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Diaspora - Parution

« Les Cèdres du Sertão », l’histoire d’une « Arabie brésilienne »

Un livre en italien qui relate l'histoire et les œuvres d'auteurs d'origine arabe (notamment libanaise) au Brésil, ce n'est pas banal. Et c'est pourtant la nouvelle réalisation de l'auteur Alberto Sismondini.

La couverture de l’ouvrage, avec des inscriptions en italien et en arabe.

Les Cèdres du Sertão (l'arrière-pays). Écritures de la mémoire libanaise au Brésil est un livre de langue italienne, publié par les éditions Le Lettere en 2015. L'auteur, Alberto Sismondini, a suivi des études à Gênes et à Sienne, en Italie. Docteur en littérature comparée, il est professeur à l'Université de Coimbra, au Portugal, et membre du centre de littérature portugaise de Coimbra.
Sismondini s'est rendu au Brésil pour découvrir la richesse littéraire du Liban dans l'émigration et a ainsi rencontré la communauté arabe et quelques-uns de ses écrivains. Il y a présenté son livre, parlant d'«Arabia brasilica», une Arabie brésilienne, ayant comme fondements des écrivains libano-syro-palestino-brésiliens. L'auteur raconte une mémoire littéraire, une mémoire vécue, et consacre une large partie au Liban, sous le titre «Liban: un pays en images. Représentation et phénoménologie d'une émigration. Un peuple à la recherche d'un nouveau monde.»
Ces émigrés et leurs enfants ont d'abord travaillé dans le commerce comme colporteurs. La plupart étaient des paysans, mais il y avait aussi des hommes de lettres parmi eux. Ce sont eux qui ont écrit sur l'émigration, ont créé des journaux en arabe et en portugais, et ont fondé des associations littéraires. Avec le temps, constate Alberto Sismondini, «l'activité entrepreneuriale et le niveau de vie relativement aisé qui s'en est suivi ont créé les conditions qui ont permis aux enfants et aux petits-enfants de ces premiers immigrés d'accéder aux études supérieures et universitaires et de prendre des positions-clefs dans la vie sociale brésilienne».
Ces descendants vivent dans une société brésilienne diversifiée comportant des substrats indigènes, africains, européens, asiatiques, moyen-orientaux et méditerranéens, et ont produit de belles œuvres littéraires. Sismondini en présente quelques écrivains:
– Salim Miguel: Nur na escuridão («Lumière dans l'obscurité»), la «Jaliya» devient roman. Salim est né à Kfar Saroum, Liban-Nord, en 1924. Il a émigré au Brésil avec ses parents en 1927, à l'âge de trois ans. Journaliste, écrivain et critique, il a durant plus de 50 ans participé à la création littéraire. Le livre Nur na escuridão a été traduit en arabe sous le titre De Koura au Brésil, allez... retour, aux éditions Dar Saër el-Mashrek, Liban 2012.
– Milton Hatoum: l'exemple de Sāhrazāde. Milton est né en 1952 à Manaus, Amazonie. Il est descendant de Libanais de Beyrouth. Il a enseigné la littérature à l'Université d'Amazonie et à l'Université de Californie. Depuis, il s'est dédié à l'écriture, et l'un de ses livres, Les deux frères, a été traduit en arabe en 2002, aux éditions Dar al-Farabi, Beyrouth, et sera bientôt tourné en film.
– Raduan Nassar: Lavoura Arcaica. Radwan est né à São Paulo en 1935. Il est descendant de Libanais de Ibl as-Saqi, au Liban-Sud. Il est licencié en droit et romancier. L'un de ses livres, Labourage archaïque, a été reproduit en film en 1995.
– Alberto Mussa et Michel Sleiman : la langue arabe dans l'esprit. Alberto est né au Brésil en 1961. Il est descendant de Libano-palestiniens, a étudié les mathématiques et la linguistique, et il est professeur et écrivain. Michel est né aussi au Brésil en 1963. Il est d'origine libanaise, poète, écrivain, professeur de langue et littérature arabe à l'Université de São Paulo.
Le livre aborde ensuite d'autres thèmes: Les «Turcos» dans la littérature brésilienne, avec les écrivains brésiliens Guimarães Rosa (1908-1967), Carlos Drummond de Andrade (1902-1987), Ana Miranda (1951) et Jorge Amado (1912-2001), ce dernier ayant des livres traduits en arabe (aux éditions Dar al-Farabi, Beyrouth); les patries orales et les patries littéraires; les caractéristiques libanaises dans l'oralité narrative; les sources littéraires et leur intégration dans les textes choisis; les représentations intertextuelles des Mille et une nuits; les cris de Paris: prétextes de littérature française chez Nassar et Hatoum; la Perse dans la mémoire.
Sismondini présente aussi un florilège de textes courts produits par les écrivains mentionnés ci-dessus, en plus de l'écrivain, poète et producteur culturel d'origine syrienne Waly Salomão, né en 1944 au Brésil.
Mélange de cultures, unité des peuples, c'est ce qui ressort du livre Les Cèdres du Sertão, qui est une excellente contribution à la mémoire littéraire libanaise au Brésil, rassemblant un important recueil anthologique et favorisant la connaissance, en italien, du Liban dans l'émigration.

Cette page est réalisée en collaboration avec l'Association RJLiban. E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

Les Cèdres du Sertão (l'arrière-pays). Écritures de la mémoire libanaise au Brésil est un livre de langue italienne, publié par les éditions Le Lettere en 2015. L'auteur, Alberto Sismondini, a suivi des études à Gênes et à Sienne, en Italie. Docteur en littérature comparée, il est professeur à l'Université de Coimbra, au Portugal, et membre du centre de littérature portugaise de...