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Moyen Orient et Monde - Conférence de Paris

Israël/Palestine : la communauté internationale réaffirme son soutien aux deux États

Les participants réunis dans la capitale française réitèrent que « le statu quo n'était pas tenable » et se disent « alarmés » par la situation sur le terrain.

Le président français François Hollande, lors de l’ouverture de la conférence pour la paix au Proche-Orient, hier, à Paris. Kamil Zihnioglu/AFP

La conférence ministérielle de relance du processus de paix au Proche-Orient s'est tenue hier au Centre Convention, à Paris, en présence de ministres et de représentants de 26 États ainsi que de hauts responsables d'organisations internationales.
Entre le discours inaugural du président François Hollande et la conférence de presse du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, M. Jean-Marc Ayrault, les travaux ont porté sur les moyens de créer les conditions d'une reprise des discussions directes entre Israël et les Palestiniens. Ces assises internationales ont permis aux participants de réaffirmer leur attachement à la solution des deux États et leur détermination à s'engager dans un processus qui devrait permettre dans les prochains mois d'établir la contribution que la communauté internationale pourra apporter pour amener les deux parties à reprendre les négociations directes.
En lever de rideau, le président François Hollande a réaffirmé l'importance de cette initiative française qu'il fallait initier pour sortir de l'impasse et de l'immobilisme dans lesquels s'était figée la crise israélo-palestinienne. Le décor était planté et la diplomatie française a pu expliquer au gré des débats que Paris a souhaité faire bouger les choses parce que la situation en Israël et dans les territoires palestiniens se dégrade en l'absence de perspective de négociations et que les crises qui embrasent la région n'ont diminué en rien l'importance du conflit israélo-palestinien.
En marge des travaux, les « ténors » de la diplomatie mondiale et moyen-orientale (John Kerry, Mikhaïl Bogdanov, Adel al-Jubeir, Sameh Choukri) ont pu échanger avec leurs pairs des cinq continents et les hauts dirigeants des organismes internationaux et régionaux, MM. Ban Ki-moon (Onu) et Nabil el-Arabi (Ligue arabe), des questions d'actualité liées à l'ordre du jour de la conférence, notamment. Ce qui a fait dire à M. Jean-Marc Ayrault au cours de sa conférence que diverses crises régionales et mondiales sont liées à l'impasse dans laquelle se trouve le processus israélo-palestinien, citant comme exemple les remous dans le monde arabe, la guerre en Syrie et ses conséquences, dont l'avènement du terrorisme qui menace le monde.
Toujours concernant la conférence de presse de M. Jean-Marc Ayrault, elle a permis de constater que la France travaille depuis plusieurs mois à la préparation de cette conférence en accord avec ses partenaires, notamment les États-Unis, dans le cadre d'une « large mobilisation pour la paix alors que le Moyen-Orient connaît des conflits et fait face au terrorisme ». Le ministre a évoqué trois messages qui se dégagent de cette rencontre parisienne, à savoir que la solution des deux États est en danger et qu'il faut agir avant qu'il ne soit trop tard, qu'il faut créer un climat de confiance entre Israël et les Palestiniens, et qu'il faut enfin établir un cadre pour une rencontre israélo-palestinienne en donnant des garanties de diverses sortes en vue de renforcer les capacités du futur État palestinien et des diverses parties dans la région par le biais d'aides concrètes – essentiellement de la part de l'Union européenne – et d'un soutien ferme au niveau de la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. Et M. Ayrault de rappeler que ce règlement proposé par la France se base sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité des Nations unies. Il a affirmé enfin que cette réunion parisienne devrait ouvrir la voie à une conférence internationale permettant aux Palestiniens et aux Israéliens de reprendre et de faire aboutir les pourparlers de paix.

Solution durable
À l'issue de cette journée, un communiqué conjoint a été diffusé, affirmant le soutien des participants à une solution globale et durable du conflit israélo-palestinien, sur la base d'un accord négocié prévoyant deux États vivant côte à côte, qui est le seul moyen de réaliser une paix permanente. Les participants, poursuit le communiqué, sont inquiets de la poursuite des actes de violence sur le terrain et de la poursuite des implantations qui menace la perspective de deux États.
Les discussions ont donc reflété la certitude que le statu quo n'est pas supportable, préconisant que les deux parties mènent des actions et des politiques allant dans le sens de la coexistence des deux États afin de rebâtir un climat de confiance et de créer les conditions nécessaires pour mettre fin à l'occupation israélienne de 1967. Nécessité également, indique le communiqué, de régler le conflit et de trouver des solutions par le biais de négociations directes sur la base des résolutions 242 (de 1967) et 338 (de 1973) ainsi que conformément à l'initiative arabe de paix.
Enfin, le communiqué fait état d'une discussion au niveau de la communauté internationale sur les moyens de soutenir les perspectives de paix par le moyen d'initiatives et d'aides. Il évoque le rôle-clé du « quartette » et des autres parties concernées dans l'effort de paix et salue la proposition française de tenir une autre réunion internationale à cet effet avant la fin de cette année.
Peu après la fin de la conférence, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) s'est empressée de saluer l'initiative, qualifiant la réunion « d'étape très importante ». Pour Saëb Erakat, numéro deux de l'organisation, « le message qu'elle envoie est clair : si l'on permet à Israël de poursuivre ses politiques de colonisation et d'apartheid en Palestine occupée, l'avenir sera à plus d'extrémisme et de sang versé, plutôt qu'à la coexistence et la paix ».
Mais, au même moment, le ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié l'initiative française « d'occasion manquée » qui ne fait « qu'éloigner les perspectives de paix ». « La réunion de Paris restera dans l'histoire comme n'ayant d'autre effet que de durcir les positions palestiniennes et d'éloigner les perspectives de paix », a dit dans un communiqué le porte-parole du ministère Emmanuel Nahshon.

La conférence ministérielle de relance du processus de paix au Proche-Orient s'est tenue hier au Centre Convention, à Paris, en présence de ministres et de représentants de 26 États ainsi que de hauts responsables d'organisations internationales.Entre le discours inaugural du président François Hollande et la conférence de presse du ministre des Affaires étrangères et du Développement...

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