« Des établissements publics rackettent les candidats aux examens officiels », accuse Bou Saab

Le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Élias Bou Saab, a révélé hier un nouveau scandale dans le secteur de l'éducation : le chantage et le racket qu'exercent des établissements scolaires publics à l'égard des élèves, pour leur permettre de présenter les examens officiels, les sommes réclamées allant de 800 000 à 3 000 000 LL. Il a montré du doigt l'école secondaire Sobhi el-Mahmassani située au sein du complexe scolaire de Bir Hassan, la qualifiant de « centre des scandales et des catastrophes ». « Cent trente et un élèves de l'école User Safe, qui fait de l'éducation un commerce, ont été obligés de payer à l'école (Sobhi el-Mahmassani) pour avoir le droit de présenter les épreuves officielles », a affirmé Élias Bou Saab après une visite au sein de cet établissement public. « D'autres élèves qui ne sont inscrits dans aucun établissement ou qui n'ont pas été autorisés à présenter les examens officiels au nom d'un établissement, vu leur faible niveau, ont eu recours aux services de cette école publique sans y avoir jamais mis les pieds », a-t-il accusé, précisant que l'institution a établi des « accords tacites » avec d'autres établissements éducatifs dans ce sens. Le ministre a même recueilli le témoignage d'un élève qui n'a pas été admis à présenter d'examens officiels, pour « maintenir le taux de réussite de l'établissement » et qui n'a eu d'autre choix que de payer les sommes réclamées. Le ministre a fait part de ses efforts pour mettre fin à cette pratique frauduleuse constatée dans nombre d'établissements scolaires publics.
C'est dans le cadre d'une tournée dans les centres d'examen où se déroulent les épreuves du bac que le ministre de l'Éducation a tenu ces propos. Élias Bou Saab s'est rendu notamment à l'école publique complémentaire Chakib Arslane, à Verdun, à l'école publique Abdellatif Fayad de Nabatiyé et à l'école complémentaire publique du martyr Maarouf Saad, à Saïda, où il a observé le bon déroulement des examens.
Sur un autre plan, et dans le cadre d'un hommage de l'Université Notre-Dame de Louaizé aux directeurs d'écoles publiques, M. Bou Saab a insisté sur la nécessité « de convaincre le gouvernement et les dirigeants de la nécessité d'investir dans l'éducation et de s'occuper des élèves à besoins spécifiques, sans pour autant en faire un commerce ». « Je tire la sonnette d'alarme, car nombre d'établissements font de l'éducation un commerce », a-t-il martelé.