Des opposants irakiens annoncent depuis Paris un nouveau groupement politique

Un groupe d'opposants irakiens menés par un chef tribal sunnite, cheikh Jamal al-Dari, a annoncé dimanche, depuis Paris, la création d'un groupement politique qui a réclamé la tenue d'une conférence internationale sur l'Irak.

Ces opposants ont affirmé que la constitution du "Projet national irakien" a pour but de "sauver l'Irak et reconstruire l'Etat irakien, sur des bases non confessionnelles", lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion de deux jours, Ils ont réclamé la tenue d'une "conférence internationale sur l'Irak". "Le processus politique né de l'occupation américaine de l'Irak et basé sur la répartition confession a échoué", a affirmé cheikh Dari.
"Le terrrorisme se propage, les Irakiens descendent dans les rues pour contester le gouvernement, qui a des problèmes avec les différentes composantes dont les Kurdes", a-t-il ajouté, estimant qu'il était nécessaire d'associer la communauté internationale à une solution.

Le "Projet national irakien" regroupe des opposants en exil, mais également d'autres dans le pays, selon ses dirigeants, dont beaucoup de sunnites, communauté qui s'estime marginalisée dans l'Irak d'aujourd'hui. Parmi les personnalités présentes à la conférence de presse se trouvait l'émir Anouar Moawiya, chef de la communauté yézidie.

L'annonce de la formation de ce groupement politique intervient alors que les forces du gouvernement irakien se préparent à donner l'assaut à Fallouja, ville sunnite tenue par le groupe jihadiste Etat islamique, où sont pris au piège quelque 50.000 civils.

"Ce qui se passe aujourd'hui à Fallouja est un véritable génocide, les bombardements n'épargent personne. Au lieu de protéger les civils, le gouvernement leur impose un châtiment collectif", avait affirmé auparavant cheikh Dari à l'AFP.
Selon lui, la ville "est encerclée par les milices (chiite) et Qassem Souleimani", chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution iraniens, "dirige les combats".
"La manière dont le gouvernement combat l'EI, qui est une organisation terroriste, ne fait qu'alimenter le terrorisme", a-t-il encore dit.