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Moyen Orient et Monde - Entretien express

Après la nomination de Theresa May, les négociations avec l’UE s’annoncent « difficiles »

L'arrivée au 10 Downing Street de la nouvelle Première ministre devrait « clarifier » la situation du côté britannique et européen, selon Robert Chaouad, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste des questions européennes.

Moins d'un mois après le référendum qui a enclenché le processus de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE), la nomination de Theresa May au poste de Premier ministre, en remplacement de David Cameron, devrait satisfaire les pro et anti-Brexit, ainsi que l'UE. Photo AFP / OLI SCARFF

Moins d'un mois après le référendum qui a enclenché le processus de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE), la nomination de Theresa May au poste de Premier ministre, en remplacement de David Cameron, devrait satisfaire les pro et anti-Brexit, ainsi que l'UE. Candidate semble-t-il de consensus, Mme May ne laisse toutefois rien paraître de ses intentions quant aux négociations qu'elle entend mener avec les Européens.

 

 

Comment jugez-vous la nomination de Theresa May?
L'annonce de la nomination de Theresa May, jusque-là ministre de l'Intérieur du gouvernement de David Cameron, fait suite à près de trois semaines d'intenses batailles politiques au sein du Parti conservateur. Cette compétition pour le leadership du parti et donc pour succéder au Premier ministre démissionnaire a notamment été marquée par le retrait de la course de Boris Johnson, chef de file conservateur des partisans du Brexit.
Theresa May devrait donc assumer dès mercredi (aujourd'hui) la fonction de Premier ministre, mettant un terme, dans l'immédiat, aux incertitudes et aux querelles internes au parti. Si, à court terme, elle devrait obtenir le soutien des parlementaires conservateurs, personne ne sait si elle aura l'autorité, à plus long terme, pour contrôler cette majorité politique. Cette nomination paraît somme toute logique, au regard des équilibres politiques issus des élections législatives de mai 2015. Le profil politique de Theresa May, que l'on compare parfois à Margaret Thatcher, pourrait permettre de satisfaire pro et anti-Brexit au sein de la majorité politique conservatrice et même peut-être également au sein de l'opinion publique, dans un premier temps en tout cas.


(Lire aussi : Theresa May, un nouveau credo conservateur?)

 

Pourquoi la candidate pro-Brexit Andrea Leadsom au poste de Premier ministre s'est-elle retirée de la course?
Il est difficile de connaître exactement les raisons de son retrait. Les stratégies et les jeux de pouvoir internes au Parti conservateur ne sont pas, en général, rendus publics. Cependant, son début de « campagne » la semaine dernière s'est ponctué de déclarations à la presse jugées polémiques, tandis que ces mêmes médias ont émis quelques doutes quant au CV de la candidate. Des erreurs et un climat qu'elle a certainement jugés peu propices à une candidature au poste de leader du Parti conservateur et de Premier ministre.
Par ailleurs, partisane du Brexit, il n'est pas certain qu'elle aurait bénéficié du soutien des députés conservateurs, majoritairement en faveur du « Remain » (maintien au sein de l'Union européenne).


(Repère : Les femmes au pouvoir dans le monde)

 

Quelles seront les conséquences de cette nomination sur le Brexit, son processus et sur l'UE ?
Theresa May est considérée comme une eurosceptique qui a cependant fait campagne pour le maintien dans l'UE par loyauté à l'égard du Premier ministre David Cameron. C'est donc une eurosceptique qui va avoir la responsabilité d'enclencher le processus de retrait de l'UE et donc de mener les négociations avec les partenaires européens pour trouver une issue honorable à cette situation.

Le changement de Premier ministre va permettre de clarifier quelque peu la situation. En effet, David Cameron avait annoncé le 24 juin, au lendemain du référendum, qu'il quitterait ses fonctions à l'automne. Pour les membres de l'UE, ce délai était inacceptable car il prolongeait la période d'incertitude pour l'UE et le Royaume-Uni. Une telle nomination devrait permettre à l'UE de disposer désormais d'un interlocuteur crédible pour passer à la prochaine étape, c'est-à-dire enclencher le processus de sortie de l'UE.

Même si de nombreuses incertitudes demeurent, notamment juridiques, quant au processus de sortie de l'UE, l'arrivée au 10 Downing Street de Theresa May, eurosceptique certes mais pas europhobe comme certains conservateurs, permet au moins de lever une incertitude politique du côté des Britanniques. Mais cela ne nous donne aucune indication sur le moment où elle activera l'article 50 du traité sur l'UE, qui régit le processus de sortie. De même, on ne dispose d'aucune information sur la manière dont elle entend négocier avec l'UE. Elle a simplement rappelé qu'elle entendait obtenir le meilleur accord possible pour les intérêts du Royaume-Uni. Les négociations devraient donc être difficiles.

 

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