Défions le spectre de la terreur

Malgré toutes les précautions prises pour éradiquer ce fléau, le terrorisme de nos jours continue de jeter ses tentacules en commettant des massacres et en entraînant dans son sillage exodes et destructions. D'Irak en Syrie, de l'Afrique à l'Occident, nous assistons au même paysage de violence et de désolation indescriptibles. En Syrie, depuis le déclenchement de la guerre, l'indifférence de la communauté internationale, malgré son intervention bien tardive, a transformé ce pays en bourbier, le plongeant dans un engrenage inextricable sans aucune solution envisageable dans l'immédiat afin de mettre fin au calvaire vécu par son peuple. Au Liban, malgré notre position « neutre » que nous essayons de garder et de maîtriser face à cette situation dramatique que vit ce pays voisin, son impact sur notre territoire s'est déjà manifesté sur le plan sécuritaire ces dernières années comme à Ersal et récemment à Qaa, région frontalière qui fut la cible du terrorisme. En visant ce village paisible qui a enterré ses victimes innocentes, c'est tout le Liban qui était visé par ces terroristes. Depuis la fin de la guerre civile, notre pays s'était déjà exposé à des attentats et des assassinats de plusieurs personnalités. À présent, est-ce contre la menace du terrorisme perpétré par des kamikazes pouvant s'infiltrer n'importe où et n'importe quand pour commettre leur forfait que nous devons lutter à notre tour ? Pourquoi notre État, à travers ses responsables actuels, ne réclame-t-il pas le déploiement de la Finul auprès des hautes instances de l'Onu pour surveiller, avec la présence de notre armée, les zones sensibles aux frontières nord de notre territoire ? Nous n'en serions sûrement pas arrivés à ce stade-là si nous avions respecté, depuis déjà deux ans, les normes de notre Constitution en élisant un nouveau président, unique garant de nos institutions. Hélas, c'est bien le laxisme de nos politiciens qui est à l'origine de nos malheurs. Dans le contexte actuel, ils doivent se concerter et dialoguer sans tarder pour réaliser cette fameuse entente nationale que nous attendons tous avant que ne sonne le glas qui va nous entraîner dans l'inconnu. De surcroît, nos dirigeants actuels gagneraient à prendre l'exemple sur notre vaillante armée, unie et soudée, qui assure à elle seule notre protection, épaulée par nos Forces de sécurité intérieure. Nos responsables sont, en outre, censés réagir au plus vite en gardant une position ferme pour contrecarrer toute forme de danger, en s'unissant, illico, loin de toute influence étrangère afin de sauver notre beau pays dont ils détiennent, à eux seuls, la clef du destin. En attendant notre salut, nous devons nous munir d'une bonne dose de patience. Mais jusqu'à quand ?

Hilda DADOURIAN