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Liban - Ramlet el-Baïda

Le mohafez demande « l’arrêt de tous les travaux » sur les terrains controversés

La plage de Ramlet el-Baïda, seule plage publique de Beyrouth. Photo d’archives

Suite à la polémique qui a éclaté la semaine dernière autour de la démolition d'un escalier et de petits kiosques sur des terrains accolés à la plage de Ramlet el-Baïda (l'escalier avait été construit par la municipalité pour un accès des baigneurs à la plage), le mohafez de Beyrouth Ziad Chbib a notifié hier les différentes autorités compétentes de « l'arrêt de tous les travaux » sur les différents terrains accolés à la plage.

Pour rappel, la polémique n'a pas seulement été suscitée par la démolition en elle-même, mais aussi par la partie qui l'a exigée : les terrains en question, bien que sablonneux, ont des « propriétaires », des héritiers de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, qui, selon les informations disponibles, ont voulu dégager le terrain en prévision d'une vente. Selon certaines informations récentes, notamment relayées par la chaîne OTV, la vente de ces terrains à un homme d'affaires de la famille Ghaddar aurait bel et bien eu lieu. Or, selon la société civile qui a engagé depuis longtemps une lutte contre la privatisation de ce site, ces terrains ne sont pas supposés être privés, étant donné leur nature qui en fait nécessairement un bien-fonds public.


(Lire aussi : La société civile ne permettra pas la privatisation de Ramlet el-Baïda)

 

Hier, donc, le mohafez a pris la décision « d'arrêter tous les travaux et octrois de permis concernant les terrains de la zone de Mousseitbé (dont il précise les numéros), accolés à Ramlet el-Baïda », la communiquant « à tous les départements relevant de la municipalité de Beyrouth ». Dans des documents auxquels L'Orient-Le Jour a eu accès, le mohafez demande à la gendarmerie de Beyrouth « de superviser l'interdiction de travaux, quels qu'ils soient, sur les terrains (...) de la zone cadastrale Mousseitbé, accolée à la plage de Ramlet el-Baïda, et de les observer en permanence en vue de noter toute activité nouvelle ».

Au secrétaire général du registre foncier à Beyrouth, le mohafez adresse également une lettre concernant les mêmes terrains (dont il cite les numéros), demandant « des informations sur la manière dont ils ont été créés en 1932 et durant la période qui a précédé ».
Et d'ajouter : « Nous avons constaté dernièrement que des mentions sur le registre foncier interdisant de disposer de certains biens-fonds dans cette zone ont été annulées. Nous avons su également que des lettres avaient été envoyées, quelques semaines seulement avant que nous prenions nos fonctions en tant que mohafez de Beyrouth, en vertu desquelles on annulait certaines de ces mentions. Du fait qu'il faut revoir les différentes mentions qui avaient été inscrites et celles qui ont été annulées précédemment sur les terrains portant les numéros 1554 – 5071 – 5079 – 5070 – 2369 – 4026 – 4027 – 4280 – 2233 – 4011 – 2231 – 3683 – 3685 – 3686 – 3687 – 3688 – 3689 – 3690 – 3691 – 3692 – 5129 – 1574 – 1575 – 1576 et 2232 de la zone Mousseitbé, nous vous demandons de geler toutes les formalités portant sur ces terrains et de nous fournir les informations sur la manière dont ils ont été créés. »


(Lire aussi : Zeaïter : Pas de travaux sur la plage tant que des lacunes persistent)

 

Le mohafez demande des informations particulières sur les terrains 1574, 1575, 1576, 2231, 2232 et 2233, datant de l'année 1932 et antérieures à cette date, « afin de pouvoir mener une étude sur leur statut juridique ».
Mohammad Ayoub, président de l'association Nahnoo, qui suit de près ce dossier, estime que cette décision « est très positive ». « Cela signifie que le propriétaire, quel qu'il soit, ne peut plus disposer de ces terrains de quelque manière que ce soit », affirme-t-il. « Tout cela n'est pas suffisant cependant, poursuit-il. Nous réclamons une enquête transparente sur tout ce qui a précédé, comment les changements de zoning ont eu lieu, où ont disparu les cartes et autres documents qui prouvent que ces terrains sont bel et bien des biens-fonds publics (une commission avait été formée dans cet objectif), comment ces terrains » privés « ont été créés... Cette décision prouve qu'une fraude a été commise quelque part dans le passé, et il est crucial que nous ayons des indications précises à ce sujet en vue de poursuivre notre lutte contre la privatisation de la plage et de toute cette zone. »

 

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