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À La Une - Diplomatie

Washington rassemble sa coalition anti-EI sous pression des attentats

Le groupe jihadiste "est à la peine, mais pas hors jeu", estime un expert.

Pendant deux jours, le ministre de la Défense Ashton Carter accueillent une quarantaine de leurs homologues des pays formant la coalition militaire internationale contre l'EI. AFP / SAUL LOEB

Après deux ans de lutte contre l'Etat islamique, les Etats-Unis ont battu mercredi le rappel de leur coalition militaire internationale rassemblée près de Washington, mais sans avoir réussi à terrasser le groupe jihadiste qui multiplie les attentats dans le monde.

Car si l'EI a reculé en Irak et en Syrie, il a revendiqué ou est soupçonné de terribles attaques ces dernières semaines à Nice, Istanbul, Bagdad ou Dacca qui ont fait des centaines de victimes.
Et en Libye, la mort de trois soldats français des forces spéciales en mission contre "le terrorisme", annoncée mercredi par Paris, vient rappeler que le groupe ultra-radical est aussi implanté dans ce pays d'Afrique du Nord en pleine tourmente.

"Nous allons tous devoir en faire plus", a martelé le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter devant des dizaines de ses homologues étrangers, dont le Français Jean-Yves Le Drian, réunis sur l'immense base aérienne d'Andrews, dans la banlieue de la capitale fédérale.
"Nous devons nous assurer" que les forces irakiennes et les groupes syriens alliés de la coalition "ont ce qu'ils faut pour gagner la bataille" contre le jihadisme, puis "reconstruire et gouverner leurs territoires", a insisté le patron du Pentagone.

De son côté, le secrétaire d'Etat John Kerry, qui accueillait au département d'Etat une conférence des donateurs pour l'Irak, a concédé que "le combat contre Daech est évidemment loin d'être terminé, même si nous avons fait des progrès".
Jeudi, il réunira à son tour plus d'une trentaine de ses homologues de pays membres de la coalition anti-EI mise sur pied à l'été 2014. Pilotée par les Etats-Unis, cette coalition a mené en deux ans quelque 14.000 frappes en Syrie et en Irak.
Le chef de la diplomatie américaine a vanté "l'élan" dans la lutte contre l'EI tout en reconnaissant que "les actes de terrorisme restaient un danger quotidien permanent".

 

(Lire aussi : Après Nice, l’urgence de définir une stratégie globale contre le terrorisme)

 

'Cent complots de l'EI depuis 2014'
De fait, il y a eu plus de "100 complots terroristes liés à l'EI contre l'Occident depuis 2014", a compilé dans un rapport le président de la commission de la Sécurité intérieure du Congrès américain, Michael McCaul. Ce qui fait dire à l'expert Michael Weiss que "l'EI est à la peine, mais pas hors jeu". Certes, le groupe jihadiste "a perdu sa capacité à conserver de grands pans de territoire, mais pas sa capacité à mener des attaques (...) opportunistes", a jugé ce spécialiste du centre Atlantic Council.

Selon Washington, l'EI a perdu en Irak et en Syrie respectivement près de 50% et de 20% à 30% des territoires conquis à son apogée en 2014. En Irak, après la reconquête du bastion sunnite de Fallouja par les forces irakiennes, la coalition a Mossoul en ligne de mire. Mais M. Weiss doute que Mossoul et Raqqa, la "capitale" de l'EI en Syrie, soient "reprises" avant la fin de l'administration Obama en janvier.

En Syrie, où la guerre a fait plus de 280.000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée à Londres, a affirmé mardi que près de 60 civils, dont des enfants, avaient péri dans des raids de la coalition près d'un village tenu par l'EI dans la province d'Alep.
John Kerry revient tout juste de Moscou, où il s'est mis d'accord avec le pouvoir russe sur une coopération accrue et des "mesure concrètes" entre les deux puissances pour tenter de sauver la trêve et lutter contre les jihadistes.

 

(Lire aussi : La menace du terrorisme low-tech)

 

Deux milliards de dollars pour l'Irak
La coalition parlera aussi de l'après-EI. En particulier en Irak, pays pour lequel les Etats-Unis, le Japon, le Canada, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Koweït tablent sur deux milliards de dollars de promesses de dons, selon des diplomates américains.

De fait, Bagdad a besoin d'argent pour que des réfugiés retournent dans les zones reconquises et pour reconstruire le pays. "Le moment est venu d'aider l'Irak pour l'après libération", avait plaidé mardi à Washington son ministre des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari en invoquant l'esprit du plan Marshall.

Les forces irakiennes ont repris Fallouja et ont avancé dans la vallée du Tigre vers Mossoul. Elles ont reconquis la base aérienne de Qayyarah, à une soixantaine de kilomètres au sud de la ville, qui sera un "tremplin vital" pour l'offensive sur Mossoul, selon des militaires américains.
Washington a aussi annoncé l'envoi de centaines de soldats américains supplémentaires en Irak pour aider l'armée gouvernementale à combattre l'EI et reprendre Mossoul. Les Etats-Unis compteront alors plus de 4.600 militaires dans ce pays, dont ils s'étaient retirés militairement fin 2011.

 

 

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