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Liban - Terrorisme

Deux projets d’attentats « extrêmement dangereux » déjoués par l’armée

Les attaques devaient viser un grand site touristique ainsi qu'une zone résidentielle densément peuplée.

Sur cette photo du « jurd » de Ras Baalbeck, une route percée par l’armée mène vers un point d’observation. Équipées de radars et de caméras de surveillance, ces tours de contrôle joueront en faveur d’une sécurisation maximale de la ligne de front.

Trois jours après la série d'attentats-suicide qui a frappé le village de Qaa dans la Békaa, faisant cinq morts et 28 blessés, l'armée a annoncé hier avoir déjoué deux attaques terroristes que les jihadistes du groupe État islamique (EI) comptaient mener au Liban.
« La direction des services de renseignements militaires a déjoué deux opérations terroristes extrêmement dangereuses, planifiées par le groupe jihadiste État islamique », peut-on lire dans un communiqué de l'institution militaire publié hier. « Ces attaques devaient viser un grand site touristique ainsi qu'une zone résidentielle densément peuplée », poursuit le communiqué. « Cinq terroristes (présumés) ont été arrêtés, notamment le cerveau des attaques en préparation. Les détenus ont reconnu avoir déjà mené des attaques terroristes contre l'armée. L'enquête est toujours en cours », conclut le communiqué.

Spéculations
« Ces deux opérations auraient dû avoir lieu il y a une dizaine de jours », a spéculé un responsable militaire cité par l'AFP, ajoutant que les attentats devaient viser « le Casino du Liban ainsi qu'un endroit animé, comme un centre commercial, ou la banlieue sud de Beyrouth, ou encore les quartiers de Hamra ou d'Achrafieh ». « Des kamikazes et des hommes armés devaient participer aux deux opérations », a précisé le responsable militaire cité par l'agence, avant d'ajouter: « L'enquête se poursuit pour mettre à jour d'autres cellules ou d'autres cibles potentielles. »
Il n'a pas été possible de recouper ces informations ni de les vérifier, de source indépendante.
Il faut rappeler tout de même que le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, avait précisé, mercredi, sur base d'aveux de membres de l'EI détenus, que dix cibles avaient été retenues. Il n'en avait pas dit plus, pour ne pas créer de panique, d'autant que les réseaux sociaux se sont livrés, à ce sujet, à des spéculations effrénées.
Pour empêcher la psychose aux attentats de s'étendre, les forces de l'ordre ont demandé à la population de signaler toute personne qui leur semblerait « suspecte » en prenant contact avec sa cellule de crise au numéro 112.

 

(Lire aussi : L’armée critique le sensationnalisme des médias)

 

Arrestations massives
Cet appel à la vigilance s'est par ailleurs accompagné d'arrestations massives. Non moins de 412 Syriens et deux Bangladais ont été arrêtés au cours de rafles menées dans des camps de réfugiés syriens situés au Sud, au Nord, au Kesrouan et dans la banlieue sud de Beyrouth, a annoncé le commandement de l'armée. Les arrestations ont été opérées pour entrée illégale au Liban et « circulation illégale » sur le territoire libanais. Par la même occasion, la police a saisi 61 motos et six voitures sans papiers. Dans ce même cadre, l'armée a annoncé que des armes et une ceinture explosive ont été découvertes lors de perquisitions menées à Wadi Ata, près de Ersal.
Les FSI, de leur côté, ont arrêté dix Syriens jugés suspects à Dekouané (Metn). Les forces de l'ordre ne précisent pas de quoi ces ressortissants syriens sont suspectés. L'opération s'est déroulée en coopération avec la municipalité de Dékouané.
Parallèlement au vaste coup de filet de l'armée et des FSI, un certain nombre de municipalités a décidé d'instaurer des couvre-feu pour les réfugiés syriens installés sur leur territoire. Dans les municipalités de Charqiyé, Nabi Chit, Kfour (Nabatiyé) et Habbouche, des couvre-feu ont été instaurés entre 21 h et 6 h du matin, et dans deux d'entre elles, dès 19h30 (Kfour et Nabi Chit).
Rappelons que ces couvre-feu ne sont pas nouveaux, mais que leur respect sera certainement plus strict. Les ressortissants sont invités à respecter strictement le couvre-feu, sauf en cas d'urgence (par exemple, médicale). Dans ce cas, ils doivent alerter la municipalité, qui leur fournirait une escorte vers un dispensaire ou un hôpital. Les habitants, eux, sont invités à signaler toute violation de la consigne, alors que les réfugiés doivent fournir à la municipalité leur adresse de résidence.

 

 

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