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À La Une - France

Emmanuel Macron sous le feu des critiques

Hollande aura l'occasion de s'exprimer sur le sort de son turbulent ministre à l'occasion de sa traditionnelle interview du 14 juillet.

Le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron s'est attiré mercredi les foudres du gouvernement, au lendemain de son discours "antisystème" aux accents de campagne, qui n'a pas épargné le président socialiste François Hollande. AFP / PATRICK KOVARIK

Le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron s'est attiré mercredi les foudres du gouvernement, au lendemain de son discours "antisystème" aux accents de campagne, qui n'a pas épargné le président socialiste François Hollande.

Le chef de l'Etat aura l'occasion de s'exprimer sur le sort de son turbulent ministre à l'occasion de sa traditionnelle interview jeudi, jour de la fête nationale. Il va "forcément recadrer Macron avec ses mots à lui", prédit une source au sein de l'exécutif.

Sans attendre, le Premier ministre Manuel Valls a nettement haussé le ton mercredi, reprochant à Emmanuel Macron d'entretenir à moins d'un an de la présidentielle "un climat pourri par l'ambiguïté".
"On ne peut pas dénoncer un prétendu +système+ en cédant aux sirènes du populisme quand, circonstance aggravante, on est soi-même le produit le plus méritant de l'élite de la République", a tranché le chef du gouvernement. Emmanuel Macron, 38 ans, est un ancien haut-fonctionnaire passé par des écoles d'élite et la banque d'affaires Rothschild, avant d'être choisi par le président pour devenir son conseiller puis ministre.

Mardi soir, devant un public plutôt jeune et éduqué, il a "remercié" François Hollande de l'avoir nommé au gouvernement en août 2014. Mais il a épinglé en creux sa conduite des affaires, décrivant un pays "usé par les promesses non tenues".
Evoquant ses deux années au gouvernement, il a regretté de ne pas avoir pu conduire toutes les réformes qu'il aurait souhaitées. "J'ai constaté à quel point le système ne voulait pas changer. Je n'ai pas réussi à faire certaines choses", a-t-il dit.
Le mouvement qu'il a lancé, baptisé "En Marche!", "nous le porterons ensemble jusqu'à 2017 et jusqu'à la victoire", a-t-il assuré, sans toutefois franchir le Rubicon de l'annonce de sa candidature. Ses partisans l'ont fait pour lui, scandant "Macron président!".

 

(Pour mémoire : France: Le ministre de l'Economie visé par des jets d'oeufs)

 

'Au présent'
Le quotidien régional L'Alsace estimait mercredi qu'il sera "difficile à Emmanuel Macron de rester plus longtemps dans un gouvernement dont il s'est définitivement désolidarisé", résumant l'opinion de l'ensemble des médias.

Alors que la gauche est à bout de souffle après quatre ans de pouvoir socialiste, Emmanuel Macron a revendiqué l'héritage de cette "famille" politique mais a regretté qu'une partie d'entre elle ait "peur d'un monde qui change". Il a présenté les deux "piliers" d'un futur programme: "libérer le pays" de ses pesanteurs économiques et assurer des "filets de sécurité" pour sa population.

S'il partage la lecture sociale-libérale du Premier ministre, il s'en distingue sur les questions de société (identité nationale, laïcité), affichant son libéralisme quand Manuel Valls souhaite notamment interdire le port du voile à l'université.

Si M. Macron bénéficie du soutien de quelques élus ou anciens ministres socialistes, sa sortie du bois irrite nombre de ses collègues. "Quand on est ministre, on parle au présent, on agit, on ne pense pas au futur", a réagi mercredi le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, un proche du chef du gouvernement.
"J'ai trouvé un peu faciles les critiques antisystème, quand on est totalement du système", a également estimé la ministre écologiste du Logement Emmanuelle Cosse. "Je vois qu'il attire des gens qui sont un peu éloignés de la politique et je pense qu'il faut regarder ça très positivement", a-t-elle toutefois estimé.

Emmanuel Macron s'est aussi attiré les foudres de la gauche de la gauche. Quelque 200 personnes étaient venues mardi soir manifester à l'entrée du meeting pour conspuer les participants aux cris de "les bourgeois, les banquiers, c'est par là".
Le ministre a bien tenté dans son discours de s'adresser à "la France qui souffre", aux couches populaires qui subissent de plein fouet les bouleversements économiques, mais "il n'a pas encore trouvé le vocabulaire ni le ton pour rallier" cette France là, remarquait mercredi l'éditorialiste du Monde.
Selon le quotidien communiste L'Humanité, "il n'aura offert qu'un médiocre spectacle de tout ce que la communication politique peut faire de pire".

 

 

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