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Moyen Orient et Monde - Coup d’État avorté

L’offensive contre les médias se poursuit en Turquie

Quarante suspects de l'académie militaire d'Istanbul ont été arrêtés hier, a annoncé l'agence progouvernementale Anadolu. Et 31 universitaires, dont des professeurs, ont été placés en garde à vue.

Poignée de main entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du Parti d’opposition de droite de l’action nationaliste (MHP) Devlet Bahceli. Kayhan Ozer/AFP

Une quarantaine de journalistes ont été les nouvelles victimes, hier, des purges tous azimuts lancées en Turquie par le président Erdogan. La justice a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de 42 journalistes, dont la célèbre Nazli Ilicak, dernier épisode d'une chasse aux sorcières déclenchée contre les partisans de Fethullah Gülen, prédicateur exilé aux États-Unis accusé par Ankara d'avoir ourdi le putsch. Sur les 42 journalistes visés par des mandats d'arrêt, cinq ont été déjà arrêtés et 11 auraient quitté le pays, a assuré hier l'agence de presse privée Dogan. La police recherchait dans la station balnéaire de Bodrum Nazli Ilicak, figure de premier plan du monde des médias en Turquie. Mme Ilicak avait été limogée du quotidien progouvernemental Sabah en 2013 pour avoir critiqué des ministres impliqués dans un scandale de corruption. « C'est le dernier signe alarmant dans ce qui devient de plus en plus une purge éhontée fondée sur l'appartenance politique », a jugé Amnesty International. Le monde des médias avait déjà été frappé par la purge avec le retrait, le 19 juillet, des licences de nombreuses chaînes de télévision et de radio.
Par ailleurs, lors d'une nouvelle descente de police hier, 40 suspects de l'académie militaire d'Istanbul ont été arrêtés, a annoncé l'agence progouvernementale Anadolu. Et 31 universitaires, dont des professeurs, ont été placés en garde à vue à l'issue de coups de filet dans des milieux supposés gulénistes d'Istanbul, a indiqué Dogan. La purge s'est étendue également à la compagnie nationale Turkish Airlines. Le fleuron du transport aérien turc a annoncé le licenciement de 211 employés en raison de leurs liens allégués avec Gülen.
Sur la scène politique interne, l'unité était pourtant de mise. Dans un rare geste d'unité, Recep Tayyip Erdogan a eu un entretien de près de trois heures, hier, avec le dirigeant du parti d'opposition CHP, Kemal Kiliçdaroglu. Ce dernier, qui avait juré qu'il ne mettrait jamais les pieds au palais présidentiel, en est ressorti en se déclarant satisfait de cet « entretien positif (pour la) normalisation », sur la télévision NTV. M. Erdogan avait aussi invité le chef du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite), Devlet Bahceli. Mais celui du HDP prokurde, Selahattin Demirtas, régulièrement qualifié de « terroriste » par le président, n'avait pas été convié.

« Vous faites fausse route »
Après dix jours de cavale, sept soldats suspectés d'avoir fait partie du commando ayant attaqué l'hôtel de Marmaris où se trouvait en vacances le président au début du putsch ont été mis en garde à vue. Trois d'entre eux ont été capturés lors d'un contrôle routier dans le cadre d'une vaste chasse à l'homme. Depuis le putsch raté, plus de 13 000 personnes ont été placées en garde à vue, 5 800 en détention et près de 50 000 fonctionnaires suspendus ou limogés dans le cadre de la plus vaste purge depuis l'arrivée de M. Erdogan au pouvoir en 2003.
De son côté, le chef d'état-major Hulusi Akar, qui avait été retenu en otage par les putschistes lors de cette dramatique nuit du 15 au 16 juillet, a assuré aux procureurs hier que les conjurés lui avaient proposé de parler directement avec Gülen s'il se ralliait à eux. « Je leur ai dit vous faites fausse route (...), ne faites pas cela, ne versez pas le sang », a expliqué le général Akar. Ce à quoi le chef rebelle Mehmet Disli aurait répondu : « C'est le chemin que nous avons pris. C'est sans retour. »
(Source : AFP)

Une quarantaine de journalistes ont été les nouvelles victimes, hier, des purges tous azimuts lancées en Turquie par le président Erdogan. La justice a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de 42 journalistes, dont la célèbre Nazli Ilicak, dernier épisode d'une chasse aux sorcières déclenchée contre les partisans de Fethullah Gülen, prédicateur exilé aux États-Unis accusé par...

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