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Liban - Associations

Le travail de fourmi de Lamsa face au tabagisme

Avec de maigres moyens, l'Association médicale libanaise de lutte contre l'addiction tente de sensibiliser la population aux problèmes d'addiction et d'aider celles et ceux qui veulent sortir de la dépendance au tabac et à l'alcool.

Une représentante de Lamsa expliquant à un visiteur du stand les activités de l’ONG, lors d’un congrès auquel l’association a pris part.

« Les médecins fument au Liban encore plus que le reste de la population. Pourtant, ils devraient avoir un devoir d'exemplarité vis-à-vis de leurs patients. » Le Dr Zeina Moukarzel, présidente de l'Association médicale libanaise de lutte contre l'addiction (Lamsa), est indignée par le manque d'implication de ses collègues sur la question du tabagisme. « Si un praticien qui conseille à son patient d'arrêter de fumer pue lui-même la cigarette, il n'a aucune crédibilité, son action est inefficace ! » lance cette ancienne anesthésiste, qui a fait de la lutte contre les addictions, essentiellement le tabagisme, son cheval de bataille.
Par son rôle d'exemple en matière de santé, le personnel médical devient ainsi une des principales cibles de Lamsa. En effet, l'association souhaite inciter les médecins à mesurer la motivation de leurs patients fumeurs à arrêter la cigarette lors de chaque consultation. « Si celle-ci est faible, les pousser à arrêter ne sert à rien. Mais si le fumeur est motivé, alors le médecin peut l'accompagner dans sa démarche », souligne Zeina Moukarzel.
C'est ce message qu'elle était venue porter au congrès de l'Association libanaise des diagnostics médicaux et des maladies auto-immunes (Lamda) à quatre jours de la Journée mondiale sans tabac, qui a lieu aujourd'hui.
Les progrès sont lents, mais les mentalités commencent à changer. « Quand j'ai commencé à parler tabagisme aux médecins, ils me riaient presque au nez, me disaient qu'il y avait des problèmes plus importants. Aujourd'hui, ils m'écoutent, m'invitent à des conférences », se félicite la présidente de Lamsa.

 

( Lire aussi : Le Liban compte le plus grand nombre de fumeurs dans la région )

 

Un traitement coûteux
Mais l'action de l'association ne s'arrête pas là. Depuis sa création en 2013, elle tente également d'aider individuellement ceux qui souhaitent arrêter de fumer et essaie d'éduquer les familles. Et pour cause, « puisque les parents continuent à fumer devant leurs enfants », déplore Zeina Moukarzel. Elle souligne dans ce cadre que sur un groupe de seize parents qu'elle avait déjà rencontrés, « treize fumaient à la maison, en présence d'enfants en bas âge ». « Les enfants sont donc très tôt exposés à la fumée de cigarette et ils enregistrent un très mauvais exemple », insiste-t-elle. Cela est d'autant plus dangereux que des études menées au Liban ont montré que près d'un tiers des enfants âgés entre 13 et 15 ans sont déjà fumeurs.


Mais les difficultés sont nombreuses pour les fumeurs souhaitant se défaire de leur addiction. Par exemple, pour ceux qui d'entre eux n'arrivent pas à stopper seuls la cigarette, il existe un traitement à base de patches et de gommes à la nicotine. « Mais celui-ci doit être suivi pendant trois mois, ce qui revient à environ mille dollars, non remboursés par la Caisse nationale de Sécurité sociale », constate Zeina Moukarzel. « Ce coût est prohibitif pour une bonne partie des fumeurs », ajoute-t-elle, soulignant qu'elle souhaiterait que son association puisse prendre en charge de tels traitements, mais Lamsa ne bénéficie que de petits dons et de faibles revenus provenant de conférences données par sa présidente.
L'argent semble bien représenter le nerf de la guerre, même pour celles que l'on mène contre ses propres addictions.

 

 

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