prétextant l'urgence de remédier aux tiraillements qui secouent actuellement son parti.

Selon des informations en provenance d'une capitale occidentale, Téhéran ne veut pas d'élection présidentielle à l'heure actuelle, et encore moins négocier avec qui que ce soit sur ce sujet. L'Iran attendrait en effet la nouvelle administration US, estimant que le dossier libanais et le rôle de l'Iran, dans le cadre d'un partenariat avec les pays arabes, pour résoudre les dossiers de la région, seront en tête des priorités des pourparlers de Téhéran avec la nouvelle équipe au pouvoir à Washington, une fois l'équipe Obama partie. Partant, pas de présidentielle au Liban... avant le printemps 2017.

 

 

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Le Trésor US entend intensifier ses mesures pour assécher les ressources financières du terrorisme et faire face aux fonds destinés au trafic de stupéfiants et au blanchiment d'argent, selon des sources bien informées. Aussi, le contrôle financier à l'échelle mondiale devrait s'accroître pour empêcher tout investissement d'un groupe terroriste dans le secteur financier.
Quand bien...

commentaires (4)

Heureux les simples d'esprit...qui se laissent encore prendre par ce genre de prédictions ! Irène Saïd

Irene Said

17 h 23, le 26 juillet 2016

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Commentaires (4)

  • Heureux les simples d'esprit...qui se laissent encore prendre par ce genre de prédictions ! Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 23, le 26 juillet 2016

  • Faut se rendre à l'évidence , les faits politiques sont imbriquées les uns dans les autres ... C'est un fait politique de vouloir les associer , mais c'est un fait politique de vouloir les dissocier , aussi ... Attendons donc de voir qui sera le prochain clown américain pour voir plus clair chez nous . Sorry but this is it ....

    FRIK-A-FRAK

    11 h 56, le 26 juillet 2016

  • Lorsque l'on joue sur l'âge du capitaine... Le 1/10/2016, Michel Aoun amorcera sa 84ème année. Ce sera trop tard ou trop vieux pour son éternelle candidature.

    Un Libanais

    11 h 52, le 26 juillet 2016

  • La nouvelle présidentielle aux US, les élections présidentielles en Russie, les élections en Iran, un nouveau roi en Arabie, un nouveau premier ministre en France, un nouveau chef des Nations Unies, ......lol !

    LeRougeEtLeNoir

    09 h 40, le 26 juillet 2016

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