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Liban - Funérailles

Qaa a enterré ses morts, sous l’œil vigilant de l’armée

Lors de l’enterrement à Qaa. Photo Wissam Ismaïl

Le village frontalier de Qaa a enterré hier après-midi les victimes des attentats perpétrés lundi par huit kamikazes sur fond de mesures de sécurité strictes et d'arrestations de réfugiés syriens sur l'ensemble du pays.
Boulos el-Ahmar, Georges Farès, Majed Wehbé, Joseph Layyous et Fayçal Aad, tombés lors de la première vague d'attentats, lundi à l'aube, ont été enterrés hier. L'office religieux, célébré par l'archevêque de Baalbeck-Hermel pour les grecs melkites, Élias Rahal, a rassemblé un grand nombre de figures politiques et religieuses, dont le nonce apostolique, Gabriele Caccia. « Nous sommes issus de cette terre et nous y resterons même si nous devons encore offrir des martyrs », a indiqué Mgr Rahal lors de la messe. Il a par ailleurs appelé à faire de Masharih el-Qaa une zone militaire.
Le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, qui représentait le Premier ministre, Tammam Salam, a mis en garde contre la « détérioration de la situation. Nous avons vu ce qui s'est passé dans les années 70 (en 1978, des forces syriennes avaient kidnappé et exécuté des personnes originaires de Qaa et de Ras Baalbeck), lorsque l'État a abandonné les villages limitrophes de la Syrie. L'État doit aujourd'hui assurer la résistance des villages frontaliers », a-t-il dit. « Nous ne demandons pas que Qaa se transforme en caserne, mais nous demandons à l'armée libanaise d'y rester », a ajouté M. Pharaon.
Craignant que l'enterrement ne soit la cible d'un attentat, la troupe s'était déployée massivement dans le village où elle a établi des barrages fixes et mobiles.

Le retour du Hezbollah, pour Chaptini
« La question de l'autosécurité a été amplifiée sachant que nous avons le droit de nous défendre. Sans nos armes, le désastre aurait été plus grand », a indiqué hier le président de la municipalité de Qaa, Bachir Matar, lors d'un passage télévisé. Notre seul armement légal est celui de l'État libanais, mais nous n'accepterons pas que quelqu'un entre à Qaa », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, une réunion a groupé hier le mohafez de Baalbeck, Bachir Khodr, et les grands cadres sécuritaires de la région. M. Khodr, qui avait interdit lundi soir aux réfugiés de circuler à Qaa et Ras Baalbeck, a considéré que cette mesure « a rassuré les habitants du village et préservé les réfugiés syriens innocents ». Il a également interdit la circulation des mobylettes dans la région sauf pour les commerces. Le mohafez a en outre évoqué la possibilité de relocaliser les camps de réfugiés et indiqué que ce sujet sera discuté avec les organismes relevant des Nations unies.
La ministre des Déplacés, Alice Chaptini, a pour sa part demandé au Hezbollah « de retourner au Liban et de protéger ses frontières ». Elle a également appelé à adopter la solution proposée par l'ancien président de la République Michel Sleiman, consistant à déployer les réservistes de l'armée pour protéger la frontière. Elle a par ailleurs évoqué « la nécessité de demander à des forces internationales d'assurer la sécurité de la frontière libanaise».
À noter que le ministre de la Défense, Samir Mokbel, s'est réuni hier avec le commandant en chef de l'armée, Jean Kahwagi, avec qui il a évoqué la situation sécuritaire et les mesures prises par l'armée à Qaa.

Arrestations massives de Syriens
Suite aux attentats de Qaa, l'armée libanaise a multiplié hier les contrôles et arrestations de Syriens. Douze Syriens ont ainsi été arrêtés à Hoch el-Oumara pour présence illégale sur le territoire libanais. Les renseignements militaires ont également mené des perquisitions à Jezzine à l'issue desquelles ils ont arrêté quinze Syriens qui n'avaient pas de papiers d'identité.
La police municipale dans les localités de Fidar et Amchit a pour sa part mené des patrouilles dans la nuit de mardi à mercredi et arrêté des ouvriers syriens qui n'avaient pas de pièces d'identité, ainsi que d'autres Syriens sans papiers à mobylette. Les personnes arrêtées ont ensuite été remises aux services de sécurité dans la région.

Le village frontalier de Qaa a enterré hier après-midi les victimes des attentats perpétrés lundi par huit kamikazes sur fond de mesures de sécurité strictes et d'arrestations de réfugiés syriens sur l'ensemble du pays.Boulos el-Ahmar, Georges Farès, Majed Wehbé, Joseph Layyous et Fayçal Aad, tombés lors de la première vague d'attentats, lundi à l'aube, ont été enterrés hier....

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