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Liban - L’éclairage

Les regards sont braqués sur la prochaine visite de Zarif à Paris

Photo Reuters/Axel Schmidt.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Jawad Zarif se rend à Paris au début de la semaine prochaine, après avoir participé à la conférence d'Oslo, avec ses homologues arabes et occidentaux. Dans la capitale norvégienne, le chef de la diplomatie iranienne a notamment rencontré John Kerry et Sergueï Lavrov, avec lesquels il a discuté des développements dans la région.

Les discussions ont notamment porté sur la Syrie, sur base d'une initiative russe de parvenir à la fin des opérations militaires sur le terrain, en vue d'une reprise des négociations que l'émissaire onusien, Staffan de Mistura, voudrait relancer après le Fitr. La question a fait l'objet d'un entretien entre ce dernier et Vladimir Poutine, à Saint-Pétersbourg, en marge du forum économique, ainsi qu'entre le président russe et le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, qui prenait lui aussi part à cet événement.

À Paris, Mohammad Jawad Zarif doit rencontrer le président français François Hollande, entre autres hauts responsables, pour discuter du développement des relations bilatérales, ainsi que de la situation au Moyen-Orient, et plus précisément du dossier syrien et des propositions de solutions qui sont actuellement sur le tapis pour mettre fin à la crise. Les responsables français pourraient profiter de la présence de M. Zarif dans la capitale française pour soulever la question libanaise sous ses différents aspects, notamment la possibilité d'un effondrement de la stabilité sécuritaire, économique et politique, ainsi que la menace terroriste qui pèse sur le pays du Cèdre du fait des organisations terroristes opérant sur le territoire syrien.
La France pourrait alors déterminer les mesures à suivre concernant l'échéance présidentielle à la lumière de ces concertations, après le gel de la mission du successeur de Jean-François Girault, l'émissaire français Jérôme Bonnafont, visant à débloquer l'élection.

D'autant qu'il s'est avéré, de sources diplomatiques, que c'est l'Iran qui bloque l'élection, dans le but de préserver cette carte dans le cadre de négociations sur l'avenir de la région et pour pousser Washington à reconnaître son rôle à ce niveau. Or ni les États-Unis ni les pays arabes ne sont pour l'heure disposés à concéder cette demande à Téhéran, surtout l'Arabie saoudite, qui ne veut pas entendre parler d'un rôle perse dans les affaires arabes.

 

(Lire aussi : La présidentielle attend les contours du rôle régional que jouera le Liban)

 

À l'occasion de la visite de M. Zarif, l'ambassadeur d'Iran à Paris a d'ailleurs convié ses homologues arabes à un iftar, mais nul ne sait si les pays du Golfe seront présents. La France, elle, a finalement renoncé à convoquer à une réunion du groupe international de soutien au Liban, quand bien même François Hollande avait fixé cette rencontre au 27 mai lors de sa visite à Beyrouth. Des sources diplomatiques font état d'une initiative internationale pour associer l'Iran aux groupes internationaux de soutien sur les dossiers de la région, notamment le Liban et la Syrie, ce à quoi s'opposent Riyad et Ankara.

Paris réussira-t-il à pousser Téhéran à faciliter l'élection d'un président au Liban et mettre fin, partant, à la crise institutionnelle ? 
Selon un diplomate arabe résidant à Paris, « la France pourrait être le seul État étranger à accorder au Liban de l'intérêt au sein des instances internationales et qui cherche réellement, avec les parties concernées, à combler la vacance présidentielle, déployant ses efforts en direction de l'Iran pour l'inciter à faire pression sur ses alliés au Liban, surtout le Hezbollah, afin que l'échéance se tienne ». Dans le cas contraire, ce ne sont pas seulement les parties politiques, Hezbollah inclus, qui en souffriraient, mais l'État libanais dans son ensemble.

La question présidentielle devrait également être au menu des entretiens des responsables français, François Hollande inclus, avec l'héritier en second, le prince Mohammad ben Salmane, qui devrait se rendre à Paris le 27 juin, à l'issue d'une visite aux États-Unis.

Pour un diplomate arabe, l'élection d'un président de la République au Liban n'est pas liée à la crise syrienne, mais au positionnement de l'Iran. « Il faudra attendre dix ans » aurait été la réponse donnée par un responsable russe à une question sur la fin de la guerre syrienne, de source diplomatique. Partant, le lien entre les deux dossiers n'est plus de l'ordre du rationnel, mais de la diversion politique. La visite prochaine de Jean-Marc Ayrault à Beyrouth pourrait également servir à débloquer l'échéance, à l'heure où il est devenu évident que les quatre pôles maronites n'ont plus aucune chance, contrairement à ce que continuent de penser les sources proches du général Michel Aoun à Rabieh. Ce dernier croit encore qu'un deus ex machina venu d'Arabie saoudite le propulsera à Baabda, chambardant toute la donne. Des espoirs qui tiennent davantage, pour l'heure, de l'illusion que de la réalité.

 

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commentaires (8)

A l'occasion de "L'Euro 2016", un ballon nommé "Liban" est jeté sur le terrain moyen-oriental, chaque joueur-mini-Hitler de l'hinterland du Golfe au Canal lui donne un coup de pied jusqu'à sa crevaison. Il faut que ce jeu cesse, car le ballon est déjà crevé et rien ne sert de continuer.

Un Libanais

21 h 26, le 21 juin 2016

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Commentaires (8)

  • A l'occasion de "L'Euro 2016", un ballon nommé "Liban" est jeté sur le terrain moyen-oriental, chaque joueur-mini-Hitler de l'hinterland du Golfe au Canal lui donne un coup de pied jusqu'à sa crevaison. Il faut que ce jeu cesse, car le ballon est déjà crevé et rien ne sert de continuer.

    Un Libanais

    21 h 26, le 21 juin 2016

  • Non seulement "zarîf" mais se croit "hélôôô" en sus !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    21 h 01, le 20 juin 2016

  • ZARIF TA I HAMMIM AYATOLLAHEMENT HOLLANDE JEYEB MA3OU LIIFF PERSIQUE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 27, le 19 juin 2016

  • Zarîîîf ? Comment ça ? !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 44, le 18 juin 2016

  • "Zarîîîf" ? Pour la forme, pour la frime et.... pour lui faire plaisir pour pas qu'il ne déprime.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    19 h 14, le 18 juin 2016

  • Vu que l'iranien à déjà rencontré Lavrov et Kerry...ca veut dire, qu'une visite au passage chez normal 1er ..est juste un signe de politesse diplomatique....

    M.V.

    16 h 36, le 18 juin 2016

  • Ce dernier croit encore qu'un deus ex machina venu d'Arabie saoudite le propulsera à Baabda, chambardant toute la donne. Des espoirs qui tiennent davantage, pour l'heure, de l'illusion que de la réalité. Ceci resume en une phrase la personalite de Aoun et cela ne date pas d hier mais du 1 Aout 1978.

    Jihad Mouracadeh

    10 h 14, le 18 juin 2016

  • RIEN A ATTENDRE D,AUTRE QUE DU : METEL MA REHTE METEL MA JITE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 45, le 18 juin 2016

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