Alors que le Liban s'est engagé le 25 mai dans une troisième année de vacance présidentielle, sans qu'une sortie de crise ne se dessine à l'horizon, une polémique a opposé samedi le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, au chef du Courant du futur, Saad Hariri, autour de ce dossier épineux.
Le Liban est sans président depuis le 25 mai 2014. Les deux candidats favoris pour le moment sont Michel Aoun et Sleiman Frangié, tous deux issus de la coalition du 8 Mars. M. Aoun a reçu le soutien officiel du Hezbollah et du chef des Forces libanaises, Samir Geagea. M. Frangié est, lui, soutenu par Saad Hariri.
Samedi, c'est le numéro deux du Hezbollah qui a lancé la première pique. "Nous sommes avec l’élection d'un président le plus tôt possible, et notre choix est clair, a-t-il déclaré. Je vais vous dire où se situe le problème : c'est le Courant du futur qui ne fait aucun pas vers des négociations directes avec le chef du Bloc du changement et de la reforme, Michel Aoun". Et de poursuivre : "Le Futur a négocié dans le passé avec Michel Aoun, mais a par la suite renié l'accord sur ordre de l'Arabie saoudite". Pour Naïm Kassem, la solution à cette crise suppose que le Courant du Futur répare cette erreur et renoue le dialogue avec le général Aoun. "Le jour où il y aurait un dialogue honnête et un engagement en faveur de celui qui représente le peuple véritablement, nous verrons un président de la République installé au palais de Baabda", a-t-il ajouté.
La réponse de Saad Hariri n'a pas tardé. L'ancien Premier ministre a aussitôt invité le Hezbollah à annoncer les mesures entreprises par le parti chiite pour que son allié et candidat, Michel Aoun, soit élu président. Le cas échéant, a poursuivi M. Hariri, que le Hezbollah soit franc envers les Libanais et leur dise que c'est l'Iran qui bloque la présidentielle en refusant de charger le parti chiite d’élire un des deux candidats du 8 Mars.
"En attendant que le Hezbollah soit chargé d’élire un président, et conformément à la demande du cheikh Kassem, le Courant du futur propose au secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, de réunir Michel Aoun et le chef des Marada, Sleiman Frangié, autour d'une table de dialogue", a lancé M. Hariri. "Et que ce dialogue aboutisse au retrait d'un des deux candidats en faveur de l'autre, sous le parrainage du Hezbollah, roi des mesures et des initiatives", a-t-il conclu sur un ton ironique.
Lire aussi
Une possibilité de compromis dans les prochains mois..., le décryptage de Scarlett Haddad
Le Liban est sans président depuis le 25 mai 2014. Les deux candidats favoris pour le moment...
commentaires (13)
De profundis, du 8eme sous sol de son bunker Nasrallah viens lancer son nouveau cris de haine schizophrène. Cette fois c'est aux siens qu'il s'en prend; car la dissidence est comme pour toute dictature synonyme de traîtrise . Les villages dominés par le Hezb portent depuis peu de nouveaux stigmates , celui de nombreux blessés de guerre souvent en chaise roulante, au regard vide , dubitatif sur le sens de leur sacrifice et la légitimité de leur mission. Nasrallah pourra-t-il un jour entamer un examen de conscience, et concevoir ce qu'aurait été pour les siens un monde sans vassalité perse. Mise au ban des nations par des sanctions bancaires ,évincés des pays du golfe, meurtris par un engagement militaire au destin insaisissable , sa communauté aimerait se rebeller par la voie des urnes. Mais l 'oppression et la menace sont tels que tout désaccord équivaut à la sédition et la mort.
ANDRE HALLAK
23 h 44, le 31 mai 2016