Le sommet de Nouakchott centré sur « la solidarité arabe »

Le président mauritanien inaugure aujourd'hui le sommet arabe qui se poursuit jusqu'à demain à Nouakchott. Ce sommet avait été précédé samedi, toujours dans la capitale mauritanienne, d'un conclave des ministres arabes des Affaires étrangères. Marquée par une participation restreinte aux ministres du Koweït et de Palestine, cette réunion préalable a permis d'entériner et sans le modifier le rapport élaboré par les délégués des pays arabes auprès de la Ligue, et qui doit être débattu par les dirigeants dès aujourd'hui.
Le Liban sera représenté par son Premier ministre, Tammam Salam, à la tête d'une délégation comprenant les ministres des Affaires étrangères, Gebran Bassil, des Affaires sociales, Rachid Derbas, et de la Santé, Waël Bou Faour. Il a pris l'avion hier soir pour Rabat, d'où il compte se rendre ce matin à Nouakchott.
Il ne faudrait pas s'attendre à des prises de position inédites ou tranchantes de la part des chefs arabes, c'est-à-dire des positions susceptibles de porter les prémices de solutions aux crises régionales, que ce soit en Syrie, en Irak, ou même au Yémen – même si le régime syrien s'est montré favorable hier à la reprise des négociations de paix. Un diplomate qui participe aux travaux du sommet explique en effet que rien n'a été modifié dans le rapport de la Ligue arabe à la suite du conclave des ministres des AE. Le diplomate n'en retient que l'adhésion du chef de la diplomatie du Koweït, cheikh Sabah Khaled Hamad al-Sabah, à la clause relative à « la solidarité avec le Liban ». Une adhésion qui rompt avec la décision des pays du Conseil de coopération du Golfe de se distancier du Liban, celle-ci ayant été réaffirmée par leurs délégués respectifs à la Ligue arabe lors de la rédaction du rapport examiné samedi dernier et devant inspirer la déclaration de Nouakchott (le texte final du sommet arabe).
Néanmoins, le projet de cette déclaration, dont L'Orient-Le Jour a pu obtenir copie, met en exergue l'enjeu de consolider l'unité arabe. Le souci est ainsi exprimé de « renforcer les relations structurelles et la solidarité arabe ». Un souci qui impose au préalable « un diagnostic de la situation arabe actuelle, sous l'angle des profondes mutations et des événements qui secouent la région depuis les dix dernières années et affectent la structure du système régional arabe ». Le projet tente ainsi de définir « une stratégie qui jette les bases d'un nouveau travail arabe commun, garant de la sécurité nationale ». L'accent est mis à cet égard sur la menace terroriste, citée – et cela est marquant – à la tête des priorités du combat arabe commun, et avant même les questions d'ordre politique. Le premier paragraphe du projet de la déclaration de Nouakchott affirme ainsi « l'engagement des pays arabes à faire face à toutes les menaces à notre sécurité nationale arabe » et prévoit la « mise au point des mécanismes de lutte contre le terrorisme, quelle que soit la forme de ce terrorisme ». Le projet préconise « la paix et le dialogue face à la culture du fanatisme, la promotion de la discorde et l'incitation à la haine », l'objectif étant, pour les sociétés arabes, de « développer une capacité à défendre leur cohésion et leur indépendance, en préparation d'un avenir arabe sûr et prospère ».
En ce qui concerne le Liban, et précisément l'aide sur le dossier des déplacés syriens, le texte réaffirme en des termes généraux « le soutien aux efforts d'aide humanitaire, arabes et internationaux, visant à assister au plus vite les personnes affectées par les guerres et les conflits régionaux ». Il est prévu dans ce cadre de « moderniser les mécanismes d'aide humanitaire afin de répondre aux besoins de plus en plus urgents des sinistrés ».

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