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Moyen Orient et Monde - Conflit

Cinq ans d’indépendance du Soudan du Sud : du sang, des larmes et la faim

Le pays, tombé dans une guerre civile depuis 2013, peine à en voir la fin.

Le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud devenait un pays indépendant. Roberto Schmidt/AFP

Le Soudan du Sud marque aujourd'hui le 5e anniversaire de son indépendance. Mais de célébration, il n'y aura guère : l'accord de paix censé tourner la page d'une guerre civile dévastatrice ne tient qu'à un fil et la population n'a jamais eu aussi faim. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont mortes depuis décembre 2013 et le début de la guerre civile qui a ravagé la plus jeune nation du monde et son économie, conduisant le gouvernement à annuler pour la première fois les festivités de l'indépendance. L'International Crisis Group (ICG) a enjoint aux États garants de l'accord de paix d'agir « de toute urgence » pour le sauver et ainsi « empêcher le pays de retomber dans un conflit à grande échelle ». Les combats ont provoqué une crise humanitaire d'envergure, forçant deux millions d'habitants à fuir leurs foyers et quelque cinq millions, plus d'un tiers de la population, à dépendre d'une aide alimentaire d'urgence. « Les conditions de vie n'ont jamais été aussi mauvaises au Soudan du Sud », résume David Deng, un avocat spécialiste des droits de l'homme, énumérant une inflation galopante, des combats toujours en cours, la faim et le degré de défiance entre les parties au conflit.
Au terme d'une guerre civile qui a duré de 1983 à 2005, l'actuel Soudan du Sud a acquis son indépendance de Khartoum le 9 juillet 2011, dans la foulée d'un référendum. Très vite, en décembre 2013, il a plongé dans une nouvelle guerre civile. Le conflit a éclaté au sein de l'armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar. En avril, ce dernier est rentré à Juba dans le cadre d'un accord de paix signé en août 2015 et a formé avec Salva Kiir un gouvernement d'union nationale. Mais sur le terrain, les hostilités se poursuivent.

« Un espoir trahi »
L'accord de paix est tout simplement ignoré, dénonce ICG, et « les anciennes parties au conflit (...) se préparent de plus en plus à un conflit à grande échelle ». Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a récemment rappelé « la fierté, l'état d'esprit et l'espoir » qui animaient le pays il y a cinq ans. Mais à l'issue de sa dernière visite dans le pays en février, M. Ban n'a pu que constater « un espoir trahi (...) par ceux qui ont placé le pouvoir et le profit au-dessus (des intérêts) de leur peuple », dénonçant « les violations massives des droits de l'homme et une corruption monumentale ». Les organisations humanitaires à pied d'œuvre dans le pays soulignent que l'économie en ruine menace les chances de voir l'accord de paix appliqué. « Sans réformes économiques, la population va continuer à souffrir et le fragile processus de paix sera en péril », analyse Zlatko Gegic, responsable du Soudan du Sud pour l'ONG Oxfam. Pour autant, estime M. Deng, « il serait difficile de trouver un Sud-Soudanais qui regrette l'indépendance, en dépit de tout ce qu'il se passe ».
« Il est désormais très clair que, même sans le rôle de Khartoum ici, en termes de déstabilisation du Soudan du Sud, nous avions notre propre lot de problèmes à régler. »
(Source : AFP)

Le Soudan du Sud marque aujourd'hui le 5e anniversaire de son indépendance. Mais de célébration, il n'y aura guère : l'accord de paix censé tourner la page d'une guerre civile dévastatrice ne tient qu'à un fil et la population n'a jamais eu aussi faim. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont mortes depuis décembre 2013 et le début de la guerre civile qui a ravagé la plus jeune...

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