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Moyen Orient et Monde - Turquie

L’ombre de l’EI derrière le triple attentat-suicide à l’aéroport d’Istanbul

Au lendemain de l'attaque de mardi soir, aucune information n'a été fournie sur les kamikazes.

Des personnes portent le cercueil d’une des victimes du triple attentat qui a frappé l’aéroport d’Istanbul mardi soir.

La Turquie montrait hier du doigt l'organisation État islamique (EI) après que des kamikazes ont ouvert le feu dans l'aéroport international Atatürk d'Istanbul avant de se faire sauter, tuant 41 personnes dont 13 étrangers, dans un triple attentat-suicide capturé sur des vidéos saisissantes.
Mardi soir vers 22h00 (19h00 GMT), des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du terminal des vols internationaux. Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté, puis les kamikazes se sont fait sauter. Le mode opératoire rappelle les attentats jihadistes ayant ensanglanté Paris en novembre 2015 (130 morts) et Bruxelles (32 morts dans le métro et à l'aéroport) en mars dernier.
Venu d'Ankara dans la nuit, le Premier ministre Binali Yildirim avait estimé que « les indices point(ai)ent Daech », acronyme arabe de l'EI, face à laquelle la Turquie, initialement accusée de bienveillance, a dû changer de pied, adoptant une approche plus musclée. L'attentat n'a toujours pas été revendiqué. Mais l'EI n'a jusqu'ici jamais revendiqué les attaques que Ankara lui a attribuées sur le sol turc.
Ces attaques coordonnées, qui ont fait 239 blessés, sont les plus meurtrières dans la première grande métropole de Turquie, déjà visée trois fois cette année par des jihadistes ou des Kurdes, et surviennent avant une période de vacances. Une journée de deuil national a été décrétée hier.

13 étrangers
Au lendemain de l'attentat de mardi soir, aucune information n'a été fournie sur les kamikazes dont le gouverneur d'Istanbul avait indiqué dans la nuit qu'ils étaient trois. Le gouvernorat a annoncé que 13 ressortissants étrangers figuraient parmi les 41 morts et que 130 blessés étaient toujours hospitalisés. Parmi les 13 étrangers tués, figurent plusieurs Saoudiens, deux Irakiens, un Tunisien, un Ouzbek, un Chinois, un Iranien, un Ukrainien et un Jordanien, selon un responsable turc.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rapidement exhorté la communauté internationale à une « lutte commune » contre le terrorisme. « Cette attaque, qui s'est déroulée pendant le mois du ramadan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni de valeurs », a dit le chef de l'État. La présidence a indiqué que le président Barack Obama avait téléphoné à son homologue turc pour « condamner fermement les attentats d'Istanbul ».
Le président français François Hollande a pour sa part condamné un « acte abominable » tout en appelant à un renforcement de la coopération internationale antiterrorisme, et le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a lui aussi « condamné l'attaque terroriste » et réclamé une coopération internationale accrue.
De son côté, l'aéroport de Bruxelles a tweeté ses condoléances : « Nos pensées aux victimes de l'attaque de
@istanbulairport. »

Énorme boule de feu
Des photos et vidéos chocs diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une énorme boule de feu à l'entrée du terminal des vols internationaux et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers hurlant dans des couloirs.
Sur l'une des vidéos chocs, l'un des kamikazes apparaît au sol, blessé par un tir de policier, se tordant avant de déclencher sa ceinture d'explosifs.
Un grand mouvement de panique s'est emparé du terminal des vols internationaux lorsque deux violentes explosions suivies de coups de feu ont d'abord été entendues. Un photographe de l'AFP a vu des corps recouverts de draps à l'aéroport, jonché de bagages abandonnés. Et Oftah Mohammad Abdullah, une Somalienne, a raconté avoir vu l'un des assaillants : « Il avait une écharpe rose, une veste courte et avait caché un fusil. Il l'a sorti et a commencé à tirer sur les gens. Il marchait comme un prophète. »
Si le Premier ministre a affirmé que la sécurité à l'aéroport n'était pas en cause, un rescapé, Huseyn Kohmus, homme d'affaires iranien, a indiqué : « Cela fait 15 ans que je viens à Istanbul, mais je pense que je ne reviendrai plus jamais. » Des scènes de détresse se sont déroulées devant l'hôpital de Bakirkoy, proche de l'aéroport, submergé par des proches cherchant à avoir des nouvelles. Des femmes ont été vues en pleurs devant une morgue.

Rebelles kurdes ou jihadistes
Tous les vols ont été suspendus quelques heures au départ d'Atatürk, le plus grand aéroport de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de passagers en 2015. Puis le trafic aérien a pu reprendre et une partie des dégâts ont été réparés très rapidement. Hier, l'enregistrement des passagers n'était quasiment pas perturbé.
Istanbul et Ankara ont été secouées depuis l'an dernier par une série d'attentats, qui ont fait quelque 200 morts et créé un climat de forte insécurité.
Istanbul avait déjà été visée en janvier (12 touristes allemands tués, attaque imputée à l'EI), en mars (4 touristes tués – trois Israéliens et un Iranien –, attaque attribuée aussi à l'EI) et début juin (11 morts dont six policiers, attentat revendiqué par les combattants kurdes). Les attentats en Turquie ont visé des lieux touristiques emblématiques, provoquant une chute immédiate du tourisme. Ils ont été attribués soit à l'EI soit aux rebelles kurdes, notamment aux TAK, une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
(Source : AFP)

La Turquie montrait hier du doigt l'organisation État islamique (EI) après que des kamikazes ont ouvert le feu dans l'aéroport international Atatürk d'Istanbul avant de se faire sauter, tuant 41 personnes dont 13 étrangers, dans un triple attentat-suicide capturé sur des vidéos saisissantes.Mardi soir vers 22h00 (19h00 GMT), des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du terminal des...

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