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À La Une - Liban

Nasrallah : Les sanctions bancaires ne nous affectent pas

"Nous sommes très nombreux à Alep, et ceux qui prétendent que le Hezbollah a subi d'importantes pertes dans cette ville sont des menteurs", lance le secrétaire général du parti chiite.

Le secrétaire général du Hezbollah s'exprimant vendredi 24 juin 2016 lors d'une cérémonie organisée dans la banlieue sud de Beyrouth à l'occasion du quarantième jour de la mort du cadre du parti chiite Moustapha Badreddine, (g). REUTERS/Aziz Taher

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a de nouveau dénoncé vendredi les sanctions américaines prises contre son parti et mises en œuvre par les banques libanaises, assurant qu'elles n'auraient aucun impact. Le leader du Hezbollah est par ailleurs revenu sur le combat que livre le parti chiite à Alep, dans le nord de la Syrie. Il a également évoqué la situation à Bahreïn, dénonçant l'action de l'Arabie saoudite dans ce royaume.

Le leader du parti chiite s'exprimait lors d'une cérémonie organisée à l'occasion du quarantième jour de la mort de Moustapha Badreddine, le responsable militaire du Hezbollah en Syrie qui a, selon une annonce faite par le parti chiite le 13 mai, succombé à un bombardement dans ce pays. L'événement était organisé au complexe éducatif Chahed, situé sur la route de l'aéroport international de Beyrouth, dans la banlieue-sud de la capitale.

 

Pas d'effet aux sanctions bancaires
Le secrétaire général du Hezbollah a assuré que les sanctions bancaires, prises dans le cadre de l'application par les banques libanaises du "Hezbollah International Financing Prevention Act of 2015" (Hifpa 2015), n'affectent en rien le parti.
"Nous sommes totalement opposés aux sanctions américaines", a-t-il déclaré, assurant que ces sanctions, "même si elles étaient appliquées, ne nous affecteraient en rien". "Notre financement et nos armes viennent d'Iran et ne passent pas par les banques libanaises", a-t-il précisé.

Hassan Nasrallah a cependant dénoncé le comportement de certaines banques libanaises "qui se sont avérées plus américaines que les Américains en prenant des sanctions contre des organismes qui ne sont pas visés par les États-Unis", se déclarant cependant ouvert à un dialogue sur ce dossier.

Dans le cadre de l'application du Hifpa 2015, voté en décembre par le Congrès américain, les banques libanaises sont tenues de fermer automatiquement tout compte appartenant à l'une des 99 personnes ou institutions figurant sur la liste noire américaine mise à jour en avril. Pour les autres cas soupçonnés de compter parmi les soutiens financiers du Hezbollah, la Commission libanaise d'enquête spéciale (CSI) impose depuis mai aux banques désirant fermer un compte suspect de lui soumettre au préalable une demande d'autorisation et d'attendre sa réponse dans un délai de 30 jours.

Le 12 juin, une explosion à la bombe avait visé le siège de la Banque du Liban et d'Outre-mer (Blom Bank), l'une des plus importantes du pays. Des journaux hostiles au Hezbollah y avaient alors vu un "message" destiné aux banques appliquant la règlementation américaine.

 

(Lire aussi : Les comptes bancaires d’al-Mabarrat rouverts ?)

 

Bataille d'Alep
Hassan Nasrallah a ensuite évoqué la bataille à Alep et dans sa province, qu'il qualifie de "nouvel épisode de la guerre en Syrie et de la plus grande bataille dans ce pays", accusant la Turquie et l'Arabie saoudite d'être à la manœuvre et indiquant que le Hezbollah avait perdu 26 combattants lors de combats dans ce secteur.

"La communauté internationale, l’Arabie et la Turquie en particulier, ont décidé d’envoyer via la Turquie, des combattants à Alep et sa province", a-t-il déclaré, justifiant la présence du Hezbollah dans cette région pour "faire face au projet américano-saoudien". "Nous sommes très nombreux à Alep, et ceux qui prétendent que le Hezbollah a subi d'importantes pertes dans cette ville sont des menteurs", a poursuivi Hassan Nasrallah. "Nous avons perdu 26 combattants. Un seul a été fait prisonnier et un second est porté disparu", a-t-il précisé, ajoutant que 617 combattants avaient péri dans l'autre camp depuis le 1er juin.

Le secrétaire général du Hezbollah a souligné que le front d'Alep, dans le nord de la Syrie, a été ouvert après que la chute de Damas ait échoué. "Le contrôle de la frontière libano-syrienne, depuis l'Ouest, ainsi que l'avancée de l'EI depuis l'est, ont tous échoué", a-t-il affirmé, estimant que le but ultime est de faire tomber Damas.

"Le combat pour la défense d'Alep, c'est le combat pour la défense du reste de la Syrie, de Damas. C'est la défense du Liban, de l'Irak et de la Jordanie", a martelé le chef du Hezbollah. "Il est de notre devoir d'être à Alep. Nous y sommes et nous resterons", a-t-il encore dit.

 

(Lire aussi : Le Hezbollah confirme les pertes dans ses rangs, mais dément les accrochages avec les forces pro-Assad)

 

Bahreïn
Le leader du Hezbollah a par ailleurs dénoncé l'action de l'Arabie saoudite à Bahreïn, dont le gouvernement a déchu lundi de sa nationalité le cheikh Issa Qassem, le plus haut dignitaire chiite du pays et un critique du pouvoir sunnite.

"Ce qui s'est passé ces derniers jours à Bahreïn est très dangereux", a déclaré Hassan Nasrallah, en référence à cette décision. "Le pouvoir à Bahreïn a coupé toutes les possibilités de dialogue avec l'opposition et exécute les ordres des Saoud", a-t-il ajouté, précisant qu'"un mouvement de colère se lève à Bahreïn" pour protester contre l'action de la dynastie régnante à Riyad et à Manama.

"Nous avons la conviction que le destin du Liban est intimement lié à celui des pays de la région", a poursuivi le leader chiite. C'est parce que nous le croyons que Moustapha Badreddine et le Hezbollah n'ont jamais hésité à assister les forces de la résistance dans plusieurs pays de la région", a-t-il ajouté, soulignant que "le Hezbollah a participé aux campagnes contre le takfirisme pour défendre et protéger le Liban".

Enfin, Hassan Nasrallah a appelé à la mise en œuvre d’un plan pour mettre fin aux tirs de joie. "C’est une vieille tradition au Liban qui date de plusieurs décennies", a-t-il déclaré, rappelant que le Hezbollah a adopté une décision ferme sur ce sujet. "Celui de nos membres qui procèdera à des tirs sera radié de notre organisation", a-t-il lancé, exprimant l’espoir que d’autres partis suivent la même voie.

 

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commentaires (5)

Tirs de joie ! Y a t'il vraiment de quoi être joyeux ?

Raminagrobis

21 h 04, le 24 juin 2016

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Commentaires (5)

  • Tirs de joie ! Y a t'il vraiment de quoi être joyeux ?

    Raminagrobis

    21 h 04, le 24 juin 2016

  • Un véritable leader. Franc et honnête.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 41, le 24 juin 2016

  • Merci Monsieur pour votre remarque, l'erreur a été corrigée!

    L'Orient-Le Jour

    19 h 59, le 24 juin 2016

  • UN DISCOURS CALME ET LOGIQUE... MEME SI ON NE PARTAGE PAS TOUT CE QU,IL DIT. QUAND AUX ARMES ET AU FINANCEMENT PAR L,IRAN IL CONTREDIT LES DECLARATIONS DE TOUS LES RESPONSABLES IRANIENS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 58, le 24 juin 2016

  • DERNIERE LIGNE CORRIGER POUR LIRE : SUIVENT LA MEME VOIE. MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 55, le 24 juin 2016

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