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Moyen Orient et Monde - Défense

Washington bat le rappel de sa coalition anti-EI sous pression des attentats

D'après l'expert américain Michael Weiss, le groupe « a perdu sa capacité à conserver de grands pans de territoire, mais pas sa capacité à mener des attaques (...) opportunistes ».

Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter avec des dizaines de ses homologues étrangers, réunis sur la base aérienne d’Andrews dans le Maryland. Saul Loeb/AFP

Après deux ans de lutte contre l'État islamique, les États-Unis ont battu hier le rappel de leur coalition militaire internationale rassemblée près de Washington, mais sans avoir réussi à terrasser le groupe jihadiste qui multiplie les attentats dans le monde. Car si l'EI a reculé en Irak et en Syrie, il a revendiqué ou est soupçonné de terribles attaques ces dernières semaines à Nice, Istanbul, Bagdad ou Dacca qui ont fait des centaines de victimes. « Nous allons tous devoir en faire plus », a martelé le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter devant des dizaines de ses homologues étrangers, dont le Français Jean-Yves Le Drian, réunis sur l'immense base aérienne d'Andrews, dans la banlieue de la capitale fédérale. « Nous devons nous assurer » que les forces irakiennes et les groupes syriens alliés de la coalition « ont ce qu'ils faut pour gagner la bataille » contre le jihadisme, puis « reconstruire et gouverner leurs territoires », a insisté le patron du Pentagone. De son côté, le secrétaire d'État John Kerry, qui accueillait au département d'État une conférence des donateurs pour l'Irak, a concédé que « le combat contre Daech est évidemment loin d'être terminé, même si nous avons fait des progrès ».
Aujourd'hui, il réunira à son tour plus d'une trentaine de ses homologues de pays membres de la coalition anti-EI mise sur pied à l'été 2014. Pilotée par les États-Unis, cette coalition a mené en deux ans quelque 14 000 frappes en Syrie et en Irak. Le chef de la diplomatie américaine a vanté « l'élan » dans la lutte contre l'EI tout en reconnaissant que « les actes de terrorisme restaient un danger quotidien permanent ».

« Cent complots de l'EI depuis 2014 »
De fait, il y a eu plus de « 100 complots terroristes liés à l'EI contre l'Occident depuis 2014 », a compilé dans un rapport le président de la commission de la Sécurité intérieure du Congrès américain, Michael McCaul. Ce qui fait dire à l'expert Michael Weiss que « l'EI est à la peine, mais pas hors-jeu ». Certes, le groupe jihadiste « a perdu sa capacité à conserver de grands pans de territoire, mais pas sa capacité à mener des attaques (...) opportunistes », a jugé ce spécialiste du centre Atlantic Council. Selon Washington, l'EI a perdu en Irak et en Syrie respectivement près de 50 % et de 20 % à 30 % des territoires conquis à son apogée en 2014.
En Irak, après la reconquête du bastion sunnite de Fallouja par les forces irakiennes, la coalition a Mossoul en ligne de mire. Mais M. Weiss doute que Mossoul et Raqqa, la « capitale » de l'EI en Syrie, soient « reprises » avant la fin de l'administration Obama en janvier.

Deux milliards de dollars pour l'Irak
La coalition parle aussi de l'après-EI, en particulier en Irak, pays pour lequel les pays donateurs (États-Unis, Japon, Canada, Allemagne, Pays-Bas et Koweït) tablent sur « au moins deux milliards de dollars » de promesses de dons, selon John Kerry. Bagdad a en effet besoin d'argent pour que des réfugiés retournent dans les zones reconquises et pour reconstruire le pays. « Le moment est venu d'aider l'Irak pour l'après-libération », avait plaidé mardi à Washington son ministre des Affaires étrangères Ibrahim el-Jaafari en invoquant l'esprit du plan Marshall.
Washington a aussi annoncé l'envoi de centaines de soldats américains supplémentaires en Irak pour aider l'armée gouvernementale à combattre l'EI et reprendre Mossoul. Les États-Unis compteront alors plus de 4 600 militaires dans ce pays, dont ils s'étaient retirés militairement fin 2011.
(Source : AFP)

Après deux ans de lutte contre l'État islamique, les États-Unis ont battu hier le rappel de leur coalition militaire internationale rassemblée près de Washington, mais sans avoir réussi à terrasser le groupe jihadiste qui multiplie les attentats dans le monde. Car si l'EI a reculé en Irak et en Syrie, il a revendiqué ou est soupçonné de terribles attaques ces dernières semaines à...

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