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À La Une - Conflit

Soudan du Sud : Kiir et Machar annoncent un cessez-le-feu, Ban veut des sanctions

Ces nouvelles violences, qui coïncident avec le 5e anniversaire de l'accession à l'indépendance du pays, font craindre une reprise des combats à grande échelle.

Le secrétaire-général de l'Onu Ban Ki-moon a réclamé "un embargo immédiat sur les armes" destinées au Soudan du Sud et de nouvelles "sanctions ciblées" contre les fauteurs de trouble. AFP / DON EMMERT

Le président sud-soudanais Salva Kiir et son rival, le vice-président et ex-rebelle Riek Machar, ont fini lundi par répondre à l'appel de la communauté internationale en décrétant un cessez-le-feu après quatre jours de combats meurtriers entre leurs troupes dans la capitale Juba.

"Le président a réitéré son engagement à la mise en oeuvre de l'accord" de paix du 26 août 2015 et signé un décret ordonnant "la cessation des hostilités avec effet immédiat" à partir de 18H00 locales (15H00 GMT), a annoncé le ministre de l'Information, Michael Makuei, dans une allocution retransmise à la télévision d'Etat (SSBC).
Tous les commandants de l'armée gouvernementale (SPLA) ont "ordre de cesser tout combat et d'obéir à ce décret, de contrôler leurs forces et de protéger la population civile et ses biens", ainsi que d'"assurer la protection de tout groupe ethnique qui pourrait être visé", a poursuivi M. Makuei.

Environ deux heures plus tard, Riek Machar a également annoncé dans un entretien à la radio locale Eye Radio Juba avoir ordonné à ses troupes "un cessez-le-feu immédiat" à partir de 20H00 (17H00 GMT). "J'ai donné ces instructions aux commandants de respecter cet ordre", et ceux-ci "le transmettent à leurs troupes", a-t-il ajouté.
Répondant à une question d'un journaliste de Eye Radio Juba lui demandant s'il contrôlait ses troupes, M. Machar a répliqué: "je suis avec mes troupes, comment puis-je les perdre de vue?". Il a également assuré que son camp "n'était pas responsable" du déclenchement des premiers affrontements.

Juba est le théâtre depuis vendredi soir de combats entre les forces loyalistes, fidèles à Salva Kiir, et ex-rebelles aux ordres de Riek Machar. Les affrontements ont impliqué lundi de l'artillerie lourde près de l'aéroport (nord-est) et dans le quartier de Tomping (centre), selon une source diplomatique occidentale.
Les affrontements ont été provoqués par une altercation meurtrière jeudi soir à un des nombreux barrages de la ville.

 

(Lire aussi : Cinq ans d’indépendance du Soudan du Sud : du sang, des larmes et la faim)

 

'Hélicoptères de combat'
Ces combats ont fait "plus de 300 morts" dans la seule journée de vendredi, a précisé le ministre de l'Information. Aucun bilan n'est disponible pour les jours suivants, alors que deux Casques bleus chinois ont été tués par une "bombe" ayant touché dimanche un véhicule blindé de l'Onu.
Quelques coups de feu sporadiques ont été brièvement entendus lundi soir à Juba, les premiers depuis 14H00 locales (11H00 GMT), sans qu'il soit possible de déterminer leur origine ou leur cause.

Ces nouvelles violences, qui coïncident avec le 5e anniversaire de l'accession à l'indépendance du Soudan du Sud, font craindre une reprise des combats à grande échelle dans tout le pays, déchiré depuis décembre 2013 par une guerre civile dévastatrice qui a déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts et près de trois millions de déplacés.

Devant la poursuite des violents combats à Juba, Ban Ki-moon a exhorté lundi le Conseil de sécurité de l'Onu à "renforcer la mission de l'Onu au Soudan du Sud" (Minuss) en la dotant notamment d'hélicoptères de combat.
Réuni en urgence à New York dimanche soir, le Conseil de sécurité de l'Onu avait déjà dit envisager de renforcer la Minuss et demandé aux pays de la région "de se préparer à fournir des troupes supplémentaires au cas où le Conseil le déciderait".

 

(Pour mémoire : Machar prête enfin serment comme vice-président)

 

'Pris dans les combats'
Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Igad, organisation des pays de la région, se sont réunis à Nairobi lundi et ont indiqué qu'ils demanderaient une révision du mandat de la Minuss pour "permettre la présence de plus de soldats (de l'Onu, ndlr) dans la capitale Juba" si les armes n'étaient pas déposées immédiatement.

Dans un communiqué, ils ont également "recommandé que les responsables de l'actuelle vague de violences répondent de leurs actes". Le président de la Commission de surveillance et d'évaluation de l'accord de paix signé le 26 août 2015, Festus Mogae, a pour sa part exhorté lundi à "une mise en oeuvre immédiate" de cet accord.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des pluies orageuses ont rendu encore plus précaire la situation des milliers de civils qui ont dû fuir les quartiers les plus touchés par les affrontements. Parmi eux, le correspondant de l'AFP a décrit une "situation terrifiante".

Selon la Minuss, 7.000 civils se sont réfugiés dans deux de ses camps, dont un à proximité duquel les combats ont éclaté, et qui abrite déjà 28.000 déplacés. D'autres se sont réfugiés par centaines dans les églises de la ville. Assurant que son camp a été "pris directement dans les combats", la Minuss a indiqué que 67 personnes avaient été blessées, dont huit sont ensuite décédées, dans ou autour de sites de protection réservés aux civils.

Le président sud-soudanais Salva Kiir et son rival, le vice-président et ex-rebelle Riek Machar, ont fini lundi par répondre à l'appel de la communauté internationale en décrétant un cessez-le-feu après quatre jours de combats meurtriers entre leurs troupes dans la capitale Juba."Le président a réitéré son engagement à la mise en oeuvre de l'accord" de paix du 26 août 2015 et signé...

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