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Culture - Événement

Beyrouth ya Beyrouth... toujours aussi vivace

Rani al-Rajji sur les traces de « Pas de mer à Beyrouth ».

Le Mucem (Musée des civilisations européennes et méditerranéennes) à Marseille investit son mitoyen, le Fort Saint-Jean, avec Beyrouth ya Beyrouth*, un événement foisonnant autour de la scène contemporaine beyrouthine.

« Le fil conducteur de ce voyage s'articule autour de trois mots-clés : mémoires, guerres et représentations », explique Thierry Fabre, directeur du département de la programmation culturelle et des relations internationales du Mucem dans le journal qui présente cet événement.

Le titre de Beyrouth ya Beyrouth relève-t-il du registre nostalgique ? « Non, plutôt exclamatif », affirme Thierry Fabre. Il y a de quoi ! Avec cet événement, la scène contemporaine beyrouthine investit tous les coins et recoins du Fort Saint-Jean, y présentant des rencontres autour du livre, des installations vidéo-parcours, des performances, du cinéma et des concerts.

 

Morceaux choisis...
Premier week-end, honneur au livre et à ceux qui les écrivent, avec une rencontre-ballade dans les dédales du fort, sur les traces des planches BD de Zeina Abirached – tirées de sa BD Le piano oriental – reproduites sur de grands oriflammes, drapeaux publicitaires volant au vent ou tendus sur les murs de pierre. Et des rencontres-lectures sur l'esplanade du fort, qui ont accueilli contre vents et marées – notamment mistral soufflant en rafales – plusieurs écrivains français et libanais sur le thème général : « De Jean Genet à la nouvelle scène littéraire ».

La rencontre autour des Fragments de littérature contemporaine a été notamment l'occasion, pour l'écrivain Charif Majdalani, d'expliquer le pourquoi du comment de Beyt el-kottab, la Maison internationale des écrivains de Beyrouth, institution qu'il a créée à la fin des années 2000 et qui était partenaire de ces rendez-vous littéraires.
« Beyrouth est une ville qui connaît une belle effervescence culturelle, a-t-il souligné, mais il manque un lieu dédié au livre. C'est ce manque que Beyt el-kottab souhaite pallier. » Le but de ce projet : réunir les écrivains du monde entier autour des thématiques en lien avec Beyrouth, son mélange des cultures, ses migrations, ses conflits... Cette maison, bien qu'offrant des résidences à des auteurs, n'est pour le moment que virtuelle. « Nous attendons qu'un mécène nous offre le bâtiment qui abritera ce projet », a-t-il lancé. Un premier week-end qui s'est clôturé en beauté avec un concert en plein air de Rima Khcheich, chanteuse libanaise inspirée des répertoires arabes vocaux traditionnels.

 

De Aïn Mreissé à Raouché
Le week-end suivant, le fort a prêté ses dédales aux installations-performances. L'on pouvait ainsi suivre Rani al-Rajji sur les traces de Pas de mer à Beyrouth. Cette promenade, qui nous a menés de Aïn Mreissé et Manara à Raouché, fait partie du répertoire de ballades urbaines que propose l'artiste, ballades qui sont autant d'occasions de croiser l'histoire avec un grand H et les histoires avec beaucoup de petits h... « y rajoutant le sel, le poivre et les condiments qui en font toute la saveur », précise Rani al-Rajji. Et des histoires, il en a à foison : au pied de la tour du Fanal, nous sommes à Manara, la Manara de Beyrouth ou plutôt l'un des phares de la capitale, puisque, avec chaque avancée de béton sur la mer, un nouveau phare apparaît...

Comme un fil d'Ariane que l'artiste déroule, les histoires s'enchaînent et nous entraînent dans les méandres d'une ville qui se trouve sur l'autre rive de la Méditerranée. « Toutes ces histoires sont tirées d'un ouvrage que j'ai trouvé dans la bibliothèque de mon père », précise-t-il. « Elles sont pour moitié vraies, pour moitié inventées. Disons que je fais dans le vraisemblable », lance-t-il en guise de conclusion.

 

Images animées
Dans la salle de la Casemate, Son image de Ghassan Salhab est un portrait subjectif de Beyrouth. En parallèle, deux vidéos dévident leurs images superposées, présentant chacune la ville qui s'estompe petit à petit laissant la place à un visage de femme. Comme si le chaos des rues laissait, enfin, la place à l'humain ; un humain balbutiant...

Avec les installations vidéo de Patrick Laffont, on change de cadre, d'univers : Sous Beyrouth projette ciel bleu et immeubles gigantesques dans la montée des canons... Et Variations, dans la salle du corps de garde, emporte le spectateur dans le tourbillon d'un Beyrouth fascinant fait d'images qui se chevauchent, se superposent, se jouent des ombres et lumières de la ville, se pliant à la technique qui leur impose toutes sortes de distorsions. Les sons qui escortent ces images sont travaillés et retravaillés jusqu'à l'obsession... l'ensemble reproduit une image à la fois foisonnante, poétique et chaotique de Beyrouth. Une plongée très réaliste dans la capitale qui semble ne jamais s'arrêter, comme animée par un mouvement perpétuel...

 

•Jusqu'au 26 juin.

 

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commentaires (4)

Beyrouth vivace luttant toujours pour se libérer de la pollution et des ordures .

Sabbagha Antoine

22 h 10, le 01 juin 2016

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Commentaires (4)

  • Beyrouth vivace luttant toujours pour se libérer de la pollution et des ordures .

    Sabbagha Antoine

    22 h 10, le 01 juin 2016

  • En effet, aussi vivace que les vers de terre de ses déchets.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 47, le 01 juin 2016

  • Aussi vivace, en effet, que les vers de terre de ses "Ordures"....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 40, le 01 juin 2016

  • Toujours aussi vivace , même avec un parti de la résistance encore plus fort pour la défendre ??

    FRIK-A-FRAK

    13 h 51, le 01 juin 2016

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