Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Amnesty accuse le Cameroun d'abus dans sa lutte contre Boko Haram

Les autorités camerounaises ont arbitrairement arrêté plus de mille personnes dans le cadre de leur lutte contre Boko Haram et des dizaines sont mortes de maladies ou à la suite de tortures, accuse Amnesty International dans un rapport publié jeudi.

Jusqu'à huit personnes meurent chaque mois dans les cellules surpeuplées de la prison centrale de Maroua, chef-lieu de la région de l'Extrême-Nord, où les prisonniers sont détenus dans des conditions inhumaines, ajoute l'ONG.

De nombreux individus sont détenus dans des centres de détention illégaux installés sur des bases militaires avant d'être transférés dans des prisons officielles, dit encore Amnesty.

Plusieurs détenus de ces bases militaires ont déclaré à l'ONG avoir été frappés à coups de bâton, de fouet ou de machette. "Deux prisonniers ont été frappés si violemment qu'ils sont morts devant nous", a dit un homme de 70 ans à l'ONG.

"Le Cameroun poursuit un bon objectif mais en arrêtant arbitrairement, en torturant et en assujettissant les gens, il utilise les mauvais moyens", a déclaré Alioune Tine, directeur régional du groupe de défense des droits de l'homme.

"On ne parle pas nécessairement de combattants de Boko Haram, mais de gens normaux qui ont le malheur de se retrouver au mauvais moment à la mauvaise place", ajoute Ilaria Allegrozzi, chercheuse pour Amnesty. "Des innocents font les frais de la lutte contre Boko Haram."

Le gouvernement de Yaoundé n'a pas encore commenté ce rapport qui s'appuie sur des entretiens entamés en octobre dernier avec plus de 200 habitants de la région de l'Extrême-Nord, frontalière avec le Tchad et le Nigeria.

L'insurrection lancée par Boko Haram il y a sept ans dans le nord-est du Nigeria pour imposer un califat islamique dans la région a fait plus de 15.000 morts et 2 millions de déplacés.

Depuis le lancement d'une offensive des pays de la région l'an dernier pour chasser les extrémistes de leurs principaux bastions, Boko Haram mène une guerre d'usure en s'attaquant aux civils. Au Cameroun, des adolescentes ont commis des attentats suicide qui ont fait des dizaines de morts.

Les autorités camerounaises ont arbitrairement arrêté plus de mille personnes dans le cadre de leur lutte contre Boko Haram et des dizaines sont mortes de maladies ou à la suite de tortures, accuse Amnesty International dans un rapport publié jeudi.
Jusqu'à huit personnes meurent chaque mois dans les cellules surpeuplées de la prison centrale de Maroua, chef-lieu de la région de...