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Culture - Exposition

Marie Obegi, portraitiste du trouble et de l’émotion

Sur les cimaises de la galerie Fadi Mogabgab*, « Les altérés » plongent leurs regards dans les vôtres. Un troublant face-à-face qui garde le spectateur longtemps sous emprise...

L’artiste représente, en quelques lignes sinueuses rehaussées de traits en creux, les fêlures de l’âme... Et ces regards intenses qui vous interpellent, vous défient, vous accrochent...

C'est une talentueuse artiste que Fadi Mogabgab a découverte en naviguant sur le web. Une jeune Libanaise vivant à New York qu'il a invitée, l'été dernier, à venir passer trois semaines dans sa résidence d'artistes à Aïn Zhalta. Le fruit de ce séjour artistico-bucolique : une série de douze gravures intitulée Les altérés portraiturant douze personnages aux regards intenses qui vous parlent, vous défient, vous touchent et vous aimantent...
À tout juste 25 ans, Marie Obegi croque, avec une finesse et une maturité d'expression assez impressionnantes, ses contemporains. Ces « altérés » proches ou inconnus, dont elle révèle, en quelques lignes sinueuses rehaussées de traits en creux, l'âme tourmentée, fissurée, abîmée par les soubresauts de la vie, le passage des saisons et les vicissitudes de leur humanité...
« J'ai découvert le travail de Marie Obegi un peu par hasard, sur le net », indique le galeriste. « Je suis rentré sur son site et j'ai été interpellé par son dessin. La gravure étant un hymne au trait et à la ligne, le travail de Marie y correspond parfaitement. Elle a une très belle ligne, comme tracée d'une seule traite, avec beaucoup d'élégance. Certes, elle ne fait pas dans la réinvention et reste très proche de la tradition des peintres et dessinateurs, mais c'est un choix, une volonté de revenir à l'essence même de l'art ». À sa probité, comme dirait Delacroix.

Ces « altérés » anonymes...
La jeune femme, diplômée de la Parsons School of Design de New York, ne verse pas dans l'attrait contemporain pour l'esbroufe, le spectaculaire, l'innovation à tout crin. Ces hommes, ces femmes de tous âges, qu'elle représente avec une discrète attention au détail, ont quelque chose d'intemporel. Et d'authentique ! Quelque chose qui parle à la sensibilité des spectateurs. Quelque chose qui leur murmure des récits de vécu, entre trouble et émotion. Quelque chose qui les renvoie à leur humanité fragile, comme un reflet dans un miroir de leur propre altération, même partielle.
Outre les gravures exposées (jusqu'au 12 juillet), éditées chacune en 50 exemplaires, Fadi Mogabgab a consacré le tout premier « livre rare » de Zaarura édition à cette série de Marie Obegi. Dans ce coffret regroupant cette série de douze portraits (comme les douze mois de l'année) l'artiste a intercalé quatre poèmes, (comme les 4 saisons) signés Nayla Chidiac... sa maman. Des textes d'une douce intensité qui complètent les portraits de ces « altérés anonymes » d'épisodes de vie imaginaire, évocateurs des fêlures de celle de chacun d'entre nous...

*Gemmayzé, rue Gouraud. Horaires d'ouverture : du lundi au samedi de 11h à 21h. Et dimanche de 14h à 19h. Tél. 01-567288.

C'est une talentueuse artiste que Fadi Mogabgab a découverte en naviguant sur le web. Une jeune Libanaise vivant à New York qu'il a invitée, l'été dernier, à venir passer trois semaines dans sa résidence d'artistes à Aïn Zhalta. Le fruit de ce séjour artistico-bucolique : une série de douze gravures intitulée Les altérés portraiturant douze personnages aux regards intenses qui vous...

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