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Après l'attentat à la frontière syrienne, la Jordanie ne doit pas refouler les réfugiés (Amnesty)

Amnesty International a pressé mercredi la Jordanie de ne refouler les réfugiés syriens après un attentat meurtrier contre son armée à la frontière syrienne, où sont massés des milliers de réfugiés.

Un attentat suicide qui n'a pas été revendiqué a tué mardi 7 militaires et blessé 13 autres, selon un nouveau bilan, un des soldats blessés ayant succombé mercredi à ses blessures, selon une source militaire.
Quelques heures après l'attaque, l'armée jordanienne a décrété "zones militaires fermées" les frontières avec la Syrie et l'Irak. Mais elle n'a pas explicitement dit si cette mesure signifiait une fermeture de la frontière aux Syriens fuyant leur pays en guerre.

Les réfugiés passaient au compte-goûte en Jordanie via les deux seuls points de passages qui leur sont ouverts, dont celui de Rokban où l'attentat a eu lieu. Plus de 60.000 Syriens y sont massés, en attendant de traverser. Quelques 10.000 autres attendent au deuxième point de passage, celui de Hadalat, 70 km plus au sud.

"Une fermeture totale de la frontière et le refus d'acheminer l'aide humanitaire vers cette zone conduirait inévitablement à des difficultés extrêmes à ceux qui sont incapables de trouver refuge et met leur vie en danger", a averti Amnesty International dans un communiqué.

Interrogé par l'AFP, le porte-du gouvernement, Mohamed Momani, a précisé que la décision de l'armée ne concernait pas "les cas humanitaires qui seront traités selon la situation sur le terrain et l'appréciation de nos forces armées", en allusion aux réfugiés.

"Des dizaines de milliers de réfugiés sont pris au piège près du lieu où cette attaque s'est produite. Beaucoup d'entre-eux ont fui des zones parmi les plus touchées (par le conflit) en Syrie, comme Alep, Deir Ez-Zor, Homs, Hama et Raqqa", a expliqué Sherif Elsayed Ali, responsable des droits des réfugiés et des migrants au sein d'Amnesty International.
"La Jordanie a le devoir de protéger les civils contre les attaques armées. Mais ses mesures de sécurité ne doivent pas violer ses obligations internationales de fournir une protection et une assistance aux réfugiés qui fuient désespérément le même type de violence (...)", a-t-il encore dit.

Le Haut-commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR) avait déja exhorté les autorités jordaniennes à "cesser de bloquer les gens dans les zones frontalières" et à "les transférer rapidement vers des centres de transit".
Mercredi, Filippo Grandi, haut-commissaire de l'Onu pour les réfugiés, a condamné dans un communiqué l'attentat de mardi, tout en louant "le professionnalisme et le dévouement" des services de sécurité jordaniens dans la gestion de l'afflux de centaines de milliers de réfugiés syriens depuis 2011.

La Jordanie accueille déjà plus de 600.000 réfugiés syriens selon les chiffres de l'Onu, 1,4 million selon les autorités.

Amnesty International a pressé mercredi la Jordanie de ne refouler les réfugiés syriens après un attentat meurtrier contre son armée à la frontière syrienne, où sont massés des milliers de réfugiés.Un attentat suicide qui n'a pas été revendiqué a tué mardi 7 militaires et blessé 13 autres, selon un nouveau bilan, un des soldats blessés ayant succombé mercredi à ses blessures,...