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Sport - Football - Brexit

À l’Euro, ce sont les non-Britanniques qui en parlent le mieux...

Dans le sport-roi, une petite phrase mal calibrée peut déclencher une polémique mondiale. La langue de bois est donc un geste technique à maîtriser à la perfection.

Interrogé hier en conférence de presse, l’attaquant anglais Harry Kane répond mollement : « Évidemment (…), on a vu les infos et quelques-uns d’entre nous en ont parlé. Mais je ne pense pas que les gars se focalisent trop là-dessus. Réussir l’Euro, c’est le principal. » Trois sélections du Royaume-Uni participent à l’Euro et sont toutes qualifiées pour les 8es de finale : l’Angleterre, le pays de Galles et l’Irlande du Nord. Paul Ellis/AFP

À l'Euro de foot comme ailleurs, la décision historique prise par le Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne agite les conversations, mais ce ne sont pas les joueurs britanniques qui en parlent le plus facilement.
Dans le sport-roi, qui brasse des millions et enflamme les passions, une petite phrase mal calibrée peut déclencher une polémique mondiale. La langue de bois est donc un geste technique à maîtriser à la perfection. Que pensent les joueurs anglais du Brexit ? Interrogé hier en conférence de presse, l'attaquant Harry Kane répond mollement, visiblement briefé par son encadrement : « Évidemment, on s'est réveillé ce matin, on a vu les infos et quelques-uns d'entre nous en ont parlé. Mais je ne pense pas que les gars se focalisent trop là-dessus. Réussir l'Euro, c'est le principal. » La veille, jour du scrutin, son capitaine Wayne Rooney, la star de Manchester United, avait refusé de révéler s'il votait pour le maintien dans l'UE ou la sortie du giron européen.
Trois sélections du Royaume-Uni participent à l'Euro et sont toutes qualifiées pour les 8es de finale : l'Angleterre, le pays de Galles et l'Irlande du Nord. Également qualifiée, la République d'Irlande (l'Éire) ne fait pas partie du Royaume-Uni et n'est donc pas concernée par le Brexit. L'Écosse, elle, n'est pas à l'Euro. Le pays de Galles a largement penché pour la sortie. Sur le plan du football aussi, sa sélection va vivre un moment historique : pour sa première participation à l'Euro, elle affrontera aujourd'hui l'Irlande du Nord... qui s'est prononcée contre le Brexit.
Le sélectionneur gallois, Chris Coleman, évacue lui aussi la question en conférence de presse : « On est encore dans l'Euro, c'est ça qui compte. On en parlera après le tournoi. On ne sait pas encore qui a voté quoi, dans quelle partie du pays. Cela n'a pas été analysé. » Son homologue nord-irlandais, Michael O'Neill, jure également que ses joueurs n'y pensent pas. Mais lui s'en veut personnellement : « J'ai fait une erreur, je n'ai pas voté par correspondance. »

« Effet domino »
Loin des discours convenus, c'est un joueur italien, Giorgio Chiellini, qui va le plus loin sur la question. « La préoccupation majeure est l'effet domino que pourrait causer cette décision », craint le défenseur, titulaire d'une licence d'économie. Le Brexit est « un signe négatif » et « le symptôme d'un mécontentement général, perceptible dans toute l'Europe », analyse-t-il, relevant que « ce sont surtout des plus de 60 ans qui ont voté pour » la sortie.
Le gardien de but allemand Manuel Neuer, lui, juge « dommage que le Royaume-Uni, et tout particulièrement l'Angleterre, ne fasse plus partie » de l'UE : « J'ai grandi dans une époque où il était normal de voir l'Europe unie. »
En outre, sur la Côte d'Azur, à Nice, les supporteurs anglais commençaient hier à arriver avant le match contre l'Islande, lundi. Rob Flynn (30 ans) travaille au sein du NHS, le système de santé britannique, et a voté pour le maintien dans l'UE. « La plupart des supporteurs anglais qui vont voir des matches à l'étranger appartiennent à la catégorie de population qui a voté pour la sortie, essentiellement pour des raisons anti-Cameron (le Premier ministre), et peut-être sans penser aux conséquences », croit-il savoir. À l'inverse, Nigel Herrick (59 ans) a souhaité quitter l'UE. « Pas à cause de l'immigration, mais pour des raisons purement économiques, argumente-t-il. Il fallait qu'on envoie un message, et c'est ce qu'on a fait. »
D'autre part, en Chine, un utilisateur du réseau social Weibo s'inquiétait, lui, pour l'équipe de football londonienne de Chelsea, dont il est fan : « J'espère qu'elle pourra continuer à jouer en Coupe d'Europe. »
(Source : AFP)

À l'Euro de foot comme ailleurs, la décision historique prise par le Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne agite les conversations, mais ce ne sont pas les joueurs britanniques qui en parlent le plus facilement.Dans le sport-roi, qui brasse des millions et enflamme les passions, une petite phrase mal calibrée peut déclencher une polémique mondiale. La langue de bois est donc un geste...

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