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Liban - Décryptage

Entente totale entre Moscou et Téhéran sur le sort d’Alep, selon des sources iraniennes

Les derniers développements sur le terrain en Syrie, notamment dans le rif d'Alep, suscitent de nombreuses questions. Surtout après les rumeurs sur des divergences profondes entre l'Iran et la Russie et après les tentatives d'assaut répétées des groupes de l'opposition, autour du Front al-Nosra, contre les forces du régime syrien et leurs alliés, qui ont fait 24 morts dans les rangs du Hezbollah (contre plus de 150 dans les rangs adverses). Des visiteurs libanais de retour d'Iran rapportent toutefois des données différentes. Ces visiteurs, qui ont rencontré de hauts responsables iraniens dans le cadre d'une visite d'information, affirment que la coordination entre les deux pays est totale et que l'accord entre l'Iran et la Russie sur la Syrie porte aussi bien sur les grandes lignes que sur les détails. Selon ces visiteurs, la confiance n'était pas au départ totale entre les deux parties, mais les deux visites de Vladimir Poutine à Téhéran, la première en 2013 lorsqu'il était Premier ministre et candidat à la présidence de son pays et la seconde il y a quelques mois, ont permis des discussions en profondeur avec l'ayatollah Khamenei.

Les Russes et les Iraniens sont donc désormais convaincus de la nécessité de maintenir l'État syrien et d'appuyer l'armée syrienne. Après avoir hésité sur ce point, les Russes ont admis le fait que le président syrien Bachar el-Assad est la tête de l'État et s'il est écarté c'est tout l'édifice qui menace de s'effondrer. Les Russes et les Iraniens sont donc désormais sur la même longueur d'onde à ce sujet. Les Iraniens ont de leur côté compris que les Russes veulent avoir une marge de manœuvre dans leurs négociations avec les États-Unis. Ils font des percées sur le terrain puis s'arrêtent dans l'espoir de relancer les négociations politiques (ce qui est en réalité une tactique américaine qu'ils ont reprise à leur compte). C'est dans cette optique que les Russes ont accepté la trêve proposée par les États-Unis en février et ils ont tenu à la préserver malgré les violations répétées des groupes de l'opposition, notamment dans le rif d'Alep. Mais après la perte par les forces du régime et leurs alliés de Tallet al-Iss puis de Khan Toman, les Iraniens ont estimé qu'il fallait faire le point au sujet de la stratégie adoptée. C'est donc à leur demande que s'est tenue à Téhéran une réunion tripartite regroupant les ministres de la Défense de la Russie, de l'Iran et de la Syrie.

Au cours de cette réunion qualifiée de cruciale, il a été convenu d'augmenter le rôle iranien sur le terrain syrien et plus même, la salle d'opération commune centrale a été placée sous le contrôle d'un Iranien (l'amiral Ali Chamakhani, le premier chef des gardiens de la révolution, devenu depuis conseiller du guide suprême pour les questions de la sécurité nationale), alors que jusque-là c'était un général russe qui en avait les commandes. L'idée des Iraniens était de jouer un rôle plus actif sur le terrain syrien et en particulier dans la région d'Alep, pour alléger les pressions exercées par les États-Unis et l'Union européenne sur les Russes. Ces derniers alternent en effet les pressions économiques, politiques et militaires (le déploiement des forces de l'Otan dans trois pays proches de la Russie notamment), et les appâts du genre : la promesse de donner un rôle aux Russes au Yémen... Les Iraniens ont donc mieux compris la position de la Russie et les deux pays sont en accord total sur le dossier syrien, même s'ils ont des divergences profondes sur d'autres sujets, comme l'attitude par rapport à Israël. La Russie a de son côté compris que le maintien du président Assad est une ligne rouge pour l'Iran et il faut préciser à cet égard que contrairement à ce qu'ils disent officiellement, les Américains ont adouci leur position sur ce point, en cherchant toutefois à priver Assad de ses prérogatives en proposant le principe de la désignation de 5 vice-présidents...

Les discussions se poursuivent, mais, toujours selon les Libanais de retour d'Iran, les Russes ont de plus en plus le sentiment d'avoir été roulés par les Américains qui n'ont pas tenu leurs promesses concernant, entre autres, la classification des groupes armés en Syrie. Ils seraient surtout opposés à la volonté américaine de retirer le Front al-Nosra de la liste des organisations terroristes. Selon les sources précitées, c'est pourtant le Front al-Nosra qui est le noyau de « l'Armée al-Fateh » qui combat actuellement dans le rif d'Alep et qui est derrière la dernière attaque de plus de 5 000 combattants venus de Turquie dans le secteur sud. Les mêmes sources affirment que cette fois il n'est plus possible de se taire et les Russes seraient enfin convaincus de la nécessité de mener une vaste contre-attaque dans la région d'Alep. La visite-surprise du ministre russe de la Défense à Damas il y a quelques jours et les images qui ont été distribuées de son entretien avec le président Assad alors qu'il était en tenue militaire sont un signe que les Russes ont voulu donner de l'imminence de la bataille. En principe, le timing de l'offensive avait été décidé après la fin du mois de jeûne, mais la dernière attaque de l'Armée du Fateh et de ses alliés, qui a fait de nombreuses victimes dans les rangs de l'armée syrienne et du Hezbollah, pourrait précipiter la riposte. Alep et ses environs restent l'enjeu principal sachant que c'est pratiquement une guerre mondiale qui se déroule dans cet espace géographique avec des interventions directes ou non de la plupart des puissances, en plus des forces locales.

 

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Les derniers développements sur le terrain en Syrie, notamment dans le rif d'Alep, suscitent de nombreuses questions. Surtout après les rumeurs sur des divergences profondes entre l'Iran et la Russie et après les tentatives d'assaut répétées des groupes de l'opposition, autour du Front al-Nosra, contre les forces du régime syrien et leurs alliés, qui ont fait 24 morts dans les rangs du...

commentaires (4)

Faut pas oublier d'ajouter que la coopération entre les us et leur appendice usurpateur est totale entre eux et les bactéries du nosra et autres , en syrie en Irak et dans toute la région. Les observateurs de l'onu machin le dénonce tous les jours à la frontière syro usurpie.

FRIK-A-FRAK

10 h 50, le 21 juin 2016

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Commentaires (4)

  • Faut pas oublier d'ajouter que la coopération entre les us et leur appendice usurpateur est totale entre eux et les bactéries du nosra et autres , en syrie en Irak et dans toute la région. Les observateurs de l'onu machin le dénonce tous les jours à la frontière syro usurpie.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 50, le 21 juin 2016

  • On l'attendait celle là, une décision qui fera que Alep retournera à la Syrie par tous les moyens . Scarlett , vous auriez dû nous parler de la position nouvelle d'Erdogan, qui vient de re Re Re tourner sa veste et tend une main à Bachar, pour serrer celle qu'il n'a pas pu casser . Et que sont allés faire les voleurs de terre à Moscou pour la 4 eme fois en 1 an ? On vous attend Scarlett , vos verités sont difficiles à entendre et surtout à accepter .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 36, le 21 juin 2016

  • LA DESINFORMATION EST UN DELIT... DU BARATIN D,UN BOUT A L,AUTRE... TRES CHERE MADAME SCARLETT HADDAD... AUX SOURCES POLLUEES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 42, le 21 juin 2016

  • C'est meme plus de excitant ... Bla bla défense d'un seul coter c'est comme voir le monde avec un seul œil !

    Bery tus

    07 h 04, le 21 juin 2016

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