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Moyen Orient et Monde - Décryptage

Islam ou lobby des armes, l’attentat d’Orlando révèle les divisions à l’approche de la présidentielle

Matthieu Alexandre/AFP

Un homme seul, armé d'un fusil d'assaut et d'une arme de poing, a tué à lui seul 49 personnes qui dansaient dans un club gay de la ville d'Orlando aux États-Unis. Cet attentat homophobe a été revendiqué par l'État islamique, peu après l'annonce du nombre de victimes. Il intervient dans un contexte américain déjà fragilisé par l'approche des élections présidentielles, qui se tiendront le 8 novembre prochain. En lice, les deux favoris que sont le républicain Donal Trump et la démocrate Hillary Clinton ont tous les deux fait plusieurs déclarations après ces événements, qui dénotent une fracture au sein de la société américaine. Donald Trump a tout de suite pris pour cible l'islam, à travers la communauté musulmane. Il a accusé les fidèles musulmans de complicité avec les terroristes, « ils n'appellent pas la police, ils ne dénoncent pas au FBI (...) Les musulmans doivent dénoncer ces gens-là », a-t-il déclaré sur la chaîne CNN durant une interview téléphonique, avant d'ajouter qu'il y a « des milliers de gens qui vivent aux États-Unis et qui ont la même haine dans leur cœur que lui (le terroriste), et nous devons savoir qui ils sont ». Hillary Clinton, sur Twitter, a déclaré que cet attentat était « un acte de terreur, mais également un acte de haine ». Elle a ajouté : « À toute la communauté LGBT, sachez que vous avez des millions d'alliés partout dans notre pays. Je suis l'une d'entre eux. »


(Portrait : Violence et homophobie, cocktail du tueur d'Orlando)

 

Fracture américaine
Pour la sociologue spécialiste des États-Unis Marie-Cécile Naves, « on n'a pas l'impression qu'il y a depuis hier une union sacrée aux États-Unis ». « On est plutôt dans un climat de peur, où les politiques eux-mêmes jouent sur les peurs et sur le repli identitaire, souligne-t-elle. Rien que le fait qu'on parle peu, chez les conservateurs, de la dimension homophobe de cet attentat ne participe pas vraiment à une union de la population. » Après l'attaque, « le débat aux États-Unis se porte plus sur l'islam et sur le terrorisme que sur les armes à feu », relève cette sociologue. Un débat qui divise profondément les Américains et qu'Hillary Clinton essaye pourtant de relancer. Interrogée par la chaîne NBC, la candidate démocrate a abordé la question : « Nous avions une interdiction des armes d'assaut qui a expiré, il faut la remettre en place. » Elle a dénoncé également « le lobby des armes », qui aurait répandu « la peur chez les élus » et réaffirmé sa volonté de mettre la question des armes à feu au cœur de sa campagne. La société américaine se retrouve face à deux possibilités dans ce contexte électoral : se porter vers les idées xénophobes et islamophobes de Donald Trump, qui incrimine directement la communauté musulmane, ou faire porter la responsabilité de cet attentat à la seule vente libre des armes à feu sur le territoire américain.

 

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