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À La Une - Attentat de nice/Reportage

"J'ai vu un père avec son fils de deux ans dans les bras. Le petit était mort"

"Le camion était à une centaine de mètres de moi, j'ai eu à peine quelques secondes pour me dégager".

A Nice, le choc après l'attaque perpétrée sur la Promenade des Anglais lors des festivités du 14 Juillet. AFP / Valery HACHE

Le feu d'artifice du 14 Juillet vient à peine de s'achever sur la célèbre Promenade des Anglais à Nice quand un mouvement de panique se déclenche. Un camion a foncé dans la foule et tué au moins 84 personnes.

Devant le Palais de la Méditerranée, luxueux complexe hôtelier de cette ville du sud-est de la France, le camion blanc, dont le conducteur a été abattu, était immobilisé, quelques heures après l'attaque, les pneus crevés, la porte passager criblée d'impacts de balles, a constaté un correspondant de l'AFP.

Sur la Promenade des Anglais, qui longe la Méditerranée et attire les touristes du monde entier, des dizaines de corps sont alignés, recouverts d'un drap blanc, autant de victimes du poids lourd.
Quelques minutes après la fin du feu d'artifice de la Fête nationale, aux alentours de 23h00 (21h00 GMT), le véhicule a foncé dans la foule, au milieu des touristes et des Niçois qui s'apprêtaient à rentrer chez eux, a constaté un autre journaliste de l'AFP, témoin direct de l'attaque, qui n'avait pas été revendiquée vendredi matin.

(Témoignages : Ils sont à Nice, ils racontent l'horreur)

"Il était à une centaine de mètres de moi, j'ai eu à peine quelques secondes pour me dégager", a raconté Robert Holloway. "J'ai dû me protéger le visage pour éviter d'être touché par des débris", a-t-il décrit, soulignant avoir vu plusieurs personnes fauchées par le camion dans une ambiance de "chaos".
Plusieurs témoins décrivent des personnes se jetant en contrebas de la Promenade des Anglais sur la plage pour échapper au camion.

Najate, une Niçoise de 52 ans qui traversait la promenade des Anglais au moment des faits, raconte, elle : "J'ai entendu un boum, je me suis retournée et là, j'ai vu le camion qui fonçait et des corps qui voltigeaient. On voyait qu'il voulait faire le maximum de victimes. Il roulait vite. C'était horrible. J'ai vu un père avec son fils de deux ans dans les bras. Le petit était mort. (Après) je ne comptais plus les morts".


(Repère : Attentat de Nice : ce que l'on sait)

 

Marie, 37 ans, est agent de sécurité à la Villa Masséna, qui accueillait à deux pas des lieux de l'attaque une soirée festive en ce 14 Juillet: "On a vu des centaines de personnes se précipiter pour rentrer se mettre à l'abri". "Il y avait des enfants, ça se piétinait...", raconte-t-elle à l'AFP, encore très impressionnée alors qu'elle rentre à son domicile au milieu de la nuit dans les rues désormais vides, où patrouillent encore de nombreux militaires et membres de forces de l'ordre lourdement armés.

"On a vu le camion à 120 ou 150 km à l'heure. On était vers la plage. Il a pris la direction vers le casino. Les gens sont devenus fous. j'ai vu un petit coupé en deux, sa poussette est restée intacte. On n'a pas pu dormir de la nuit. C'est horrible. Pourquoi n'y avait-il pas de barrages? Les policiers ne sont arrivés que 20 minutes après", raconte Laroussi, un touriste tunisien.

Un témoin nommé Nader a raconté dans un anglais approximatif à la chaîne BFMTV comment il a observé toute la scène du début à la fin. Il a d'abord pensé que le chauffeur "avait perdu le contrôle" du camion.
"J'étais dans la rue. Il s'est arrêté devant moi après (avoir fauché) beaucoup de gens", a-t-il dit.
Selon Nader, le chauffeur a sorti une arme et a commencé à tirer en direction de la police. "Ils (les policiers, ndlr) l'ont abattu et sa tête dépassait de la fenêtre" du véhicule, a-t-il expliqué.

(Diaporama : Un 14 Juillet cauchemardesque à Nice : l'horreur, en images)

 

"Grande confusion"
Au détour d'une rue, une chaussure à talon, abandonnée au milieu de la chaussée, témoigne de la panique qui a saisi la foule.
"Il régnait une grande confusion. Je ne me souviens pas d'avoir vu le camion avancer", a témoigné sur l'Australian Broadcasting Corporation Emily Watkins, une Australienne présente à quelques dizaines de mètres du camion au moment de l'attaque.
"On entendait beaucoup de cris venant de l'endroit où était le camion, les gens couraient vers nous et sans vraiment savoir ce qu'il se passait, on s'est retournés et on s'est mis à courir aussi", a-t-elle poursuivi.
"En courant, on a entendu ce que j'ai pris à ce moment-là pour des feux d'artifice ou des pétards", a-t-elle aussi ajouté: "Les gens trébuchaient, essayaient de rentrer dans les hôtels, les restaurants, les parkings, partout où ils pouvaient éviter d'être dans la rue".

Très vite après l'attaque, de multiples rumeurs courent les rues de la ville. Une prise d'otages est évoquée, dans tel ou tel restaurant, des mouvements de panique se répètent. La place Masséna, en plein centre de Nice, est bouclée, la Promenade des Anglais également. Finalement, le ministère de l'Intérieur assure qu'aucune prise d'otages n'a eu lieu.

Dans un immeuble à proximité de la Promenade des Anglais, des dizaines de personnes sont recueillies par une gardienne. Un restaurateur dont l'établissement est pourtant situé à une certaine distance des lieux de l'attaque voit arriver des personnes "traumatisées". "Tout le monde a eu très peur", confie-t-il à l'AFP par téléphone.

 

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