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Liban - Présidentielle

Amine Gemayel : Le blocage, plus grands crime et trahison commis contre le Liban

L'ancien président de la République, Amine Gemayel, a qualifié hier le blocage de la présidentielle « de plus grand crime et de plus grande trahison commis contre le Liban, les chrétiens et les institutions ».
M. Gemayel, qui s'exprimait à la Voix du Liban – 100.5, a exhorté les députés chrétiens, et plus précisément ceux du bloc du Changement et de la Réforme, à ne pas attendre un feu vert quelconque de Téhéran, Riyad ou Washington, et à se rendre à l'hémicycle pour accomplir leur devoir tant au niveau national que chrétien.
« En 1988, l'armée syrienne se trouvait au cœur de Beyrouth, à la Chambre des députés. Le régime syrien empêchait par la contrainte des armes les députés à se rendre aux séances électorales. Aujourd'hui, il existe une marge de liberté et chaque député peut faire ce qu'il veut », a indiqué M. Gemayel. « Qu'est-ce qui empêche donc les députés élus par le peuple de se rendre au Parlement et d'élire un président ? Avec la seule participation des députés du Courant patriotique libre, le quorum serait assuré et il serait possible d'élire un président », a noté l'ancien chef du parti Kataëb.
« Le blocage de la présidentielle est le plus grand crime et la plus grande trahison commis contre le Liban, les chrétiens et les institutions. Cela fait deux ans et demi de vacance déjà, et c'est par une action volontaire, découlant d'une coquetterie politique, d'une ambition, d'un opportunisme et d'intérêts politiques, que l'élection présidentielle est empêchée », a-t-il ajouté.
« Le Liban est le seul pays arabe à avoir un président chrétien. Comment torpiller cette grâce ? Nous nous adaptons à l'absence d'un président, mais l'histoire nous sanctionnera pour cela », a souligné Amine Gemayel. « Qu'est-ce qui empêche les députés du Metn et du Kesrouan de s'entendre sur le fait qu'il existe un intérêt national et qu'ils doivent se rendre à la Chambre ? Il leur faut une conscience et un sens national pour ce faire », a-t-il encore dit.

« Si M. Aoun est élu... »
« Les députés devraient être mus par un devoir moral, celui d'assurer le quorum, indépendamment des desiderata de l'Arabie saoudite et de l'Iran. Celui qui souhaite élire un président début août, pourquoi ne le fait-il pas aujourd'hui ou demain ? Il n'y a aucune logique ou esprit national dans tout cela. Quelle est notre relation avec l'élection de Donald Trump ou de Hillary Clinton aux États-Unis ? Ou avec l'élection du guide spirituel en Iran ? » a-t-il estimé.
Interrogé sur la position du président des Forces libanaises et son soutien à la candidature du général Michel Aoun, M. Gemayel a répondu : « Samir Geagea assure, consciemment ou inconsciemment, une couverture au vide et prolonge celui-ci en soutenant la candidature de Michel Aoun, alors qu'il sait que ce dernier n'a pas de chances. » Et l'ancien chef de l'État de poursuivre : « Si M. Aoun est élu, nous savons qui gouvernera à Baabda, quelle force sécuritaire, militaire, politique, stratégique et extérieure aura la main longue sur le pouvoir. Tout cela ne fait pas bon ménage avec les slogans de M. Geagea, son combat, ses compagnons et tous les martyrs qui sont tombés pour que le Liban en arrive là. »
« Le soutien de Geagea à Aoun a augmenté les espoirs de Michel Aoun et l'a poussé à s'entêter encore plus, fort de ses appuis chrétiens, empêchant ainsi tout compromis. Pourtant, tout le monde sait que la voie vers la présidence est fermée pour M. Aoun », a souligné Amine Gemayel.
Concernant sa propre candidature à l'élection présidentielle, M. Gemayel a dit : « Lorsqu'il y aura une logique dans toute cette affaire, peut-être que ma candidature serait opportune. Mais, pour l'heure, nous sommes dans l'irrationnel, l'opportunisme sans limites et un asservissement comme le Liban n'en a jamais vu. »
Amine Gemayel a par ailleurs estimé que « toute personne qui se respecte n'accepterait pas de rester au sein d'un cabinet dont le chef a lui-même reconnu qu'il s'agit du cabinet de la corruption », en allusion au cabinet Salam et au retrait du ministre Alain Hakim de ce dernier.
« Nous nous adaptons à la corruption, comme si cela était naturel. Le parti Kataëb ne saurait accepter d'être partie prenante à la corruption ou d'assurer une couverture à cette dernière. Notre présence au gouvernement ou pas est secondaire. Le peuple libanais ne mérite pas ce qui se passe. Notre objectif est de renouer avec le Liban-message et son rôle », a-t-il conclu.

L'ancien président de la République, Amine Gemayel, a qualifié hier le blocage de la présidentielle « de plus grand crime et de plus grande trahison commis contre le Liban, les chrétiens et les institutions ».M. Gemayel, qui s'exprimait à la Voix du Liban – 100.5, a exhorté les députés chrétiens, et plus précisément ceux du bloc du Changement et de la Réforme, à ne pas...

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