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Liban - Partis

La (re)montée des Ahbache au sein de la communauté sunnite...

Cette année, l'iftar organisé par l'Association des projets islamiques (les Ahbache) était différent de celui de l'an dernier. En 2015, il s'était tenu dans une salle à l'étage supérieur de la mosquée tenue par les Ahbache à Beyrouth, en petit comité et de façon assez modeste. Cette année, par contre, le rendez-vous annuel a eu lieu dans un hôtel avec un plus grand nombre d'invités que d'habitude en l'honneur de la presse libanaise.
Il est clair que l'association qui avait tenu un profil bas à partir de 2005, devenant presque clandestine tout en continuant à avoir une certaine popularité dans les milieux sunnites, a repris du poil de la bête et a décidé de s'afficher comme une des composantes de la rue sunnite au Liban. Son credo est de se montrer comme le fer de lance de l'islam modéré face à l'extrémisme salafiste et wahhabiste. Elle a d'ailleurs été l'une des premières victimes de l'islam extrémiste, puisqu'en 1995 son chef au Liban, le cheikh Nizar Halabi, avait été assassiné en plein jour à Beyrouth par un groupe extrémiste qu'on appelait alors Esbat el-Ansar. Des membres de ce groupe avaient été arrêtés et jugés avant d'être condamnés à mort et exécutés. Mais leur chef présumé, Abou Mohjen, était resté en fuite, soupçonné de se cacher dans le camp de Aïn el-Héloué.
Quelques années plus tard, le même groupe a encore sévi, cette fois dans une salle de tribunal à Saïda où il a tué quatre magistrats. Aucun des auteurs de cet odieux crime n'a été arrêté, mais le groupe s'est quelque peu dilué et une partie de ses membres a fondé Fateh el-Islam, qui est une des branches d'el-Qaëda. À mesure que les groupes extrémistes se développaient, les Ahbache, eux, déclinaient. Ils ont vécu leur traversée du désert, au profit d'autres associations ou personnalités plus proches des pays du Golfe.
Cette année, la situation des Ahbache a visiblement changé. Non seulement ils ont présenté des candidats aux municipales dans de nombreuses localités (plus de 33 ont réussi à se faire élire), mais de plus, ils se sont alliés avec le courant du Futur à Tripoli, par exemple, et même à Beyrouth. En fait, ils ne le disent pas clairement, mais ils sont convaincus que le contexte actuel se prête à un retour sur la scène sunnite, d'abord par leur modération et ensuite à cause de l'affaiblissement du courant du Futur qui, pendant les années où il était à son apogée, refusait de tenir compte des autres composantes sunnites.
Devant un parterre de personnalités des médias, dont le président de l'ordre des journalistes Élias Aoun, le vice-président des Ahbache, le cheikh Abdel Rahmane Ammache (le président, le cheikh Houssam Karakira, ne se déplace que très rarement), et le responsable des médias au sein de l'association, le cheikh Abdel Kader Fakehani, ont pris la parole pour expliquer la démarche de l'association qui veut privilégier le savoir là où d'autres préfèrent maintenir l'ignorance et la peur. L'association a ainsi des institutions éducatives sur l'ensemble du territoire libanais, en particulier au Akkar, à Beyrouth et dans Iqlim el-Kharroub. Un documentaire a été diffusé pour montrer les activités des Ahbache et un autre visait à montrer en parallèle l'horreur accomplie par l'organisation État islamique et ses semblables.
Conclusion : les Ahbache font leur réapparition en force sur la scène libanaise, se présentant comme ceux qui depuis le départ luttent contre l'extrémisme. Un thème porteur de nos jours...

Cette année, l'iftar organisé par l'Association des projets islamiques (les Ahbache) était différent de celui de l'an dernier. En 2015, il s'était tenu dans une salle à l'étage supérieur de la mosquée tenue par les Ahbache à Beyrouth, en petit comité et de façon assez modeste. Cette année, par contre, le rendez-vous annuel a eu lieu dans un hôtel avec un plus grand nombre d'invités...

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