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Lifestyle - Un peu plus

Baignade interdite

« Non madame, l'ba7er mamnou3 lal'ouwled », « la piscine est interdite aux enfants », « pas d'enfants en week-end »... Logique, en week-end, les enfants, ça reste à la maison, ou à l'école peut-être. En week-end, un enfant ça ne nage pas. Le nombre de plages qui refusent les enfants est de plus en plus important. Et quel que soit le prix d'admission : de 8 000 LL à 50 000 LL. Petite wasta dans une plage de Batroun où l'entrée est à 15 000 LL. Top. Mais la piscine est interdite. Sauf que quand la mer est polluée, que les méduses vont bientôt débarquer, ils nagent où les petits ? Soit, ils sont fourgués dans des « zones » enfants où ils sont agglutinés et où les parents sont obligés de nager dans leur berké, parce que s'ils ont des « flotteurs », la grande piscine est interdite. Pourquoi ? Faut pas demander. Heureusement que certaines plages acceptent encore les enfants, mais elles se font rares, et certaines sont chères. Quand on a deux ou trois gamins, ça revient cher la journée au soleil. Et les plages publiques... Les plages publiques disparaissent à vue d'œil, quand elles ne sont pas archisales.
On a l'impression que les propriétaires de plages, les responsables et les adultes en général ont oublié qu'ils ont été des enfants eux aussi. Au centre-ville, zone piétonne qui devient de plus en plus fantôme, on ne peut pas faire de vélo. À la Marina de Dbayé non plus. Sauf rares exceptions. À part le Horch de Beyrouth et quelques petits petits parcs comme le jardin de Sanayeh, il n'y a pas d'espace public au Liban. Rien d'intéressant qui puisse accueillir les bambins, rien de spécialement conçu pour eux. Si, des aires de jeux dans les malls. Des playgrounds quoi. Mais qui reviennent chers parfois aux parents, entre telle activité et telle attraction qui sont payantes, en plus du billet d'entrée.
Ça coûte cher d'avoir un enfant au Liban. Et encore, on ne parle pas des écoles publiques surbondées et celles dont les prix s'envolent d'année en année. Ni du fait que les gamins finissent tôt, ce qui contraint les mères à rester à la maison, faute d'infrastructure d'accueil l'aprème, qu'il n'y a pas un bon réseau de transports publics pour accompagner ses enfants. On ne parle pas non plus de l'état des trottoirs, ce qui rend le trajet en poussette assez épique, tout autant que lorsque les petits font leurs premiers pas. Slalom entre les voitures mal garées et les crottes de chien. On ne parle pas non plus de certains restos qui n'aiment pas les bambins.
Bref, un espace public qui n'en est pas vraiment un. Et il est bien là le problème. Il n'y a pas d'espace public et il n'y a surtout pas de respect de l'espace public. Beaucoup d'enfants, à l'instar de leurs parents, ne respectent pas l'espace public, ne respectent pas les autres. Voilà pourquoi, peut-être, ils sont exclus, refusés dans certains endroits. Parce qu'un grand nombre de gamins sont de plus en plus impolis. Et loud. Ça crie, ça hurle. « Maaaaaaaaaaam, maaaaaaaaaam... », 35 fois que le petit s'égosille pour que sa mère affairée à se dorer les fesses, une Mexican Beer à la main, le regarde en train de plonger. Ça crie, ça court, ça crache de l'eau et ça recrie. Et si un adulte a le malheur de demander aux enfants de se calmer ou à leurs parents de les calmer, c'est la rixe assurée, limite pétage de plombs. « Hayda walad .»
Oui effectivement, c'est un enfant. Sauf qu'un enfant n'a pas tous les droits. Chose que peu de parents ont compris. Ce sont les profs qui se font engueuler si un enfant a une mauvaise note. La nounou qui se fait engueuler si une gamine a cassé quelque chose, renversé quelque chose, abîmé quelque chose. Les autres qui se font engueuler si le mioche vient de leur jeter de l'eau à la figure. Et puis, beaucoup de jeunes (et de moins jeunes) aiment non seulement être tranquilles à la plage, mais y faire la fête. Électro à fond, alcool à flots. Ce n'est pas très approprié pour une petite fille en barboteuse, sa bouée en canard autour de la taille.
Dans le principe, refuser l'accès à un enfant, le discriminer, est intolérable. En pratique, c'est plus compliqué. Faudrait commencer à éduquer les parents et le problème serait réglé. Mais ça c'est une autre paire de manche. En attendant... on fait quoi dimanche ?

« Non madame, l'ba7er mamnou3 lal'ouwled », « la piscine est interdite aux enfants », « pas d'enfants en week-end »... Logique, en week-end, les enfants, ça reste à la maison, ou à l'école peut-être. En week-end, un enfant ça ne nage pas. Le nombre de plages qui refusent les enfants est de plus en plus important. Et quel que soit le prix d'admission : de 8 000 LL à 50 000 LL....

commentaires (2)

Non.Dans le monde entier les momes ne hurlent pas jusqu'a s'egoziller ... ... avec maman toute absorbee par son fefesse bronzing.

Remy Martin

21 h 58, le 02 juillet 2016

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Commentaires (2)

  • Non.Dans le monde entier les momes ne hurlent pas jusqu'a s'egoziller ... ... avec maman toute absorbee par son fefesse bronzing.

    Remy Martin

    21 h 58, le 02 juillet 2016

  • ... des enfants qui grandissent dans les appartements, sans avoir la possibilité de se dépenser sont forcément hyperactifs et bruyants... ... des parents qui sont stressés par le quotidien, par le danger qui guette, par la peur des voitures piégés et des attentats, par les soucis matériels ne peuvent pas être calmes avec leurs enfants... ... des jeunes qui vivent l'instant, qui n'ont pas pris l'habitude de planifier leur vie ni de construire leur avenir se défoulent forcément dans l'excès... Oui, la société est malade... mais on ne peut pas la blâmer, le monde entier l'est.

    lila

    18 h 20, le 02 juillet 2016

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