L’autoroute Beyrouth-Tabarja en voie d’élargissement

Réuni hier au Grand Sérail, le gouvernement a approuvé l'élargissement de l'autoroute Beyrouth-Tabarja, qui passe notamment par les goulets d'étranglement de Nahr el-Kalb et Jounieh. Il a également évoqué les attentats de Qaa et mis en garde contre la menace de l'autosécurité.
L'autoroute qui relie la capitale au Kesrouan sera rénovée dans le cadre d'un projet de 54 milliards de livres libanaises. Cette route, qui est un des passages vitaux vers tout le nord, est en mauvais état, étroite par moments et bordée d'innombrables commerces, ce qui la rend embouteillée quasi quotidiennement. Le ministre du Travail, Sejaan Azzi, avait rappelé il y a quelques jours la nécessité de l'élargissement de cette voie, surtout qu'un fonds européen a été consacré à ce projet.
Sur le plan sécuritaire, le chef du gouvernement, Tammam Salam, a souligné la nécessité de « dissocier la question des déplacés syriens de celle des attentats qui ont frappé le village de Qaa » dans la Békaa, lundi. « Ne lions pas ce qui s'est passé à Qaa avec les réfugiés syriens afin de ne pas mettre le Liban en confrontation avec eux », a dit M. Salam. Des propos auxquels plusieurs ministres ont répondu, assurant que personne ne diabolise les camps de réfugiés. Ils ont toutefois rappelé qu'il y a bel et bien une crainte que ces camps ne se transforment en sanctuaires du terrorisme et que la migration n'est pas toujours innocente.
Lundi, le village de Qaa a été le théâtre de quatre attentats-suicide à l'aube, suivis de quatre autres attaques kamikazes le soir même. Sept des kamikazes sont de nationalité syrienne. Le bilan total de cette série meurtrière a été de cinq morts (plus huit kamikazes tués) et 28 blessés. Le lendemain, de nombreux habitants, hommes et femmes, ont paradé dans les rues de la bourgade, armes de guerre à la main, affirmant vouloir défendre leurs terres.
Les images des habitants de Qaa, fusils à la main, ont poussé le Premier ministre à mettre en garde contre toute tentation de glisser vers l'autosécurité, ce qui a suscité des commentaires de la part de plusieurs ministres chrétiens. Ces derniers ont nié que les habitants de Qaa aient cédé à la tentation de l'autosécurité, contrairement à d'autres lieux du pays. La ministre des Déplacés, Alice Chaptini, a ainsi noté que l'autosécurité est une réalité dans la banlieue sud de Beyrouth. De même pour le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, qui a dit : « L'autosécurité, c'est ce qui se passe dans la banlieue sud, et non pas à Qaa. » Le ministre des Télécoms, Boutros Harb, a pour sa part appelé l'armée à recruter des volontaires et à mobiliser les réservistes, dans le but d'éviter tout glissement vers l'autosécurité.
« Le terrorisme est une grande catastrophe et pour y faire face, nous devons faire preuve de grande responsabilité », a dit M. Salam. « Partout dans le monde, il n'y a pas de garanties sécuritaires à 100 %, mais nous devons résister et faire confiance à l'armée », a-t-il ajouté, affirmant que la situation du Liban était « meilleure » que celle d'autres pays. Le Premier ministre a assuré que l'armée et les forces de l'ordre sont « prêtes à faire face à toute urgence » et s'est dit « confiant en leurs capacités à faire face au terrorisme ».
Par ailleurs, Boutros Harb a publié une circulaire dans laquelle il rappelle que toute mise en place ou exploitation de réseaux télécoms nécessite une autorisation préalable de la part du ministère.
Le prochain Conseil des ministres se tiendra le 12 juillet pour examiner la situation financière du pays et le 14 juillet afin d'examiner l'ordre du jour ordinaire.

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