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Liban - L’éclairage

L’initiative de Berry à mi-chemin entre les pressions françaises et l’agenda iranien

Le président de la Chambre tente une formule de déblocage garante de l’arsenal du Hezbollah. Photo AFP/Ramzi Haidar

La présidentielle avance-t-elle désormais à un rythme accéléré, à en croire le président des Forces libanaises, Samir Geagea, ou bien est-elle toujours au point mort, à défaut d'un feu vert iranien de déblocage ? Qui plus est, l'Iran, avec lui le Hezbollah, ainsi que le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, ont-ils toujours les moyens d'assumer leur responsabilité du blocage de la présidentielle, à l'heure où s'enchevêtrent les défis économiques, sécuritaires et politiques ?
Bien que fusent des informations sur une attention nouvelle portée au Liban par les acteurs régionaux et internationaux, des milieux diplomatiques reconnaissent que cette attention reste circonscrite à l'enjeu du maintien de la stabilité. Sauf que celle-ci commence à connaître des secousses susceptibles de la menacer. C'est sur le risque d'un effondrement sécuritaire au Liban que la France se focaliserait actuellement : la nouvelle escalade en Syrie et la crainte d'une contagion du Liban ont été au cœur des échanges menés par les responsables français avec le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Jawad Zarif, d'une part, et son homologue saoudien, Adel Jubeir, de l'autre, en marge de la visite à Paris du vice-prince héritier d'Arabie, Mohammad ben Salmane. Avec une nuance : la France accorderait une importance particulière au dossier libanais qu'elle tente de séparer des dossiers régionaux chauds, notamment le dossier syrien, allant à contre-courant d'une tendance régionale et internationale de limiter l'investissement diplomatique au Liban au seul dossier sécuritaire.
Sachant que l'Arabie saoudite est disposée à endosser tout accord libanais sur la présidentielle et que l'Iran dit s'en remettre à la volonté des Libanais, précisément des chrétiens, sur ce dossier, sachant aussi que les Saoudiens reprochent à Téhéran le blocage de la présidentielle – un avis partagé par des diplomates qui estiment que la position iranienne « ne facilite pas les choses » –, la France aurait décidé de poursuivre unilatéralement ses efforts pour le déblocage de la présidentielle, tout en coordonnant sa démarche avec Riyad et Téhéran. La visite attendue à Beyrouth du ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, serait le support d'un nouveau plan d'action de la France : enjoindre aux Libanais de libaniser la présidentielle – quasiment absente des préoccupations des chancelleries –, les prier de faire preuve de responsabilité en cette période « très critique » pour le Liban.
Ces données se traduisent d'ores et déjà, à l'échelle interne, par une reprise des contacts en faveur du général Michel Aoun, initiée par Samir Geagea. Après ses entretiens avec le chef du courant du Futur, Saad Hariri, le chef du Parti socialiste progressiste, le député Walid Joumblatt, et prochainement le président de la Chambre, Nabih Berry, le chef des Forces libanaises entendrait se rendre à Rabieh afin d'informer son nouveau partenaire chrétien des résultats de sa tournée. Celle-ci devra, au final, sceller une entente sur la candidature de Michel Aoun ou initier la recherche de candidatures alternatives. C'est la seconde option qui paraît la plus plausible (d'autant qu'elle serait tacitement favorisée par la France, appuyée à cet égard par la Turquie et la Russie) : à Samir Geagea, Saad Hariri aurait réaffirmé son appui à la candidature du député Sleiman Frangié, et Walid Joumblatt aurait fait part de son appui à tout candidat que le président Berry choisirait d'appuyer. Il faut retenir surtout la demande du leader druze à Samir Geagea de convaincre Michel Aoun de se retirer de la course, au profit d'un candidat consensuel. M. Joumblatt aurait dans le même temps proposé au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, l'idée du retrait de Aoun en faveur d'un candidat consensuel, afin de contrer les retombées de l'escalade en Syrie, et celles de la réconciliation entre la Russie, la Turquie et Israël (en contrepartie de tensions sur l'axe Téhéran-Moscou et dans les rapports irano-turcs).
Parallèlement à cette mobilisation, le chef des Marada s'est réuni il y a quelques jours à Paris avec le prince héritier en second Mohammad ben Salmane, qui lui aurait réitéré l'avis de l'Arabie selon lequel le Liban est désormais sous l'emprise de l'Iran. Il reste que M. Frangié doit se rendre incessamment en banlieue sud pour un entretien avec le secrétaire général du Hezbollah – le premier depuis l'annonce de sa candidature et du soutien qu'elle recueillait auprès de Saad Hariri.
Mais le nœud reste là : en dépit des énormes pertes matérielles et humaines qu'il subit en Syrie, le Hezbollah reste tenu d'exécuter l'agenda iranien, à savoir le report du déblocage au Liban jusqu'à l'heure du compromis en Syrie. Si l'Iran tente de troquer l'élection d'un président au Liban contre le maintien de Bachar el-Assad en Syrie, il n'est pas sûr que l'initiative de Nabih Berry s'aligne sur cette équation. Ce dernier serait en effet pressé de débloquer la présidentielle, et la solution globale qu'il propose serait de nature interne : son objectif est de relancer les institutions, mais avec les garanties nécessaires souhaitées par le Hezbollah, avec lequel il coordonne entièrement sa démarche. Des garanties que tout prochain président devra respecter, comme l'expliquent des milieux du 14 Mars.
Mais le parti chiite accorderait peu d'importance à la personne du chef de l'État et se préoccuperait surtout de la personne du prochain président du Conseil. Dans son esprit, la solution proposée se fonde sur une nouvelle équation : la corrélation entre la question de l'arsenal du Hezbollah et la révision de Taëf (assortir le débat sur le premier d'une révision préalable de Taëf) ; sinon, le renoncement par le Hezbollah à ses velléités d'instaurer la répartition par tiers, en contrepartie d'un renoncement à tout débat sur ses armes. Le président de la Chambre ambitionnerait ainsi d'assurer le passage vers « un mini-Doha », sans le 7-Mai, par le biais d'un accord interne qui édulcore le triptyque armée-peuple-résistance, en garantissant le non-usage par le Hezbollah de ses armes à l'intérieur.
Cette solution, terreau d'un consensus présidentiel, alimenterait « l'optimisme » actuel du président de la Chambre, à en croire ses milieux...

La présidentielle avance-t-elle désormais à un rythme accéléré, à en croire le président des Forces libanaises, Samir Geagea, ou bien est-elle toujours au point mort, à défaut d'un feu vert iranien de déblocage ? Qui plus est, l'Iran, avec lui le Hezbollah, ainsi que le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, ont-ils toujours les moyens d'assumer leur...

commentaires (7)

LES LIBANAIS ONT LA BOUCHE OUVERTE... OU HIDOLIIKK MIRKHIYIN... COMME DES MOUTONS INCAPABLES MAIS SUIVEURS ET BELEURS QUAND MEME...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 39, le 05 juillet 2016

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • LES LIBANAIS ONT LA BOUCHE OUVERTE... OU HIDOLIIKK MIRKHIYIN... COMME DES MOUTONS INCAPABLES MAIS SUIVEURS ET BELEURS QUAND MEME...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 39, le 05 juillet 2016

  • Celui qui a pigé quelque chose à cette salade russe m'envoie ses explications de texte . Non pas que l'article est mal fagoté, mais c'est quoi la solution à mi chemin de quel Iran-bensaoud de France de visite de ayrault à joumblatt et geagea et ballout...... Élisez nous le phare Aoun wou basta ...... C'est tout ce que veut le hezb de la résistance au complot de toute part , wou khalass à la fin . C'est lui le futur président wou bass ......

    FRIK-A-FRAK

    14 h 51, le 05 juillet 2016

  • GOUPIL VIT AUX DEPENDS DES -POULES- QUI L,ECOUTENT ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 57, le 05 juillet 2016

  • ON A FAIT LE TOUR DE JUPITER ET PAS SEULEMENT LA TERRE....TOUT CA POUR CHOISIR UN DE CES DEUX MERCENAIRES, AOUN OU FRANGIEH. EN ATTENDANT, LES LIBANAIS ONT LA BOUCHE OUVERTE ET LES YEUX DANS L'AIR. ILS ATTENDENT SANS BOUGER. PRIEZ PRIEZ.

    Gebran Eid

    13 h 10, le 05 juillet 2016

  • La seule et unique solution est d'élire une personnalité consensuelle, neutre, libre de toute appartenance politique, intègre, 100% patriote, prêt à servir et non à se servir, une personnalité propre comme l'était Fouad Chéhab. Le Palais de Baabda ne devrait jamais servir de repaire pour un Ali Baba.

    Un Libanais

    12 h 08, le 05 juillet 2016

  • TITI... TITI... MITEL MA RIHTE MITEL MA JITE... OU RIJ3ET HALIME LA 3ADETA IL ADIME !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 03, le 05 juillet 2016

  • Pressions françaises ...? mais la France ne pèse rien ou pas grand chose dans ce dossier .. et qui fera confiance à la parole de Normal1er ...? avec 90% de défiance dans les sondages en France ... qui d'ailleurs n'a même pas pu ,,sécuriser le contrat de livraisons d'armes à l'Armée...

    M.V.

    07 h 23, le 05 juillet 2016

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