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Allemagne : la droite populiste s'en prend aux footballeurs d'origine immigrée

Une polémique a éclaté dimanche en Allemagne après que la droite populiste a proféré, pour la deuxième fois en l'espace de quelques jours, des critiques à caractère raciste contre les joueurs de l'équipe nationale de football d'origine étrangère.

Le vice-président du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), Alexander Gauland, s'en est pris à une des icônes de l'équipe, le défenseur central du Bayern Munich Jérôme Boateng, en estimant dans une interview à l'édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ): "Les gens l'apprécient en tant que footballeur. Mais ils ne veulent pas avoir Boateng comme voisin".
Jérôme Boateng, champion du Monde en 2014 au Brésil et qui s'apprête à disputer l'Euro en France avec la Mannschaft, a des origines ghanéennes par son père.

Le responsable de l'AfD, qui fut pendant 40 ans membre du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel (CDU), avant d'en claquer la porte, a estimé de manière générale que de nombreux sympathisants de son mouvement redoutaient "qu'une religion étrangère à nos yeux ne prenne le pas sur notre tradition occidentale", dans une critique implicite à l'encontre de l'islam, paraissant oublier que Jérôme Boateng est ostensiblement chrétien. Le joueur s'est fait tatouer une croix sur le bras.

En début de semaine, des membres du mouvement d'extrême-droite allemand Pegida avaient déjà suscité la controverse en brocardant sur internet des joueurs de l'équipe nationale d'origine immigrée comme Boateng, à l'occasion d'une opération de marketing du groupe Ferrero qui commercialise ses chocolats Kinder avec des emballages portant des photos des joueurs lorsqu'ils étaient enfants.

Le ministre allemand de la Justice Heiko Maas a qualifié dimanche la dernière sortie de l'AfD d'"indigne et inacceptable" et le président de la Fédération allemande de football (DFB), Alexander Grindel, a parlé d'une "instrumentalisation politique" de "mauvais goût" de l'équipe nationale.
Jérôme Boateng est "un joueur exceptionnel et un homme formidable, qui s'engage du reste beaucoup dans la société et constitue pour beaucoup de jeunes un exemple", a-t-il ajouté. Le président de la Fédération avait déjà loué en début de semaine la diversité au sein de la Mannschaft, qui inclut des joueurs de différentes origines.

Face au tollé, qui intervient alors que l'équipe d'Allemagne joue dimanche en fin d'après-midi un match amical de préparation pour l'Euro contre la Slovaquie, le vice-président de l'AfD a tenté de corriger le tir après la diffusion de l'interview. Il a indiqué dans un communiqué avoir seulement voulu exprimer "l'opinion de certaines personnes" sur le joueur et salué "l'intégration réussie de M. Boateng", en insistant sur le fait qu'il était de "confession chrétienne".

Mais le mal est fait en Allemagne et la présidente du parti AfD, Frauke Petry, a quant à elle désavoué son responsable sur le site internet du quotidien Bild. Elle a présenté ses "excuses à M. Boateng pour l'impression qui est ressortie" suite aux propos rapportés par la FAZ.

Le parti AfD connaît un essor spectaculaire depuis quelques mois en profitant des craintes suscitées dans l'opinion allemande par l'arrivée d'un million de demandeurs d'asile en 2015.
La polémique autour de la Mannschaft n'est pas sans rappeler certaines critiques exprimées en France ces dernières années, notamment par le parti d'extrême droite Front national, à l'égard de ce qu'il considère comme un nombre excessif de joueurs de couleur ou d'origine étrangère dans l'équipe de France.

Une polémique a éclaté dimanche en Allemagne après que la droite populiste a proféré, pour la deuxième fois en l'espace de quelques jours, des critiques à caractère raciste contre les joueurs de l'équipe nationale de football d'origine étrangère.Le vice-président du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), Alexander Gauland, s'en est pris à une des icônes de l'équipe, le...