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Culture

L’art au Liban, une limonade sans pépins ?

« Presse citron » à l’Espace 27, un marathon de questions (dé)constructives. Photo tirée du Facebook de l’évènement

Prenez un citron et pressez-le jusqu'à en extraire la substantifique moelle. C'est un peu le principe de l'évènement intitulé « Presse citron » et proposé dans le cadre de la Biennale de Paris à Beyrouth, lors d'une soirée marathon qui a réuni à l'Espace 27 une trentaine de participants autour du thème de l'art au Liban. Les questions y fusaient et s'enchaînaient. Quel est le point d'urgence de l'art au Liban ? Quel est le problème que rencontrent les artistes libanais ? Proposez trois solutions pour faire face à ce problème. Comment percevez-vous l'art et les artistes français au Liban ?
Quelle intuition avez-vous vis-à-vis de l'art libanais dans le futur ? Est-ce que l'art libanais peut avoir un impact sur la vie sociale ? Les participants, appelés un à un, n'ont que quelques secondes pour répondre à ces interrogations. On entend les réponses fébriles ou déterminées, amusées ou concentrées, le silence, parfois. Contradictoires, aussi : « Le marché de l'art libanais est pourri », « Les artistes libanais manquent de lieux d'exposition », ou encore « Au Liban, l'art est partout ».
Ce « marathon de questions » vise à placer les participants sous stress afin que les idées jaillissent. Chacun est encouragé à enrichir la réponse de l'autre dans un temps imparti. « Trois solutions ? On pourrait ouvrir des lieux d'expo à domicile, faire du street art ou organiser une biennale comme celle-ci. » L'imagination est au rendez-vous. L'argumentaire en cinq points pour attirer les artistes libanais se montre inspiré. On entend : « Créer une scène artiste culturelle, une école d'art qui fasse venir des étudiants étrangers, envoyer des artistes dans d'autres pays... » Et l'intuition pour l'avenir de l'art alors ? « Que les artistes se connectent mieux à leur environnement » et « que tout devienne art », ajoute-on. Et si cette discussion était déjà une œuvre artistique en soi ?
De l'art de s'exprimer et de réfléchir tous ensemble.

La « dystopie » du General Screen Shot
Derrière cette initiative se cache la volonté que « l'artiste se regarde lui-même sur la nécessité de l'art », répond Pays Baptiste, l'un des artistes participant à la biennale. Pas seulement. Lorsqu'on demande au jeune Français ce qu'il entend exactement par ce « Presse Citron » réalisé dans l'Espace 27, il répond, mystérieux : « Mettre en commun des incompétences à partir d'hypothèses absurdes. » Le ton est donné. Toutes les idées collectées serviront, dit-il, à construire l'agence General Screen Shot, afin de répondre à des besoins qui n'existent pas encore. Le point de départ ? « Ce que je n'arrive pas à faire, afin de s'émanciper de l'idée de progrès et des modèles que l'on a l'habitude de reproduire. » L'initiative porte le nom intrigant de « dystopie », ou comment la société pourrait évoluer à partir de raisonnements qui portent sur des scénarios improbables comme celui d'un groupuscule de nihilistes qui met en danger l'art par les idées, ou un désintérêt soudain pour la valeur financière de l'art, etc. : « Il faut que l'idée circule par le débat, sans en faire une théorie, afin que chacun puisse se réapproprier la question de l'autre », avance-t-il. Ces hypothèses permettraient donc de créer de nouveaux besoins dans l'art. Édifiant...

Prenez un citron et pressez-le jusqu'à en extraire la substantifique moelle. C'est un peu le principe de l'évènement intitulé « Presse citron » et proposé dans le cadre de la Biennale de Paris à Beyrouth, lors d'une soirée marathon qui a réuni à l'Espace 27 une trentaine de participants autour du thème de l'art au Liban. Les questions y fusaient et s'enchaînaient. Quel est le point...

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