La présidentielle et les réfugiés au cœur des entretiens du chef de la diplomatie française à Beyrouth

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, est attendu aujourd'hui à Beyrouth, en milieu de journée, pour une visite de deux jours. Dès son arrivée, M. Ayrault se rendra à bord d'un hélicoptère au Liban-Sud où il passera en revue le contingent français de la Finul.
Demain mardi, M. Ayrault devrait se réunir avec le Premier ministre, Tammam Salam, le président de la Chambre, Nabih Berry, et le ministre des Affaires étrangères, Gebrane Bassil, avec lequel il tiendra une conférence de presse conjointe avant de quitter Beyrouth pour Paris.
Le ministre français des Affaires étrangères devrait s'entretenir également avec l'ancien Premier ministre Saad Hariri, le chef du PSP Walid Joumblatt, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, le président du parti Kataëb, Samy Gemayel, ainsi qu'avec les candidats à la présidentielle, le fondateur du CPL, Michel Aoun, et le député de Zghorta, Sleiman Frangié.
Selon des informations diplomatiques, « M. Ayrault devrait discuter de trois points avec ses interlocuteurs libanais ». « Ainsi, il devrait leur transmettre un message du président français François Hollande incitant les Libanais à élire au plus tôt un président de la République car il est de plus en plus dangereux de garder la vacance à la tête de l'État, indiquent les sources diplomatiques. Il s'est avéré que seule une volonté libanaise est capable de remettre en marche les institutions. Le président français n'a cessé de plaider auprès des principaux acteurs régionaux, notamment l'Arabie saoudite et l'Iran, pour que le Liban élise un président mais ces deux puissances affirment que le dossier de la présidence est purement libanais. Le ministre français des Affaires étrangères n'est pas porteur d'une initiative qui aboutira à une solution au dossier de la présidence », apprend-on de même source.
Le deuxième point que M. Ayrault discutera avec ses interlocuteurs libanais est celui des réfugiés et du poids qui pèse sur le Liban avec le million et demi de déplacés syriens qui se trouvent sur son territoire. Selon ces mêmes sources diplomatiques, « les responsables libanais évoqueront les dangers, notamment démographiques, d'une régularisation de la situation professionnelle des réfugiés syriens, même avec des permis de travail provisoires, jusqu'à leur retour en Syrie. Ils mettront aussi l'accent sur le taux de natalité annuel élevé des réfugiés syriens par rapport à celui de la population libanaise ».
M. Ayrault mettra l'accent dans ce cadre sur le fait que Paris soutient le Liban et œuvrera pour que le pays puisse recevoir une importante aide internationale l'aidant à mieux faire face à la situation actuelle. Une conférence internationale sur la situation des réfugiés et des pays hôtes se tiendra le 19 septembre prochain à New York.
La lutte contre le terrorisme est le troisième point que le ministre français des Affaires étrangères évoquera avec les responsables libanais. Il s'agit notamment de la coopération entre le Liban et la France dans ce cadre.