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La conservation du patrimoine artistique et culturel libanais présentée à Montpellier

En marge de son intervention, Maria Bou Habib a présenté, en solo, une exposition intitulée « Souvenirs et Encens », à Montpellier, dans le pub...

« La conception d'un musée des arts au Liban: une problématique d'actualité ou une idée futuriste ? » Tel a été le sujet d'intervention de Maria Bou Habib, artiste peintre et chercheuse, lors d'une journée d'études doctorales, le 4 juillet, à l'École nationale supérieure d'architecture de Montpellier. Un séjour qu'elle a entrepris grâce à une bourse octroyée par l'AUF.

Également sujet de sa thèse de doctorat en histoire de l'art et muséologie, à l'Université Paris 10, l'intervention de Maria Bou Habib, lors de cette journée organisée par le Laboratoire innovations formes architecture milieux et l'École nationale supérieure d'architecture sous le thème «Formes de l'innovation et innovations de la forme», a porté sur la collection de beaux-arts du ministère de la Culture libanais mais aussi, en grande partie, sur la conservation et l'archivage du patrimoine et de l'héritage culturel et artistique libanais, avant, pendant et après la guerre civile. « À l'origine de mon idée, se trouve mon questionnement sur l'absence d'un musée public, consacré aux beaux-arts, et ma passion pour ce sujet. J'ai commencé de zéro, avec aucune base de données disponible », se rappelle-t-elle. Au fur et à mesure de ses enquêtes, elle s'est laissé surprendre par des découvertes qui ont enrichi sa recherche.

Consultant des ouvrages bibliographiques sur la muséologie, souvent en France, Bou Habib a enchaîné au Liban enquêtes, entretiens, collectes de données et d'archives. Son travail a porté ses fruits. Comme elle l'a relaté lors de son intervention à Montpellier, elle a rassemblé des documents inédits, dont certains datent de la période postmandat français. Elle cite, ainsi, le premier catalogue de l'exposition au musée national qui a regroupé, en 1947, Gibran Khalil Gibran, Moustapha Farouk et César Gemayel. « Ce catalogue n'existe même plus au musée national dont une partie des archives a été brûlée. Suite à cette découverte, j'ai déduit que le musée national accueillait des expositions de peintures à l'époque!» s'étonne-t-elle. De plus, en fouillant dans les bulletins du musée, elle a trouvé, sur les croquis et perspectives réalisés par les architectes, et datés de 1930, la mention musée national d'antiquités et de beaux-arts de Beyrouth. « Pour quelles raisons ont-ils éliminé la dénomination beaux-arts puis antiquités ? Je n'ai toujours pas de réponse », avoue-t-elle.

Par ailleurs, dans son intervention, Maria Bou Habib a mis en valeur les efforts effectués par Maurice Chehab pour la conservation de la collection du Musée national, ainsi que les efforts d'archivage, entrepris pendant et après la guerre civile par des associations tels Umam et des musées tel Macam, ou à titre privé par des professionnels et passionnés du domaine, tel feu Joseph Abou Rizk, théoricien, philosophe et ancien professeur à l'Alba. Par contre, elle pointe du doigt « l'absence d'efforts de conservation nationale ou d'exposition de la collection, formée de 2 640 œuvres, qui existe au ministère de la Culture », de la part des institutions publiques. « Même si le musée virtuel créé par le ministre de la Culture est louable, ce n'est toujours pas suffisant, les musées privés non plus », affirme-t-elle.

Une approche inédite et globale d'un sujet d'actualité
En outre, Maria Bou Habib a relevé l'importance de la communication dans la dynamisation des musées pendant la guerre. Communication qui a contribué à une continuité plus ou moins régulière du travail. Ainsi, elle évoque l'exemple du Musée de l'archéologie de l'AUB qui n'a pas arrêté d'organiser des ateliers d'art destinés aux enfants, même pendant la guerre. « J'ai obtenu des photos datées de 1983, où l'on voit des enfants visiter les thermes romaines au centre-ville, sur fond de chantier de guerre ! » Malgré la guerre, ont ainsi continué la conservation et la collection des œuvres. « Cette persévérance et ce mode de survie, c'est le point essentiel selon moi », assure-t-elle.

De ce fait, cette artiste met la lumière sur les différents musées qui ont été crées au Liban et dont le nombre a augmenté ces dernières années. « Cette attention particulière à son patrimoine et ces activités artistiques sont, me semble-t-il, motivées par l'approche de l'extrémisme. C'est un moyen aussi de respirer face aux dangers qui encerclent notre pays », analyse-t-elle.
Pour continuer sa thèse, cette doctorante a reçu une bourse de Paris 10 afin de visiter régulièrement des musées en France et ailleurs. Son objectif est d'effectuer des études comparatives au niveau international. Plus tard, elle souhaite développer la problématique de sa thèse avec un postdoc, mais aussi réaliser une publication sur le sujet.
En marge de son intervention, Maria Bou Habib a présenté, en solo, une exposition intitulée « Souvenirs et encens », à Montpellier, dans le pub « Au fût et à mesure », qui se prolonge jusqu'à fin août. En septembre 2016, elle présentera une seconde expo dans la galerie boutique Cubik, toujours à Montpellier.

 

« La conception d'un musée des arts au Liban: une problématique d'actualité ou une idée futuriste ? » Tel a été le sujet d'intervention de Maria Bou Habib, artiste peintre et chercheuse, lors d'une journée d'études doctorales, le 4 juillet, à l'École nationale supérieure d'architecture de Montpellier. Un séjour qu'elle a entrepris grâce à une bourse octroyée par...

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