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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’Onu accusée de « capituler » par des organisations de l’opposition

Kerry met en garde Assad et la Russie sur les violations de la trêve; les combats autour d'Alep ont fait au moins 70 tués parmi les combattants du régime et des insurgés.

Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a mis en garde hier la Russie et Bachar el-Assad contre les violations de la trêve en Syrie. Evan Vucci/Reuters/Pool

Une cinquantaine d'organisations syriennes d'opposition ont accusé hier l'Onu de « capituler » devant le régime, évoquant l'accès de l'aide aux victimes du conflit en Syrie. Le rapport très critique de cinquante pages a été rédigé par Syria Campaign et signé par 55 organisations hostiles au régime, comme les Casques blancs, qui sont la défense civile dans les zones rebelles ou le Centre de documentation des violations.
Affirmant se baser sur des interviews avec des membres actuels ou anciens de l'Onu ainsi qu'avec d'autres travailleurs humanitaires, le rapport affirme que l'action de l'Onu en Syrie « viole les principes humanitaires et risque d'attiser le conflit ». En particulier, le rapport affirme que l'Onu « a perdu de vue les valeurs humanitaires vitales d'impartialité, d'indépendance et de neutralité ».
Selon ce rapport, en avril 2016, 88 % des livraisons de nourriture l'ont été à des régions contrôlées par le régime et 12 % dans des secteurs hors de son contrôle.
Le coordinateur humanitaire de l'Onu en Syrie, Yaacoub el-Helou, a réagi hier lors d'une réunion avec la presse à Beyrouth, en affirmant qu'il serait « suicidaire » d'envoyer des convois humanitaires sans autorisation.

La patience de Washington
En attendant, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a mis en garde hier la Russie et Bachar el-Assad sur les violations de la trêve en Syrie, affirmant que la patience de Washington était « très limitée ».
« Il est manifeste que la cessation des hostilités est fragile et menacée, et qu'il est crucial d'instaurer une vraie trêve. Nous en sommes conscients, nous ne nous faisons aucune illusion », a ainsi déclaré le secrétaire d'État en Norvège, où il s'est entretenu avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. « La Russie doit comprendre que notre patience n'est pas infinie. En fait, elle est même très limitée quant au fait de savoir si Assad va ou non être mis devant ses responsabilités » et faire taire les armes sous la pression de son allié russe, a-t-il dit. Les États-Unis sont « aussi prêts à demander des comptes aux (groupes armés) membres de l'opposition (...) qui continuent les combats en violation du cessez-le-feu », a poursuivi M. Kerry.
L'accord de cessation des hostilités initié le 27 février par Washington et Moscou est régulièrement violé depuis fin avril. Début juin, Bachar el-Assad a promis de reconquérir « chaque centimètre » de son pays, éloignant l'espoir d'une trêve durable.
« Dès le premier jour, il y a eu des difficultés, en particulier à Alep et à Lattaquié, quant au respect de la trêve par le régime ne serait-ce qu'un jour », a précisé M. Kerry lors d'une conférence de presse à Oslo. « Nous n'allons pas rester les bras croisés alors qu'Assad continue l'offensive à Alep et alors que la Russie continue de soutenir » cette opération, a-t-il ajouté.
Après son entretien avec M. Zarif, M. Kerry a dit œuvrer pour une consolidation du cessez-le-feu et espérer y parvenir dans « une semaine ou deux », ce qui permettrait d'accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire aux victimes du conflit. « Je ne vais faire aucune promesse qui m'engagerait, mais la conversation que j'ai eue avec (le ministre iranien) Zarif me laisse penser qu'il y a des moyens d'y arriver », a ajouté M. Kerry.

« Course de vitesse »
Sur le terrain, au moins 70 combattants des deux camps ont été tués en 24 heures dans des affrontements entre forces du régime et rebelles alliés à des jihadistes au sud de la ville d'Alep, nord de la Syrie, a indiqué hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Les forces prorégime, appuyées par des raids de l'armée de l'air syrienne et de l'aviation russe, sont parvenues à reprendre hier Zeitan et Khalassa, deux villages qu'elles avaient perdus quelques heures plus tôt au sud-ouest d'Alep, selon l'Observatoire.
Par ailleurs, dans le sud de la province d'Alep, la localité de Khan Toumane et d'autres secteurs de la région ont été la cible de violents bombardements dans la nuit, selon l'observatoire. Au nord d'Alep, le régime a pilonné le principal axe de ravitaillement des rebelles et la région d'al-Maleh, a-t-il encore précisé. « La course de vitesse pour encercler Alep est en cours », a souligné M. Abdel Rahmane. Selon le quotidien al-Watan, proche du régime, « les chasseurs russes ont repris leur mission avec force, frappant des positions du Front al-Nosra et de ses alliés ».
Enfin, un hôpital, soutenu par Médecins du monde, a été détruit mardi à Alep, en Syrie, par un bombardement aérien en violation du droit humanitaire international, sans toutefois faire de victimes, a affirmé hier à Paris cette ONG.
« L'hôpital Omar ben Abdulaziz, situé à l'est d'Alep et soutenu par Médecins du monde (MdM), a été détruit. MdM condamne avec la plus grande fermeté cet acte qui, une fois de plus, bafoue les règles les plus élémentaires du droit humanitaire international qui s'appliquent aux lieux de soins », souligne l'organisation dans un communiqué. Il semblerait que cet hôpital touché par le bombardement est l'un des plus importants situés à l'est d'Alep.

(Source : AFP)

Une cinquantaine d'organisations syriennes d'opposition ont accusé hier l'Onu de « capituler » devant le régime, évoquant l'accès de l'aide aux victimes du conflit en Syrie. Le rapport très critique de cinquante pages a été rédigé par Syria Campaign et signé par 55 organisations hostiles au régime, comme les Casques blancs, qui sont la défense civile dans les zones rebelles ou le...

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