La France mobilise la communauté internationale pour une solution au Liban

À quarante-huit heures de la visite au Liban de M. Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères et du Développement économique, une source diplomatique française a fourni quelques indications sur ce voyage qui s'inscrit dans la continuité du relativement récent séjour du président François Hollande à Beyrouth.
Cette mission du ministre des AE, porteuse d'une initiative française, marque la première visite au Liban d'un locataire du Quai d'Orsay depuis environ quatre ans. Elle reste, selon ce responsable, dans la continuité de la politique française à l'égard du Liban, c'est-à-dire un soutien à l'indépendance et la souveraineté du Liban qui connaît « une situation de blocage et de fragilité sécuritaire ».

La mission de M. Ayrault, attendu à Beyrouth lundi à la mi-journée, vise à réaffirmer que la France se mobilise pour préserver le Liban et reste attachée au retour à la normale au pays du Cèdre afin qu'il retrouve sa place sur l'échiquier régional. Cette visite se veut aussi porteuse d'un message confirmant l'attachement de la France au Liban et à son peuple.
L'objectif de la visite, toujours selon les cercles du Quai d'Orsay, comporte trois volets. Un volet politique, d'abord, qui porte sur la crise institutionnelle que traverse le pays, plus particulièrement au niveau de la vacance présidentielle. Le ministre aura des entretiens avec les responsables officiels et les principales personnalités politiques afin d'apporter au Liban l'aide de la France sur base d'un minimum d'entente entre les parties politiques en présence.

Le responsable du Quai d'Orsay a rappelé que, récemment, M. Jean-Marc Ayrault a reçu ses homologues iranien et saoudien et que ceux-ci ont affirmé que leurs pays respectifs ne s'opposent pas « en principe » à une solution politique au Liban si les Libanais parviennent à une position consensuelle commune.
Il a révélé que la conférence internationale sur le Liban se tiendra en septembre prochain en marge de l'Assemblée générale des Nations unies avec la participation des membres permanents du Conseil de sécurité et d'autres pays amis du Liban concernés par la crise libanaise. La France est mobilisée pour la réussite de cette conférence tout comme elle mobilise la communauté internationale pour parvenir à une solution politique au problème libanais.

Le « rôle capital » de Riad Salamé
Le responsable susmentionné a enfin affirmé que la diplomatie française peut être plus efficace parce que la France parle à toutes les parties au Liban et dans la région alors que les puissances régionales traitent le problème libanais par le biais de leurs partenaires sur place.
Au niveau humanitaire, la visite du chef du Quai d'Orsay permettra de rappeler le don français de 200 millions de dollars pour aider à la gestion des aspects humanitaires de la crise syrienne dont cent millions sont destinés au Liban avec un premier apport de cinquante millions, le reste s'étalant sur trois ans.
Enfin, au plan économique, la source diplomatique française a indiqué que M. Ayrault rencontrera le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, « qui joue un rôle capital pour maintenir la stabilité de l'État libanais ».

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Les membres de la délégation et les entretiens prévus

Voici, comme communiquée par une source du Quai d'Orsay, la liste des membres de la délégation qui accompagneront le ministre français des Affaires étrangères au cours de sa visite à Beyrouth :
– M. Jérôme Bonnafont, directeur Afrique du Nord et Moyen-Orient.
– M. Thierry Lamaire, conseiller spécial du ministre.
– M. Damien Cristofari, conseiller Afrique du Nord et Moyen-Orient du ministre.
– Mme Frédérique Tarride, conseillère presse et communication du ministre.
– M. Xavier Chatel, sous-directeur Égypte-Levant.
– Mme Catherine Le Thomas, rédactrice Liban.
– Mme Yola Abou-Haïdar, interprète.

Le programme des entretiens du ministre se présente par ailleurs comme suit, conformément aux indications fournies par la source du Quai d'Orsay :

1/ Officiels
Le Premier ministre Tammam Salam, le président de la Chambre Nabih Berry, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï.

2/ Responsables politiques
Sleiman Frangié, Saad Hariri, Samir Geagea, Michel Aoun, Mohammad Raad, Samy Gemayel, Walid Joumblatt.

3/ Acteurs tiers
Mme Mireille Girard, représentante du HCR au Liban, Dr Kamel Mohanna, directeur de l'association Amel.

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