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Liban - Sécurité

Vive tension à Aïn el-Héloué, mais Nahr el-Bared est loin

Lien ambigu entre le meurtre du réfugié palestinien Ali Awad, surnommé Ali Bahti, et l'attentat contre Mohammad Hamdane.

Deux jours après le meurtre du réfugié palestinien Ali Awad, surnommé Ali Bahti, dans le camp de Aïn el-Héloué, un autre Palestinien, Mohammad Hamdane, membre du groupe islamiste Bilal Badre, a été blessé hier à la hanche par une balle tirée par un inconnu et a été transporté à l'hôpital al-Nida.
Bien que les deux incidents semblent étroitement liés, une source qui suit de près les événements survenus au camp a assuré à L'Orient-Le Jour qu'il s'agit, en ce qui concerne l'affaire Hamdane, d'un règlement de comptes plutôt personnel. Ainsi, Hamdane aurait été attaqué par un membre du Fateh, arrêté plus tard dans la journée, à la suite d'un litige ayant trait à une affaire de commerce d'armes. Tout le monde à Aïn el-Héloué était au courant de ce litige entre les deux hommes, assure la source.


Plus tard dans la journée, et selon l'agence al-Markaziya, la Sécurité nationale palestinienne au Liban a démenti l'information qui avait circulé sur les réseaux sociaux selon laquelle l'auteur de l'attentat contre Hamdane serait un membre du Fateh. Mais en tout état de cause, la source citée plus haut relève que l'assassinat de Bahti est jugé « de loin beaucoup plus dangereux que l'incident d'hier ».
À la suite de l'assassinat de ce proche du Fateh, des efforts ont été entrepris pour calmer la tension dans le camp palestinien et autour. Dans ce cadre, la députée Bahia Hariri a rencontré hier le représentant du mouvement Hamas au Liban, Ali Baraké, avec lequel elle s'est penchée sur la situation sécuritaire du camp à la lumière des derniers événements.


Si Mme Hariri déploie de grands efforts en vue d'éviter des débordements dans l'ensemble de la région, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, s'y consacre aussi. « La situation à Aïn el-Héloué ne nous surprend pas. Nous prenons donc des mesures préventives dans toutes les régions », a-t-il déclaré.
Pour Ali Baraké, le meurtre de Bahti est un crime sans aucune dimension politique. Cependant, la source précitée soutient l'hypothèse selon laquelle une intention de provoquer une explosion dans le camp avait motivé l'attentat. « Le meurtre de Bahti a eu lieu alors que des responsables du camp menaient une enquête sur des informations qui circulaient concernant des attentats terroristes en préparation à Aïn el-Héloué pour être perpétrés ailleurs sur le territoire libanais », note la source qui fait valoir, précisément, que le choix se serait fixé sur Bahti parce que ses meurtriers savaient que sa famille serait susceptible de réagir sur-le-champ.


Ainsi, le scénario voulait qu'à la suite du meurtre les soupçons aillent tout de suite en direction du groupe Bilal Badre, de sorte qu'une réaction de la part de la famille de Bahti apparaisse comme un clash entre le Fateh et ce groupuscule.
Selon la même source, cette hypothèse est la seule valable car, s'il s'agissait d'un simple règlement de comptes, le crime n'aurait pas été perpétré au beau milieu de la journée et sous les yeux des proches de Bahti.


Cependant, ce qui a empêché le succès de ce plan supposé est le facteur temps. Bahti n'est pas mort instantanément et son meurtrier n'a pas été reconnu tout de suite. De ce fait, toute tentative de vengeance a pu être empêchée à temps.
Quelque douze attentats d'envergure ont été perpétrés dans ce camp depuis la bataille de Nahr el-Bared en 2007.
Ce qui empêcherait un nouveau Nahr el-Bared à Aïn el-Héloué, toujours selon la même source, serait d'une part l'emplacement géographique de Aïn el-Héloué qui n'est pas isolé des quartiers libanais comme l'est le camp du Liban-Nord, et d'autre part le nombre de réfugiés qu'il compte et qui dépasse les 100 000.
Néanmoins, toutes ces considérations n'excluent pas la possibilité d'un clash dans le grand camp palestinien, où règne un calme précaire. D'autres tentatives visant à mettre le camp à feu et à sang ne surprendront personne.

 

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