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La Turquie épinglée par la CEDH pour avoir "fermé les yeux" sur des violences conjugales

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a épinglé mardi la Turquie pour avoir "fermé les yeux" sur le sort d'une femme victime de violence conjugale, qui fut tuée par son mari alors même qu'elle avait déposé plainte à quatre reprises contre lui.

Il est "inacceptable que la défunte ait été laissée démunie et sans protection face à la violence de son mari", a estimé la Cour, dénonçant un "déni certain" de la part des autorités turques "quant à la gravité des faits de violences domestiques, pourtant particulièrement préoccupants" dans le cas de cette mère de sept enfants.

Entre juillet et octobre 2008, la victime, qui résidait à Diyarbakir, dans le Kurdistan turc, avait déposé quatre plaintes contre son mari. Il l'avait notamment blessée et menacée de mort à tel point qu'elle disait craindre pour sa vie et celle de ses enfants.
La justice avait réagi en délivrant des "ordonnances de protection et d'injonction" à l'encontre du mari violent. L'intéressé ne s'y était pas conformé, mais ne fut pas pour autant sanctionné, ce qui selon la Cour a créé "un contexte d'impunité tel qu'il a pu réitérer, sans être inquiété, ses violences à l'encontre de sa femme". Pendant cette période, l'homme avait été convoqué devant un tribunal, mais n'avait pas été placé en détention provisoire, contrairement aux réquisitions du parquet.
Quelques semaines plus tard, l'époux avait tué sa femme d'une balle dans la tête, avant de se suicider.

"En fermant régulièrement les yeux sur la réitération des actes de violences et des menaces de mort" dont cette femme a été victime, les autorités "ont créé un climat propice à cette violence", a jugé la CEDH, qui a ordonné à Ankara de verser 65.000 euros à la mère de la victime, au titre de son préjudice moral.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a épinglé mardi la Turquie pour avoir "fermé les yeux" sur le sort d'une femme victime de violence conjugale, qui fut tuée par son mari alors même qu'elle avait déposé plainte à quatre reprises contre lui.Il est "inacceptable que la défunte ait été laissée démunie et sans protection face à la violence de son mari", a estimé la Cour,...