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Lifestyle - Liban pop

Yasmina Fayed : une femme peut être sexy sans être vulgaire

Elle monte sur scène, danse, chante, devient un, deux, parfois même trois personnages. Yasmina Fayed épouse les décors du Métro al-Madina. Elle y fait, tout simplement, son show.

Photo D.R.

Elle est tout comme la fleur de jasmin dont elle porte si bien le nom. Douce, avec un parfum de passéisme sans pour autant être une romantique avec la senteur subtile et discrète du temps passé qui chatouille la curiosité. Yasmina Fayed est naturellement à l'affiche du Métro al-Madina depuis tant d'années que l'on se demande si elle n'est pas née sur ces planches. La jeune artiste aux cheveux courts, qui ne revendique pas un statut de comédienne ni de chanteuse, mais simplement d'interprète, s'amuse à reprendre les vieux tubes des grandes divas égyptiennes avec fidélité, en y ajoutant néanmoins sa touche particulière et son talent.

 

Transformer la rythmique
Après avoir terminé ses études scéniques à l'Iesav, Yasmina Fayed rêve de jouer la comédie et aussi de chanter. « Pourtant, je n'ai jamais suivi des cours de chant », avoue-t-elle. C'est avec la troupe de Ziad Sahab qu'elle fera ses premières armes, avant de poursuivre son parcours avec Hisham Jaber qui venait de démarrer une série de concerts au Métro al-Madina.

Suite aux encouragements de son époux et à l'invitation de ce metteur en scène déjanté, elle participe durant un quart d'heure à son show. « Je trouvais que je ressemblais à ce nouveau concept, si bien introduit par mon ami Hisham. Onduler mon corps au rythme de la musique et moduler ma voix sont autant d'exercices ludiques qui me plaisent. De plus, travailler avec lui est tellement enrichissant, car on collabore tous ensemble à monter le spectacle. Chacun redécouvre son corps, sa voix et un personnage qui lui ressemble. »

Yasmina Fayed parle doucement, ses paroles sont fluides et imagées, surtout quand elle communique sa passion du théâtre. « Son » théâtre qui ressemble à un cirque amusant et coloré. « J'aime me transformer sur scène, porter des gants, me maquiller, me hisser sur de hauts talons, mettre des plumes dans mes cheveux... » Mais pas d'ombre à ses yeux. Au contraire... Son regard pétille quand elle fait le tour de sa carrière et parle de ce Hishik Bishik qui tient le haut de l'affiche depuis plus de deux ans, de ce Bar Farouk où elle est une des Sittat Farouk, aux pouvoirs puissants, mais aussi du spectacle Claquettes de Naïm el-Asmar où elle appréhendait de chanter Abdel Wahab, mais a su relever le défi.

 

(Pour mémoire : Beyrouth la glorieuse renaît au « Bar Farouk » : chapeau l’artiste !)

 

Les pionnières ?
Des modèles
« Je ne suis pas une féministe, déclare-t-elle, mais j'aime savoir que la femme est mise en évidence dans ce genre de shows et qu'elle n'est pas considérée comme citoyenne de seconde zone (comme c'est le cas actuellement au Moyen-Orient). J'aime également sentir que les spectateurs ont réussi, à travers ces spectacles, à lire entre les lignes. Le corps de la femme doit être respecté, poursuit-elle, loué, avec ses rondeurs, sa poitrine opulente. » Et de rajouter : « Une femme peut être sexy, avoir de la jugeote, sans être vulgaire. »

Sur cette plate-forme d'art du Métro al-Madina où Hisham Jaber invite les artistes du monde arabe à mélanger leurs disciplines et leurs sensibilités, Yasmina s'apprête dans quelques instants à remonter sur les planches. Elle ira d'abord puiser dans le vestiaire, en coulisses, où s'entassent des robes sorties d'époques différentes. Des foulards, des boas, des chapeaux, des bas, des corsets de toutes les couleurs. Elle s'habillera et entrera en scène pour n'être qu'elle et devenir aussi une autre. À quelle époque aurait-elle aimé vivre si elle avait le choix ? « Je suis bien dans mon siècle, lance-t- elle juste avant de se retirer. Mais j'aurais certainement aimé appartenir aux années 40, quand les femmes arabes, comme Naïma Akef, Chadia ou Souad Hosni, étaient pionnières dans le chant et la danse. Elles étaient de véritables avant-gardistes. Je m'inspire d'elles pour tracer mon petit bout de chemin. »

Dans toutes ces belles performances où l'artiste remanie le passé, invitant les spectateurs à s'y introduire de nouveau, la nostalgie n'a pas de place. C'est un éternel renouveau pour Yasmina Fayed.

 

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