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Déstockage

Il fut un temps où la mode était au Salon de l'auto piégée. On en trouvait de toutes les marques, allant du bahut ministériel noir façon corbillard jusqu'à la vieille guimbarde ne tenant que par la peinture. Les poulets en pistaient des fois quelques spécimens, mais le plus souvent il fallait attendre que le véhicule explose pour le trouver et rassembler les pièces détachées, pompeusement appelées « pièces à conviction ».

Aujourd'hui, place à l'innovation, avec la braderie des kamikazes vintages ! Une liquidation de fin de série par laquelle l'État islamique procède au vidage de son stock de barbus. Visiblement aux abois, le calife à la Rolex les balance dans la nature par paquets de quatre, pressé de se débarrasser de cet élevage qui lui brûle le chapelet.

Étrange destin que celui de ces hommes, déjà pas très gâtés par la nature, pratiquement à la limite du délit de sale gueule, qui se retrouvent soudain en mission de trucider un maximum de gens, sans même penser que lorsqu'on veut faire sauter une bombe, on n'a pas forcément besoin de se l'attacher autour de la taille.

Il semble que la stratégie a aussi changé. Une espèce d'intégrisme new age muni d'un nouveau logiciel avec des périphériques différents : le duvet de trois jours à la place de la barbe amazonienne, le veston à col ouvert à la place de la chemise de nuit, et les mocassins discrets remplaçant les babouches chromées. Sauf qu'avec cette panoplie bidon, les allumés modernes risquent de se retrouver au paradis face à 72 poupées gonflables.

Mais grâce au ciel, le Liban, la Turquie et le reste du monde sont sauvés, et Américains et Russes embourbés en Syrie peuvent aller se rhabiller : Antoine Zahra et Marwan Farès sont montés à l'assaut. Les deux députés rivaux, mais néanmoins complices, ont pris la pose au milieu d'une camarilla de bouffons armés qui leur faisaient la fête. Normal, avec un geste puissant comme celui-là, ils auraient même acclamé une colonne de Baalbeck !

Mais bon, tout le monde fait des erreurs de jeunesse. Les deux papis sont restés jeunes très longtemps, c'est tout.

gabynasr@lorientlejour.com

Il fut un temps où la mode était au Salon de l'auto piégée. On en trouvait de toutes les marques, allant du bahut ministériel noir façon corbillard jusqu'à la vieille guimbarde ne tenant que par la peinture. Les poulets en pistaient des fois quelques spécimens, mais le plus souvent il fallait attendre que le véhicule explose pour le trouver et rassembler les pièces détachées,...

commentaires (6)

Un vendredi sans Gaby Nasr est un vendredi sans soleil ou un jardin sans fleurs. Comment leur dire que les 72 houris ne sont que des poupées gonflables ?

Un Libanais

12 h 43, le 01 juillet 2016

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Commentaires (6)

  • Un vendredi sans Gaby Nasr est un vendredi sans soleil ou un jardin sans fleurs. Comment leur dire que les 72 houris ne sont que des poupées gonflables ?

    Un Libanais

    12 h 43, le 01 juillet 2016

  • Fanatiques de tous les pays, calmez-vous ! Et nous humains reprenons notre tâche, elle-même minuscule et sans effet immédiat, qui est de tisser le linceul de ce vieux monde illusionniste, kamikaze, croyant, crédule, religieux et cacochyme.

    Sabbagha Antoine

    12 h 17, le 01 juillet 2016

  • Monsieur Nasr. Votre billet est génial, comme d'habitude !!!

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 06, le 01 juillet 2016

  • HAHAHAHAHAHAHAHA HAHAHAHAHAHAHAHA! Celle là je l'a copie , l'a cadre et l'accroche à mon chevet. ... Bien rire avant de dormir fait se réveiller en vanne santé. .....

    FRIK-A-FRAK

    11 h 01, le 01 juillet 2016

  • Tout simplement magistral.... bravo et merci pour le fou rire!!!

    Nadine Naccache

    09 h 56, le 01 juillet 2016

  • Ha ha ha ! je suis mort de rire....! avantage sérieux et définitif...qu'ont les vivants sur les islamikazes...

    M.V.

    07 h 14, le 01 juillet 2016

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