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Nos Lecteurs ont la Parole - Dounia MANSOUR

Que (re)vive le Festival des fleurs de Bickfaya

Yvonne Gemayel, Rachid Karamé et Pierre Gemayel à l’ouverture du festival.

Que reste-t-il du Festival des fleurs de Bickfaya ? Cette grande fête populaire florale, culturelle et sportive qui se tenait à l'apogée de la saison estivale, vers la mi-août, sous l'égide de présidents de la République successifs ?
Il nous reste le souvenir indélébile d'un village à flanc de colline, enluminé de tons chatoyants où tous les balcons étaient ornés de fleurs, un défilé de chars fleuris, multicolores, portant chacun un thème annuel exprimé en fleurs fraîches, les reines-marguerites, stars de l'événement, dont les bouquets larges et bigarrés comblaient d'amples surfaces et apportaient de la couleur jusqu'en fin de saison et puis les dahlias, les glaïeuls et les œillets.
Et ce n'était pas tout. Des compétitions sportives, courses à pied, tournois de tennis, courses à dos d'âne et courses à vélo rassemblaient les jeunes participants qui s'évertuaient à devenir les champions d'un jour.
Le Festival des fleurs a vu le jour dès 1937 et dura jusqu'en 1975. Il fut mis sur pied et promu par le comité du festival dont les pionnières étaient Yvonne Gemayel, 97 printemps aujourd'hui, feue Gladys Andraos et d'autres, et la municipalité de Bickfaya.
Lors de cet événement unique au Liban et au Moyen-Orient, la foule venait nombreuse des quatre coins du pays admirer le boulevard de Bickfaya transformé en une allée florale et champêtre. Le village consacrait aux magnifiques fleurs de l'été cette journée d'août où l'on découvrait, enchantés, les chars fleuris portant des créations florales en cascades en un feu d'artifice terrestre couleur arc-en-ciel.
Cette fête activait fébrilement les pépinières du pays et particulièrement de Zahlé d'où des dizaines de milliers de gerbes fleuries étaient acheminées vers Bickfaya. La préparation des corsos (voitures et jeeps recouverts par un maillet de métal troué) mobilisait trois semaines durant les jeunes du village, et moins de 48h avant la fête, l'arrivée des fleurs battaient le rappel des volontaires qui les agençaient par thèmes différents chaque année, tels que les amoureux du siècle, Romėo et Juliette, Cléopâtre VII, reine d'Égypte, etc. Le festival accueillait aussi une foire de produits agricoles durant plusieurs jours qui écoulait les denrées locales venues de diverses contrées.
En honorant les fleurs, en les exposant, cette célébration était devenue le point d'orgue de la saison estivale transformée ce jour-là en une symphonie enchantée de tiges, de pétales, de nectars et d'arômes panachés, si bien qu'avec le Festival de Baalbeck, le Festival des fleurs de Bickfaya était devenu l'attraction majeure des étés au Liban. Le magazine de Nice, France alla jusqu'à publier, lors du Festival des fleurs de Nice, une réplique exacte d'un des chars fleuris du festival de Bickfaya.
À présent que les festivals d'été se sont multipliés un peu partout dans nos régions, nous souhaiterions que Bickfaya, du haut de ses 800m d'altitude, transforme à nouveau, l'espace d'une journée, son boulevard en un chemin floral bigarré et parfumé.
Dites-le avec des fleurs ? Le Festival des fleurs nous a donné tant de belles choses et nous manque grandement aujourd'hui. Bickfaya, s'il vous plaît, redites-nous vos belles choses et contez-nous fleurette avec vos gerbes. Que nous puissions user du temps présent et dire : c'est de nouveau le temps des fleurs.

Dounia MANSOUR ABDELNOUR

Que reste-t-il du Festival des fleurs de Bickfaya ? Cette grande fête populaire florale, culturelle et sportive qui se tenait à l'apogée de la saison estivale, vers la mi-août, sous l'égide de présidents de la République successifs ?Il nous reste le souvenir indélébile d'un village à flanc de colline, enluminé de tons chatoyants où tous les balcons étaient ornés de fleurs, un...

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