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Moyen Orient et Monde - Conflit

La politique US post-Obama en Syrie déjà sous fortes pressions internes

Une cinquantaine de diplomates américains ont signé une note, jeudi, appelant à des frappes US contre le régime Assad.

Le président Barack Obama et le vice-prince héritier d’Arabie saoudite Mohammad ben Salmane, hier à la Maison-Blanche. Handout/AFP

Une cinquantaine de responsables du département d'État ont signé une note interne très critique sur la politique suivie depuis cinq ans par le président américain Barack Obama pour tenter d'arrêter la guerre en Syrie. La note, qui a été dévoilée par le Wall Street Journal, appelle à des « frappes militaire ciblées » contre le régime de Bachar el-Assad afin d'arrêter ses violations chroniques du cessez-le-feu mis en place fin février.

La signature de la note est le résultat d'une opposition croissante au sein de l'administration américaine face à la politique étrangère en Syrie, qui semble se concentrer exclusivement sur l'État islamique (EI) en négligeant les dégâts provoqués par le régime Assad sur le terrain, souligne une source proche du dossier interrogée par L'Orient-Le Jour, relevant que le nombre « stupéfiant » de signatures est ce qui surprend le plus. D'après cette même source, les signataires pensent qu'une intervention américaine est nécessaire pour que le régime syrien accepte de négocier et pour que Daech (acronyme arabe de l'EI) soit éliminé. « C'est la politique d'Assad qui a provoqué l'émergence de Daech. Le groupe jihadiste sert d'ailleurs d'épouvantail au régime syrien, vu que ce dernier l'utilise pour paraître comme un moindre mal », affirme-t-elle.
Cette même source « doute fortement » que la signature de la note provoque un changement dans la politique du gouvernement Obama, qui reste encore cinq mois au pouvoir. « Les signataires cherchent plutôt à influencer l'orientation politique de la prochaine administration américaine en Syrie. N'oublions pas aussi que quand Hillary Clinton était secrétaire d'État, elle était en faveur d'un soutien militaire envers les rebelles et l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie. Quant à Donald Trump, il a déjà exprimé sa volonté d'éliminer Daech et de collaborer avec (le président russe Vladimir) Poutine. Cette note est ainsi un indicateur précoce de l'orientation future de la politique américaine après Obama », explique cette source.

« Dissidents », selon Moscou
De son côté, la Russie a critiqué hier l'appel des diplomates américains « dissidents » à frapper militairement le régime syrien, soulignant que cette initiative allait à l'encontre des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu sur la Syrie. « L'appel des diplomates américains ne correspond pas aux résolutions, il faut mener des négociations et chercher à obtenir un règlement politique », a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, cité par l'agence de presse Interfax. Une tentative de faire chuter le régime syrien « n'aiderait pas à combattre le terrorisme et plongerait la région dans un chaos total », a pour sa part estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse russe TASS. Le ministère russe de la Défense a quant à lui exprimé sa « préoccupation » face à cet appel. « S'il y a au moins une parcelle de vérité dans les informations » sur cette initiative de diplomates américains, « cela ne peut que susciter la préoccupation de toute personne raisonnable », a déclaré le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov, dans un communiqué.

Opposition intégrée
Toujours sur le plan diplomatique, l'administration Obama n'a pas avancé la moindre proposition visant à intégrer des membres de l'opposition syrienne dans le gouvernement de Bachar el-Assad dans le cadre de la recherche d'un règlement au conflit syrien. C'est ce qu'a affirmé hier un responsable américain sous couvert d'anonymat. Cette mise au point en forme de démenti fait suite à des propos tenus plus tôt dans la journée à Saint-Pétersbourg par Vladimir Poutine. « La proposition américaine est totalement acceptable. Nous devons réfléchir aux possibilités d'incorporer des représentants de l'opposition dans les structures actives du pouvoir », avait alors déclaré le président russe.
Enfin, le président Obama a reçu hier à la Maison-Blanche l'héritier en second saoudien, le prince Mohammad ben Salmane, auparavant convié à dîner au domicile du secrétaire d'État John Kerry. Cette rencontre survient dans un contexte de relations tendues entre l'administration Obama et la grande monarchie pétrolière, en particulier sur le dossier syrien, évoqué hier, pour lequel Washington a refusé une intervention militaire d'envergure.

Une cinquantaine de responsables du département d'État ont signé une note interne très critique sur la politique suivie depuis cinq ans par le président américain Barack Obama pour tenter d'arrêter la guerre en Syrie. La note, qui a été dévoilée par le Wall Street Journal, appelle à des « frappes militaire ciblées » contre le régime de Bachar el-Assad afin d'arrêter ses...

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